Quand l’ogre fait un clin d’œil et quand le diamant se triangule : c’est l’actualité automnale des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Douze pierres tombées du ciel sur un seul cadran (Louis Moinet).
Douze pierres tombées du ciel sur un seul cadran (Louis Moinet).
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Atlanti-Tac

Mais aussi des kiwis salés en mode turquoise, un dragon qui n’en peut mais, un cœur battant pour chaque seconde et une pluie annoncée de météorites…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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VACHERON CONSTANTIN : Un dragon à la manœuvre…

C’est la saison du retour transhumant des symboles du zodiaque chinois dans les collections horlogères suisses. Une pratique un peu absurde quand on sait le peu d’intérêt que les nouvelles générations chinoises – quoique très superstitieuses [mais pas à ce prix] – portent à la culture zodiacale de leurs ancêtres, mais passons puisque cela donne à quelques vénérables manufactures de tradition l’occasion d’étaler leur science des métiers d’art. Alors que l’année du Lapin se termine, nous entrerons début 2024, comme tous les douze ans, dans l’année du Dragon et, comme il y a douze ans (et même encore avant), Vacheron Constantin nous régale d’une superbe montre « métiers d’art » La légende du zodiaque chinois Année du dragon. La version émaillée bleue, dont le dragon est gravé à la main pour qu’il ne lui manque ni une écaille, ni une griffe, se présente dans un boîtier en platine de 40 mm : pas la moindre aiguille pour ce mouvement automatique, les heures, les minutes (traînantes), le jour et la date s’affichent dans des guichets répartis autour du cadran. Il n’y aura que 25 montres de cette série. Vacheron Constantin préférant n’annoncer le prix qu’aux amateurs potentiellement acheteurs de cette petite merveille, nous nous contenterons de préciser que la facture comptera six chiffres et qu’elle dépassera de loin la première centaine de milliers d’euros. Compte tenu de la situation de plus en plus dégradée du marché horloger chinois, il n'est pas évident que Vacheron Constantin persiste à se lancer, après l’apothéose de cette année du Dragon, dans un nouveau cycle de douze ans pour des montres consacrées au zodiaque chinois. Sûr que les oligarques locaux en verseront quelques larmes…

LOUIS ÉRARD x Konstantin Chaykin : Vade retro…

L’un, Konstantin Chaykin, est l’espoir de la nouvelle génération créative des horlogers russes. L’autre, Louis Érard, est le nom d’une manufacture suisse que sa renaissance inattendue propulse désormais aux avant-postes de la tendance horlogère. Ensemble, ils ont préparé le lancement de ce « monstre » de poignet, un « cyclope grotesque à gueule de scie inspiré par la légende slave du Likho », nous précise Konstantin Chaykin – pour les non-initiés non slavophiles, le Likho est une espèce d’ogre cannibale qui terrorise les enfants pas sages ! Au poignet, c’est assez sensationnel et ce Régulateur Dusk to Dawn n’est pas avare en émotions fortes : la bouche du dévoreur de chair fraîche battant la seconde, quand son œil aux veines dilatées indique les heures et que son doigt vengeur précise les minutes. Attention quand minuit approche : la légende russe dit que celui qui croise le regard du Likho à minuit pile se transforme soit en pierre, soit en limace : on ne sait pas encore trop, mais personne n’est revenu pour nous avouer la vérité ! Si vous avez envie de tenter l’aventure, ce Likho horloger ne se clonera qu’en 178 exemplaires [pressez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde, surtout avec la rançon relativement modeste de 4 000 euros hors taxes exigées pour la carpo-libération du monstre !]. Une montre automatique suisse de 42 mm à commander sur le site de Louis Érard, qui ne fournit cependant pas l’arme secrète qui permet de vaincre ce montre cyclopéen…

OMEGA : Les Kiwis se parent de turquoise…

L’année prochaine (2024), on reverra les équipages de l’America’s Cup s’affronter pour la 37erégate de l’histoire de cette compétition, la plus fameuse pour les amoureux de la voile, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Pour les épreuves de Barcelone, une des équipes favorites reste, comme toujours les Néo-Zélandais d’ETNZ (Emirates Team New Zealand), dont Omega reste le partenaire horloger habituel tout en étant le chronométreur officiel de l’America’s Cup. Pour conquérir le plus ancien trophée nautique du monde, au poignet des « Kiwis », on découvrira une nouvelle Seamaster Planet Ocean Deep Black de 44,5 mm, originale par la couleur turquoise associée à son boîtier en céramique noire. On remarquera le compte à rebours à trois heures et le contrepoids de l’aiguille des secondes en forme de trophée de l’America’s Cup (le mouvement manufacture est certifié « Master Chronometer » : pour la précision et la fiabilité en toutes circonstances, on ne fait pas mieux non seulement en Suisse, mais aussi dans le monde entier).

FURLAN MARRI x Seconde/Seconde/ : Trop sérieux, s’abstenir…

Comment, une montre à quartz ? Quelle horreur ! Mais non, vous n’avez rien compris au film… Il s’agit d’un mouvement « mécaquartz », un concept vintage né à la fin des années 1980 qui consistait à hybrider un mouvement mécanique avec des aiguilles et un micro-module à quartz pour gérer la précision de la montre. Bref, la sensation d’un « cœur qui bat » mécanique avec la sécurité d’un cerveau à quartz ! Avantage annexe du mécaquartz : la montre ne s’arrête (pratiquement) jamais de fonctionner, et toujours à l’heure la plus exacte possible. La collaboration de Furlan Marri – la petite marque suisse qui monte, qui monte irrésistiblement – avec le concepteur-designer-amuseur français Romaric André, animateur du studio Seconde/Seconde/, spécialiste de la réinterprétation créative des aiguilles, nous propose cette montre à mécaquartz dont le cœur battant nous rappelle, en 38 mm d’acier ultra-portable, que l’horlogerie est aussi l’art de ne pas se prendre au sérieux tout en prenant très au sérieux l’expression du temps qui passe. Ce cœur, trop pixellisé pour se prendre vraiment au sérieux, « bat » vraiment ! Il n’y en aura que 200 (à commander sur le site de Furlan Marri) et il est possible qu’elles soient déjà toutes pré-commandées (prévoir dans les 800 euros pour cette friandise de nouvelle génération).

LOUIS MOINET : Une épopée météoritique…

Un record du monde vient de tomber : celui du nombre de météorites différentes logées dans une montre. Selon le fameux Guinness World Records (« Livre Guinness des records »), il est désormais détenu par la manufac ture Louis Moinet, qui n’a pas logé moins de douze météorites venues du monde entier dans sa montre Cosmopolis. Venus du fond du cosmos, certaines des météorites semées autour du cadran, en son centre et sous le tourbillon volant sont plus anciennes que la Terre : elles nous convient à un fascinant voyage à travers les âges et à travers notre univers – les mystères de l’espace-temps au bout du poignet, la promesse n’est pas banale ! D’autant que cette profusion météoritique s’annonce dans un boîtier en or rose de 40 mm, donc dans une taille et avec une épaisseur des plus aisément portables – la réserve de marche de 96 heures de la montre permettre de rêver pendant plusieurs jours d’affilée à cette confluence cosmique sans songer à remonter la mécanique. Douze concentrés de météorites, dont un fragment de la célèbre « Allende » (la roche plus ancienne du système solaire), la « Sahara 97093 » et ses micro-diamants engendrés par l’explosion d’un supernovae ou la « Jbilet Winselwan », fameuse pour révéler des traces d’acides aminés, qui sont les traces potentielles des premières manifestement de la vie dans l’univers. Jamais une telle expérience n’avait été tentée dans une montre ! Il faut tout de même préciser que ce chef-d’œuvre cosmico-horloger se négociera un peu au-dessus des 200 000 euros, mais tout le monde aura oublié le prix quand la fascination pour l’éternité sidérale persistera à travers les âges…

VINTAGE : Un diamant dans l’éternité du temps…

Cette montre Patek Philippe n’a jamais été présenté au public : il s’agit d’une pièce unique commandée directement à la manufacture en 1990, par un amateur qui voulait quelque chose de spécial. Normal : il fournissait à cette montre d’une forme inhabituelle [notez le style de son boîtier en or blanc à bracelet intégré] son verre – sauf qu’il ne s’agissait pas du « verre saphir » traditionnel, mais d’une lamelle de diamant de 13,43 carats. Cet amateur proche-oriental entendait ainsi mettre en valeur le magnifique cadran bleu soleillé de la montre : il n’a pas dû être déçu par le résultat, qui a fait de sa montre la seule de toute l’histoire horlogère à être ainsi dotée d’un « verre diamant » [la montre a été livrée en 1994]. Estimée entre un et deux millions d’euros, cette montre exceptionnelle totalement sur mesures sera proposée par Christie’s à sa prochaine vente aux enchères de Dubaï, début octobre…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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