Pour la fête des pères, des "jouets de garçon" qui jouent la nostalgie, la poésie, la jalousie ou même l'hypocrisie : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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La courbe très étudiée d’une Curvex de Franck Muller. Dans un style « tonneau » cintré sur trois axes, une tension au millimètre et des courbes précises au degré près pour que la montre reste aussi belle à l’œil que voluptueuse sous le doigt…
La courbe très étudiée d’une Curvex de Franck Muller. Dans un style « tonneau » cintré sur trois axes, une tension au millimètre et des courbes précises au degré près pour que la montre reste aussi belle à l’œil que voluptueuse sous le doigt…
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Et aussi les atouts de la céramique au masculin, le chronographe de Steve McQueen et l’échelle télémétrique qui n’a pas peur des orages…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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• IWC :  Pour un pilote qui se prend déjà pour un Top Gun…

Le noir de la céramique pour des boîtiers aux dimensions généreuses, des cadrans fonctionnel à vocation « professionnelle », un savoir-faire mécanique poussée jusqu’à la complication du calendrier perpétuel (il décompte même les années bissextiles) et des touches de couleur qui donneraient presque une allure de mode à une proposition par ailleurs très virile : les Top Guns de l’année seront très gâtés avec cette édition qui ne trouvera que dans les boutiques IWC (à Paris, ce sera rue de la Paix, où l’accueil est irréprochable). La manufacture IWC consolide ainsi sa légitimité dans l’univers aéronautique : dans les années 1930 et 1940, cette maison suisse a réussi à placer ses montres auprès des équipages militaires de toutes les parties en guerre, aussi bien du côté allié que de l’autre bord. C’est dire à quel point la réputation de la marque auprès des pilotes…

• TAG HEUER : Pour un coureur qui vise le podium…

Chez TAG Heuer, la cote d’amour de la Monaco ne s’est pas démentie depuis le lancement de la montre, en 1969 : c’était le premier chronographe automatique mis au point par les horlogers suisses. Son boîtier rectangulaire avait tapé dans l’œil de Steve McQueen, qui le portera dans le film Le Mans (1970). La Monaco 24 de 2013 va plus loin avec quatre bras absorbeurs de chocs (dans les coins du boîtier : une technologie inspirée par la course automobile et qui s’avère excellente pour le mouvement, ainsi protégé des secousses trop violentes qui pourraient nuire à son hyperprécision (il peut mesurer jusqu’au dixième de seconde) et à la régularité de sa très haute vitesse (36 000 battements par heure, le double de la plupart des chronographes classiques. Directement liée aux sports mécaniques, la Monaco est une des icônes de l’horlogerie contemporaine…

• GRAHAM : Pour un nostalgique de l’artillerie pré-moderne…

À qui sert un chronographe de nos jours ? À rien, personne ne vous dire le contraire, sinon, de temps en temps, pour cuire un oeuf à la coque ou une poignée de spaghettis. Autrefois, en revanche, c’est un instrument quasiment scientifique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, les pilotes de bombardiers se servaient de dispositifs horlogers dont les poussoirs (ici, le gros déclencheur à gauche de la montre) étaient surdimensionnés pour pouvoir être utilisés avec les gros gants qu’on devait porter en altitude, puisque les avions n’étaient pas pressurisés. Graham a conservé cette tradition, avec une coquetterie supplémentaire : l’échelle de ce chronographe n’est pas tachymétrique (indication de la vitesse en kilomètres par heure), mais télémétrique (indication de la distance en fonction de la propagation du son). Une fonction qui était utilisée par les artilleurs pour évaluer l’emplacement des batteries adverses, mais dont on peut se servir pour estimer la proximité d’un orage (temps passé entre la perception de l’éclair et la réception du tonnerre). L’essentiel n’est pas l’utilité fonctionnelle, mais la « gueule » de la montre : ce Chronofighter de 47 mm n’en manque visiblement pas !

• SAINT-HONORÉ : Pour un jaloux de la céramique noire…

Pourquoi les garçons devraient-ils abandonner la céramique aux filles, qui leur ont déjà à peu près tout piqué en matière de montres ? Après tout, la céramique est pleine de qualités : non contente d’être inrayable, elle possède aussi un douceur au toucher et une « tiédeur » naturelle qui la rend très confortable à porter ; Pour Sant-Honoré, c’est la première montre masculine entièrement en céramique (boîtier et bracelet, lunette et couronne). La marque en a rajouté dans le codage viril de ce chronographe trois compteurs de 43 mm avec un cadran en fibre de carbone, plus quelques touches de rouge qui rehaussent l’allure « professionnelle » de l’ensemble. En y regardant de plus près, on verra ce chronographe au poignet de Stéphane Sarrazin, pilote officiel de Toyota aux 24 Heures du Mans et accessoirement « ambassadeur » de Saint-Honoré…

• FREELOOK : Pour l’hypocrite qui a besoin d’un prétexte…

Une grosse montre pour Monsieur. Un petit souvenir pour Madame, histoire de déminer le terrain et de dédramatiser le coup de canif dans l’épargne familiale. Le tsunami néo-classique nous ressert les petits montres de style « Tank » (Cartier) que les Françaises ont trop adoré dans les années 1990 pour ne pas les brûler ensuite. La proposition est carrée. Freelook a pressenti la nouvelle vague et joue cette nostalgie sans se prendre la tête : les « diamants » sont strasses par Swarovski, les chiffres ont le chic des anciens cadrans de qui vous savez (mais avec des chiffres arabes pour éviter le plagiat) et les bracelets en cuir s’offrent des couleurs aussi amusantes (bordeaux, gris, blanc, orange, noir) que le prix – qui ne dépasse pas les 100 euros. Évidemment, ce n’est pas de la montre suisse, mais l’impertinence du style français y est : qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.

• FRANCK MULLER : Pour un dandy égotiste et raffiné…

La maison Franck Muller n’a pas inventé la forme tonneau, qui est apparue avec les premières montres-bracelets. Elle a simplement su en faire un repère identitaire porteur de ses codes : aujourd’hui, Franck Muller, c’est d’abord et avant tout une forme tonneau ! Alors que la marque est repartie à la (re)conquête de l’Asie, elle a su conserver sa force sur le marché français. Raison de plus pour s’intéresser à la fabrication de ces boîtiers tonneau, qualifiés de « Curvex » dans les collections Franck Muller. On y découvre à quel point la naissance ces boîtiers, taillés dans un bloc d’or, relève d’une poésie mécanique qui prouve une dialectique permanente entre la main et l’outil. La tension des lignes et leur fluidité au regard se joue dans des galbes et dans des courbes précises au degré près, de même que les lignes de joaillerie où viennent se loger les pierres doivent souligner et non alourdir l’architecture tridimensionnelle de ces boîtiers. Finalement, même dans la mieux équipée des manufacture, on travaille toujours au doigt et à l’œil : la montre y reste une affaire d’hommes…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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