Primaire des Républicains : le front Sarkozy-Juppé reste stable, Fillon ne transforme pas l’essai, Morano perce<!-- --> | Atlantico.fr
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Nadine Morano fait une percée dans ce sondage : elle est à hauteur de 5%.
Nadine Morano fait une percée dans ce sondage : elle est à hauteur de 5%.
©Reuters

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Selon un sondage exclusif Ifop pour Atlantico concernant les Français se déclarant certains d'aller voter à la primaire des Républicains, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon stagnent, tandis que Nadine Morano se hisse au niveau de Bruno Le Maire.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : L'un des éléments que l'on peut retenir de cette étude est l'absence de distance entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, 37 points chacun (voir la page 2). Aucun écart ne se dessine apparemment…

Jérôme Fourquet : Tout à fait. Concernant les rapports de forces en ce moment, on note un équilibre parfait, c'est très serré entre les deux principaux protagonistes, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, à un peu plus d'un an de l'échéance.

Ensuite, autant la compétition n'apparait pas jouée entre ces deux candidats, aucun des deux ne parvient à ce jour à prendre l'ascendant sur l'autre, autant un enseignent clair  peut être tiré : ils font la course en tête et de loin. Tous les autres compétiteurs sont très fortement relégués derrière. Ainsi, le 2ème est François Fillon, sous la barre des 10%.
Troisième point, par rapport à la précédente enquête qui datait de début septembre il y a donc un mois environ, les choses n'ont pas réellement évolué puisque nous sommes dans une grande stabilité, et ce, en dépit d'une part de la rentrée très active de François Fillon avec la parution de son livre, et d'autre part d'un certain nombre de prises de positions de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé mais aussi de personnalités comme Nadine Morano et l'entrée en lice de Hervé Mariton et Jean-François Poisson pour le parti chrétien démocrate. Et quand de nouveaux candidats arrivent, ils prennent des points à d'autres concurrents déjà présents dans la course.

Un certain nombre d'évènements ont eu lieu à droite, et pour autant ces évènements aujourd'hui n'ont pas eu d'impact visible sur le rapport de force pour la primaire. Il n'y a pas de remontée entamée par François Fillon, ni Juppé ni Sarkozy ne sont parvenus à décrocher leur adversaire... Parmi les petits candidats, on a un petit effet Nadine Morano, aux alentours de 5% ce qui n'est pas rien puisqu'elle se situe très vite au niveau de Bruno Le Maire. Dans la bataille interne pour la présidence du parti Bruno Le Maire était devenu le 3ème homme, nous n'avons plus de trace de cela à ce jour. Le paysage est fortement figé.

Quid de l'indice de participation ?

Il est stable, et cela est normal. On est à plus d'un an du scrutin. Il n'y a pas de grandes fluctuations d'un mois sur l'autre concernant les gens qui déclarent participer à la primaire.
Quand on se penche sur les résultats, les électeurs de droite sont sureprésentés bien entendu dans les électeurs potentiels de la primaire.

La physionomie de ce corps électoral potentiel est assez hétéroclite : il s'agit de gens de droite, même de gauche, voire du Front National et du centre. C'est l'une des clés majeures de ce scrutin des primaires, c'est-à-dire la composition du corps électoral qui se présentera effectivement et la proportion des électeurs dits halogènes, non issus des rangs du parti Les Républicains.

Nicolas Sarkozy surclasse très largement Alain Juppé parmi les électeurs des Républicains, 54 contre 30. Contre 8 personnalités Nicolas Sarkozy à lui seul rassemble 50% des voix des Républicains allant voter. Le noyau dur lui est favorable. En revanche, chez les électeurs halogènes, le comportement électoral favorise en priorité Alain Juppé, que ça soit des gens venant de gauche 57% contre 7% à Nicolas Sarkozy, ou du Modem et de l'UDI, 72% contre 5%. Autre élément intéressant, une frange des votants viendrait du Front National et voterait Nicolas Sarkozy, 41%, mais pas comme un seul homme, loin s'en faut, 22% voteraient pour Alain Juppé et on aurait même 21% en faveur de Nadine Morano – ces suffrages permettant à cette dernière de la hisser à 5% sur l'ensemble des votants.

C'est une constante dans les dernières études, Nicolas Sarkozy apparait très soutenu par le noyau dur de son parti, Alain Juppé séduit au centre et à gauche, les frontistes se révèlent plus partagés avec une préférence pour le président des Républicains.

Qu'est-ce que nous apprend la lecture des résultats par déclinaison territoriale ?

De la même façon que nous avons des disparités politiques et que des fragments d'électorats penchent largement en fonction de Juppé ou de Sarkozy, on a aussi des différences régionales assez marquées. Dans le sud-ouest, 56% des électeurs vivant dans la région et prêts à aller voter déclarent préférer le Maire de Bordeaux contre 24% pour le président des Républicains. Dans le nord-est, on est à 43% pour Sarkozy et 23% en faveur de Juppé.

Cela s'était observé au moment de la primaire socialiste, à savoir un "effet de fief" très prononcé. Des locaux votent plus facilement pour des locaux. Dans le cadre de la primaire socialiste, on le voyait clairement en 2011 sur les cartes : Aubry dans le nord, Montebourg en Bourgogne, Hollande dans le centre de la France depuis la Corrèze… Le corps électoral est plus réduit dans ce type d'élections, les réseaux locaux sont moins dilués que dans les élections nationales. Cet effet peut être exacerbé.

Mais cela existe aussi sur des élections nationales. Ainsi Jacques Chirac faisait ses meilleurs scores en Corrèze et dans les départements limitrophes, une partie de l'électorat de gauche corrézien a voté pour lui, pas parce qu'il épousait ses idées, mais car Jacques Chirac était de la région et apprécié.

L'enjeu de la répartition des bureaux de votes par département et par région pour la primaire est donc stratégique.

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