Qui inviter dans les débats télés ? François-Xavier Bellamy a la question… mais qui a la réponse ?<!-- --> | Atlantico.fr
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François-Xavier Bellamy, en colère sur le plateau de Caroline Roux.
François-Xavier Bellamy, en colère sur le plateau de Caroline Roux.
©Capture d'écran France 2 / DR

Arrière-cuisine

La tête de liste LR a fait un clash remarqué et apprécié par beaucoup de Français. Pour autant, comment faire le choix des invitations dans une élection à 38 listes ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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La tête de liste LR n’a pas tort de s'être mise en rogne : en invitant deux candidats à un débat en prime time, puis en proposant à quatre autres de "commenter" leur prestation en seconde partie de soirée, France 2 éditorialise indiscutablement avant d’informer.

C’est que, paradoxe médiatico-culinaire, les compétiteurs servis en "entrée" sont expressément dé­signés comme "plats de résistance" par la chaîne, quand les autres ne sont plus que des laitues di­gestives optionnelles (a fortioris’il y a école le lendemain et que ça commence déjà à bailler sur le canapé à l’heure de la salade).

A la décharge de Caroline Roux, qui reproche à Bellamy de cracher dans la soupe en critiquant un dispositif qu’il avait accepté en toute connaissance de cause (mais pouvait-il en décliner l’opportu­nité?), ces quatre-là ont au moins le privilège de figurer au menu. Un débat à 38, soit le nombre de listes officiellement recensées pour le scrutin qui vient, deviendrait vite indigeste.

L’appétit vient en mangeant, paraît-il, mais tout le monde n’est pas calibré pour remporter le concours du plus gros mangeur de magretsde canard…

N’empêche, les situations de ce genre sont un bon exemple de la façon dont une poignée de médias majeurs, pour peu qu’ils soient sur une ligne globalement similaire, oriente l’opinion et fait émerger la fameuse "narration" — c’est à dire le discours commun autour duquel tout s’articule.

Le rôle d’une chaîne sérieuse, d’ailleurs, est-il de mettre sur le même plan un farfelu complotiste, un communautariste crypto-islamiste, une anti-spéciste mono-thématique  d’une part, et le président d’un parti à 30 % dans les sondages et unPremier ministre en exercice d’autre part ? Lui revient-il d’offrir la même visibilité à, disons, un platiste et un chercheur de l’Institut de phy­sique du globe ?

Évidemment non.

Et moi-même, àmon minuscule niveau d’influence, en décidant de consacrer cette chronique à ce sujet spécifique plutôt que, disons, aux jets de grenades dans le 9-3 (j’ai hésité), ne suis-je pas en train de privilégier le dérisoire anecdotique sur le "fait de société" tragique ?

Mais bon, Bellamy, par ailleurs l’un des candidats objectivement les plus intéressants de cette cam­pagne, a bien raison de l’avoir mauvaise. Ni farfelu, ni platiste, ni animaliste, ni complotiste, ni communautariste, il plafonne juste à 8 % dans les intentions de vote...

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