Le discours de politique générale, rite de passage d’un nouveau Premier ministre<!-- --> | Atlantico.fr
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Gabriel Attal, nouveau Premier ministre.
Gabriel Attal, nouveau Premier ministre.
©Thomas SAMSON / AFP

Chroniques parlementaires

Le nouveau Premier ministre doit s'exprimer au sein de l'Assemblée nationale pour son discours de politique générale.

Samuel Le Goff

Samuel Le Goff

Ancien assistant de députés, ancien journaliste parlementaire et aujourd'hui consultant, Samuel Le Goff fréquente le palais Bourbon et ses environs depuis 20 ans.

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Nommé le 11 janvier à Matignon, Gabriel Attal a commencé immédiatement à exercer ses fonctions de Premier ministre. Sa simple nomination par le président de la République suffit, mais il doit tout de même trouver sa place dans le dispositif parlementaire, avec un certain nombre de rites de passage.

Le plus connu est le discours de politique générale, que tout nouveau premier ministre se doit de prononcer devant l’Assemblée. Même s’il n’est pas formellement obligatoire, c’est un moment inaugural et solennel qu’il est délicat d’éluder. Le nouveau Premier ministre y expose sa vision politique, ses priorités, et donne (éventuellement) des détails sur le calendrier parlementaire. Gabriel Attal a annoncé qu’il viendrait, dans la foulée, devant les sénateurs pour leur faire un discours dédié.

Ce discours de politique générale est suivi d’un débat, en fait une succession d’orateurs (un par groupe) qui dit tout le bien, ou le mal, qu’il pense du gouvernement et des annonces faites dans le discours de politique générale. Il peut aussi être suivi d’un vote, appelé vote de confiance. Là encore, aucune obligation, pour un Premier ministre, de demander ce vote. Il permet de mesurer l’ampleur du soutien dont dispose le gouvernement, et constitue donc un marqueur de l’appartenance à la majorité, ou à l’opposition. En 2022, Elisabeth Borne s’est bien gardée de l’organiser, et il devrait en être de même pour Gabriel Attal. En effet, un résultat négatif l'amènerait à démissionner.

La première séance de questions au gouvernement est également un moment important. Un tradition parlementaire veut que lorsque la question est posée par un président de groupe, c’est le Premier ministre qui répond, quel que soit le thème. Contrairement aux ministres, strictement limités à deux minutes, le chef du gouvernement parle autant qu’il le souhaite. Lors de sa première séance de questions, le 16 janvier, pas moins de six présidents de groupe (sur neuf) ont pris la parole, offrant à chaque fois une tribune au nouveau Premier ministre, lui permettant de commencer à dérouler les premiers éléments de son discours de politique général. C’est aussi un test de sa capacité à affronter le “chaudron” de l’Assemblée, qui peut être particulièrement tonitruant pendant cette séance de questions, diffusée à la télévision.

Ces premières séquences parlementaires sont politiquement et symboliquement importantes, car un mauvais départ peut constituer un handicap qui ne se rattrape pas. L’art oratoire est encore apprécié en France et un Premier ministre qui se révèle bon débatteur dans l’hémicycle, comme Edouard Philippe, peut ainsi renforcer son autorité, voire lui donner une autonomie politique par rapport au président de la République. En effet, depuis le début de la IIIe République, le Chef de l’Etat n’a pas le droit d’entrer au Palais-Bourbon.

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