Eaux troubles
SOS océans en danger : comment sauver la biodiversité marine
L'acidification, la surpêche, la pollution. Autant d’éléments qui contribuent à la disparition de bien des espèces dans nos océans. Comment lutter ? Quelques éléments de réponse avec Zegreenweb.com
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Victime de l’acidification des océans (corollaire du réchauffement climatique), de la surpêche, qui contribue grandement à la diminution des effectifs voire à la disparition de certaines espèces, et de la pollution, la biodiversité marine est actuellement confrontée à une très grave crise. L’état des ressources halieutiques ne peut donc qu’inspirer les plus vives inquiétudes. Il existe cependant des solutions pour renforcer leur protection.
Des récifs artificiels
La municipalité de Marseille (Bouches-du-Rhône) peut se frotter les mains : lancée en 2008, son entreprise de restauration de l’écosystème marin est d’ores et déjà un succès. Ambitieuse et coûteuse (environ huit millions d’euros), inspirée d’une expérience similaire mais de plus grande ampleur conduite au Japon, elle a consisté à déployer plus de trente mille mètres cubes de récifs artificiels, fabriqués à partir d’acier, de béton ou de cordages synthétiques, à trente mètres de fond au large de la plage du Prado. « L’idée est d’immerger volontairement, sur des fonds a priori pauvres, le plus souvent plats et meubles, des habitats écologiques sous-marins les plus variés possible, tant dans leurs matériaux de construction que leurs formes, volumes et répartition », précise la mairie sur son site Internet. Des habitats de toutes tailles et de toutes sortes qu’ont « adopté » de nombreuses espèces.
Quatre ans après, il s’avère en effet que la biodiversité marine a progressé de 30 %. Un pourcentage qui atteste d’un (re)peuplement rapide, plus que ce que prévoyaient les experts et les pêcheurs locaux. Ces derniers ont notamment pu constater le retour des congres, des daurades, des loups de mer, des mérous ou encore de certaines espèces de langoustes. Le début probable d’une longue et belle série…
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Des réserves naturelles mobiles
Emise par des scientifiques à l’occasion du meeting annuel de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) à Vancouver (Canada), l’idée paraît géniale, mais peut-être difficile à appliquer. Sur le principe, difficile toutefois de ne pas être séduit par cette proposition de réserves naturelles qui suivraient les déplacements des espèces, réduisant ainsi substantiellement les risques de captures accidentelles.
Les chalutiers, dont les gigantesques filets provoquent d’importants dégâts sur la faune marine, seraient persona non grata durant une période donnée – en fait jusqu’à ce que les cétacés, mammifères marins et autres poissons aient migré vers un autre lieu – dans ces zones dont les contours et l’emplacement évolueraient au gré des saisons et des courants océaniques. Des zones qui viendraient aussi s’ajouter aux aires de protection déjà existantes, et qu’on aimerait d’autant plus voir conquérir les pouvoirs publics que l’augmentation de la température des océans amène un nombre croissant d’espèces à partir à la recherche d’habitats plus adaptés à leur mode de vie. Une réalité que la communauté internationale devra bien finir par admettre.
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Des parcs naturels marins
Plus classique, cette « parade » à l’érosion des ressources halieutiques n’en est pas moins elle aussi efficace, pour peu que les tracés des sanctuaires correspondent aux réalités du terrain. Alors que le gouvernement australien pourrait prochainement annoncer la création d’une gigantesque zone protégée d’un million de kilomètres carrés (soit plus que la superficie de la France additionnée à celle de l’Allemagne !) au nord-est des côtes du pays, afin notamment de préserver la Grande Barrière de corail, fortement menacée depuis quelques années, son homologue français vient quant à lui de signer le décret entérinant la création du Parc naturel marin des Glorieuses.
Situé dans l’océan Indien, à proximité de l’archipel du même nom et au nord de Madagascar, il a vocation à protéger une biodiversité marine particulièrement riche – qui se compose notamment de mammifères marins, d’oiseaux marins, de raies et de requins de récifs et pélagiques - mais aussi à consacrer l’éco-tourisme dans la région. Voisin du Parc naturel marin de Mayotte, avec lequel il « couvre » une zone de quelque cent dix mille kilomètres carrés, il doit par ailleurs permettre de se conformer à l’engagement du Grenelle de l’environnement de 20 % de l’espace maritime français protégé à l’horizon 2020. Un objectif louable eu égard à la richesse faunesque et florale de notre patrimoine marin.
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