Laboratoire P4 à Wuhan : un cadeau de la France sans contrepartie; Sarkozy sévérissime avec l’attentisme et le style de Macron; Valls pas envisagé par l’Elysée; Retailleau en guerre contre la droite non libérale; Le bel avenir des frontières<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : tension dans certains quartiers sensibles.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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La France et le labo P4 chinois

Le Point rappelle que la France a aidé la Chine à créer son laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan, "qui permet de manipuler les pathogènes de classe 4 – les plus mortels, comme Ebola ou la variole –, une technologie duale, qui peut servir à la fois à la recherche médicale et à des programmes militaires sur les armes bactériologiques". Le virologue Christian Bréchot, qui a été directeur de l’Inserm de 2001 à 2007 et vice-président de l’Institut Mérieux de 2008 à 2013 remarque : " « De toute manière, si les Français n’avaient pas aidé les Chinois, ç’auraient été les Allemands ou les Américains. »

Mais "sans coopération scientifique à la clé, l’accord signé par le président Chirac en 2004 se résume désormais à un cadeau pour la Chine, la livraison du P4, sans contrepartie pour la France.  « Comme les Français se sont plutôt désengagés, c’est une équipe américaine de l’université du Texas, en pointe sur la biosécurité, qui a repris le flambeau », explique Christian Bréchot. Selon un diplomate "Quoi qu’on pense par ailleurs de la Chine. Si on avait eu une interaction plus forte avec elle sur ces sujets-là, alors qu’on avait mis en place le cadre pour le faire il y a seize ans, la France aurait réagi différemment à cette pandémie".

Sarkozy tacle Macron

Certains soulignent que Macron et Sarkozy s'apprécient. En apparence peut-être, mais, selon l'Express : "en privé, l’ex-chef de l’État n’est pas particulièrement tendre avec son jeune successeur. Illustration : au téléphone récemment avec un ancien membre des Républicains converti au macronisme, Nicolas Sarkozy – pour qui « le pire risque, c’est de ne pas en prendre, et, quand une décision est bonne, il faut la prendre tout de suite » – a tancé l’attentisme et le lyrisme de Macron : « Il faut qu’il décide vite... Mais décider, et vite, ne sont pas des choses qu’il sait faire. Et puis, il faut qu’il arrête de dire merci ! “Merci aux soignants”, “merci aux journalistes”... Quand tu prends l’avion et qu’il est en train de chuter, que fait le pilote ? Tu crois qu’il dit merci aux hôtesses de l’air, aux stewards ? Non, il ne dit merci à personne ; il tient le manche et il redresse l’avion. »"

Remaniement : sans Manuel Valls

« Valls, c’est dead » dirait-t-on à L’Élysée « Le retour de Valls n’a jamais été envisagé. » L’ex-Premier ministre de Hollande, rallié à Macron dès 2017, ne figurerait donc pas sur la liste d’un remaniement. Mais l'hebdomadaire, prudent, ajoute "Pour l’instant…"

Bruno Retailleau contre la droite sociale

Chez Les Républicains, il y a ceux qui plaident pour une « droite sociale », comme Aurélien Pradié, et ceux qui défendent le libéralisme, comme François-Xavier Bellamy. De quel côté vous situez-vous ? demande l'Express à Bruno Retailleau. La réponse est claire :" Il faut tourner le dos aux idées fausses : comme le disait André Siegfried, « une droite moderne, ce n’est pas une ancienne gauche ». Si on revient aux vieilles idées, la France sortira de l’Histoire. On a dit aux Français qu’en travaillant toujours moins on pouvait garder un très haut niveau de protection, tout en augmentant notre niveau de vie. Ce n’est pas vrai."

Le retour des frontières : cruel pour certains

L'épidémie du coronavirus a remis les frontières à l'honneur. C'est cruel pour certains note l'Obs : "Raphaël Glucksmann, avec 150 personnalités de gauche et d'extrême gauche, avait signé en septembre 2018 le « Manifeste pour l'accueil des migrants » lancé par « Politis », Mediapart et le journal communiste « Regards ». Les signataires, pour qui « la frontière se fait mur »,plaidaient notamment pour « la liberté de circulation et l'égalité des droits sociaux pour les immigrés présents dans les pays d'accueil ». Dix-huit mois plus tard, face à la crise du Covid, Glucksmann explique sur le site de « l'Obs » le 12 avril que « l'Europe devra redonner aux États et aux nations leur souveraineté ».

Michel Foucher, géographe, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d'Études mondiales, ancien diplomate et ex-conseiller d'Hubert Védrine estime : "Les frontières rouvriront mais tant qu'on n'aura pas vaincu cette épidémie, les contrôles sanitaires demeureront, notamment dans les aéroports car c'est la condition indispensable pour une reprise du trafic aérien. Dans certains pays tropicaux, on doit encore montrer son carnet de vaccination en même temps que son passeport. On va renouer avec cette pratique. Ce sera plus compliqué pour ce qui concerne les frontières terrestres en Europe où la circulation routière et le trafic ferroviaire sont très denses. Mais je fais le pari qu'il y aura moins de déplacements : il y aura une forme d'autorégulation de la part des gens les plus prudents et, en raison des contrôles"

Tension dans certains quartiers sensibles

L'Obs (5 pages) s'intéresse à la "fièvre sociale à Saint-Denis" dans un reportage qui donne la parole à différents intervenants : soignants, policiers, élus, bénévoles. On dit aux policiers de ne pas intervenir si un feu est allumé, sauf s'il touche une voiture ou un bâtiment : "On sait bien que derrière ces consignes se cache en réalité la peur que les cités ne s'embrasent" explique un policier.

Pour l'Express, l'affrontement n'a pas seulement lieu dans la rue, entre forces de l'ordre et divers groupes : les réseaux sociaux, sont un terrain d’affrontement entre police et cités :"Une fake news peut-elle embraser les cités ? Au soir du samedi 18 avril, la question se pose, alors que la rumeur de deux bavures policières se répand sur les réseaux sociaux : l’une à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), l’autre à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), où une voiture de service aurait arraché la jambe d’un motard. Dans les heures suivantes, on apprend que la première victime a été blessée dans une rixe. Et que l’autre a percuté la portière ouverte du véhicule – dans des circonstances que l’IGPN, la police des polices, devra élucider. Déformés, retweetés, mêlés à des slogans anti-flics comme #Mortauxporcs, ces récits ont provoqué une hausse des violences urbaines en Ile-de-France."

Et, on le sait, la jambe du motard qui a doublé une voiture de police à l'arrêt, par la droite, n'a, heureusement pas été arrachée. Et, bien que ce ne soit pas un enfant de chœur, comme le motard l'a lui-même reconnu, depuis son lit d'hôpital, il a même appelé au calme.

"Depuis le début du confinement, les quartiers sensibles s’embrasent dans l’indifférence des médias et le déni du pouvoir, qui, pour masquer son impuissance, a préfèré conserver les yeux grands fermés. Jusqu’à̀ la tragédie de Colombes" estime valeurs Actuelles dans un dossier de 17 pages

“Des centaines de milliers de personnes sont abandonnées à la loi des voyous” déclare dans une interview de trois pages, Michel Aubouin, "ancien préfet et grand spécialiste des banlieues". Pour lui, l’embrasement des “quartiers sensibles” est tout sauf une surprise. Mais la situation est aggravée par l’inaction du pouvoir, qui préfère minorer les problèmes parce qu’il ignore comment les résoudre. Les premières victimes de cet abandon de l’État sont les habitants de ces zones de non-droit dont le quotidien est devenu un enfer.

Auboin ajoute que le ramadan n'est pas en cause : "Le ramadan ne constitue pas un facteur de risque supplémentaire. Malheureusement, il n’est pas non plus un facteur d’apaisement. Les fauteurs de troubles ne sont pas plus sensibles aux arguments des responsables religieux qu’ils ne le sont aux communiqués du ministère des Solidarités et de la Santé."

Vers une police municipale à Paris

La semaine dernière, Christophe Castaner a appelé la maire de Paris pour lui dire qu’il « partageait la nécessité d’aboutir rapidement à la création » d'une police municipale selon Le Point qui précise : "Si la création de la police est une compétence législative, le fait de l’armer ou non est une décision du maire".

Le crépuscule d’Édouard Philippe ?

"De l’avis de nombreux observateurs, le Premier ministre, en cette période troublée, excelle dans l’art d’exposer la situation avec une clarté et une empathie que peu décèlent chez son supérieur hiérarchique." écrit l'Express, qui ne donne pourtant pas cher de sa peau : "Le coronavirus a tout bouleversé et, depuis qu’il s’est introduit dans l’organisme de milliers de Français, une entêtante rumeur vient de la ville : puisque Emmanuel Macron ne peut changer de président, il changera de Premier ministre."

L'Express se risque à écrire que c'est pour bientôt :  Macron "évoque à haute voix un remaniement « en juin »".

Pas d'union nationale

"Quelques mots lâchés devant 37 millions de Français « avec toutes les composantes de notre nation, je tâcherai de dessiner ce chemin », et Emmanuel Macron, le 13 avril, a laissé entendre qu’il allait innover. Au moins le verbe employé – « je tâcherai » – est-il le bon" Mais l'Express ne croit pas à un gouvernement d'union nationale : "à deux ans des élections présidentielles, les opposants d’hier n’ont aucune envie de faire acte d’allégeance."

Jean-François Kahn : dissoudre l'Assemblée

" il est évident qu’on ne saurait affronter le cataclysme économique et social qui s’annonce sans un changement radical de notre structure de gouvernance " Pour Jean-François Kahn , dans Marianne, une seule solution donc, en conséquence : la dissolution pour élire une nouvelle Assemblée nationale (...) la majorité actuelle ne correspond pas (les municipales l’ont confirmé́) aux véritables rapports de force dans le pays:

Jacques Julliard : un Juin 40 sanitaire

Au total, rapportée à la population totale, la proportion de victimes enregistrée en France est, avec celles de l’Italie, de l’Espagne et de la Belgique, l’une des plus cruelles de la planète. Et par-dessus tout plane la honte d’avoir laissé mourir, sans les hospitaliser ou leur offrir une aide extérieure, des milliers de personnes âgées dans les Ehpad : une tache durable sur l’honneur de la France.  

Avec un tel bilan, le moins que l’on pourrait demander à̀ tous les intervenants, c’est l’humilité́. Dans n’importe quel pays du monde, ce bilan serait tenu pour mauvais. Au pays de Pasteur, de Claude Bernard, de Laennec et de tant d’autres savants, il est tout simplement indigne, il est catastrophique. C’est un Juin 40 sanitaire.

Macron a-t-il changé ? Est-il crédible ?

Comme tous les chefs d’État, Emmanuel Macron prend de plein fouet cette crise sanitaire. Mais, à la différence de ses homologues, il a été frappé au cœur de son disque dur, où se stockaient les dossiers “libéralisation”, “mondialisation” et “start-up nation”. Trois ans après son élection, il promet de changer de logiciel pour plus d’indépendance et de souveraineté. Faut-il le croire... s'interroge Soizic Quemener en ouverture d'un dossier de 12 pages dans Marianne. Pas sûr  répond l'hebdo : " Transfiguré par la crise sanitaire, le président promet désormais de produire en France pour retrouver “indépendance” et “souveraineté”. Mais, à ce stade, difficile d’y voir autre chose qu’un affichage pour sauver sa peau en 2022.

Sondage IPSOS Macron et Philippe résistent

"Le capital de confiance engrangé dans notre sondage de mars par les deux hommes (+ 14 % pour Macron, + 13 % pour Philippe) ne fond pas comme neige au soleil" écrit Le Point : 38 % d’opinions favorables, pour Macron et  41 % pour Philippe qui obtient son second meilleur résultat depuis son entrée à Matignon.

Justice surchargée : pas d'amnistie

Après avoir tourné au ralenti, la justice se trouve surchargée. Interrogée par l'Obs, Nicole Belloubet répond « Je demanderai une priorisation ou une réorientation de certains contentieux. Mais je n'entends pas proposer une loi d'amnistie ».

Geoffroy Didier mal vu chez Les Républicains

Le fait que Geoffroy Didier se soit déclaré en faveur de l’union nationale, à rebours de son parti, a déplu chez Les Républicains selon Le Point. "On s’y attendait. Le contraire nous aurait étonnés, ironise un député LR. On se souvient tous de son attitude au soir des européennes. » Didier, pourtant directeur de campagne, avait lâché François-Xavier Bellamy". Un autre élu LR cité par Le Point ajoute : « De toute façon, il finira chez Agir », le parti créé par les ex-LR qui ont rejoint Macron après son élection.

Franck Riester mal vu par le pouvoir

Franck Riester serait dans le collimateur de l’Élysée et de Matignon, selon Le Point. Les dernières interventions médiatiques du ministre de la Culture seraient vues comme catastrophique, car il n'a pas pu fournir de réponses aux nombreuses questions portant sur le devenir de son secteur après le confinement.

Relance mode d'emploi

"Économistes et décideurs cherchent le mode d'emploi pour surmonter cette crise inédite Un arrêt de l'économie mondiale pendant au moins deux mois, un appauvrissement annuel des grands pays, Comment relancer la machine?" s'interroge l'Obs.

Personne ne sait vraiment, mais en tout cas pas question d'augmenter les impôts selon Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics (3 pages). Comment faire ? "Il est trop tôt pour le dire, mais ça ne passera pas par une hausse d’impôt ! Les Français se demandent d’où viennent ces milliards ? Ils viennent de l’endettement. Augmenter la fiscalité serait contre-productif. D’autres gouvernements l’ont fait avant nous et on a vu le résultat : cela décourage l’activité économique, l’esprit d’entreprendre, cela baisse le pouvoir d’achat des ménages et fait fuir le capital. En résumé, cela ajoute de la crise à la crise."

Coronavirus : la responsabilité du parti communiste chinois

Le coronavirus, n’en déplaise à Donald Trump, n’a jamais été chinois. Il n’a ni nationalité ni couleur de peau. Il est passé en novembre 2019, dans des conditions qui un jour peut-être seront éclaircies, d’un animal à un être humain. En jouant à saute-frontières, il s’est répandu en moins de six mois à travers le monde, et l’épidémie de Covid-19 avec lui. Il est devenu français, européen, américain, africain, asiatique… au moins autant que chinois." souligne l'éditorial de Luc de Barochez dans Le Point, avant d'ajouter : "Nonobstant, il est bel et bien un virus communiste. Autant il est injuste de désigner à la vindicte publique des personnes qui se font les relais involontaires de la maladie, autant il est utile d’établir les responsabilités politiques dans la naissance puis la propagation d’une épidémie qui a fait plus de 200 000 morts et qui a mis à terre l’économie mondiale".

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