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L'avenir de la Syrie au cœur de la réunion tripartite entre l'Iran, la Turquie et la Russie
©ADEM ALTAN / AFP

Geopolitico-Scanner

Alexandre del Valle revient sur la réunion du 16 septembre à Ankara sur le sort de la Syrie. Des acteurs majeurs étaient impliqués : la Russie, la Turquie et l'Iran.

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Les présidents russe, turc et iranien se sont réunis ce lundi 16 septembre à Ankara pour évoquer le sort de la Syrie et plus concrètement de la province d’Idleb, dernier bastion « islamiste-rebelle » anti-Assad. La Russie, la Turquie et l’Iran, maitres du « jeu » en Syrie, ont pu réaffirmé leur volonté commune d’en finir avec le terrorisme et d’éviter une catastrophe humanitaire, puis ont annoncé la mise en place d’un comité constitutionnel pour la Syrie chargé de rédiger une nouveau texte fondamental afin d’entamer une transition politique post-guerre civile. Si les points d’accord entre les trois pays sont indéniables, des divergences non négligeables subsistent néanmoins, notamment entre Moscou et Ankara. Alexandre Del Valle analyse ici les points d'accords et de désaccords  qui opposent l’Iran, la Turquie et la Russie sur la question syrienne. 

Selon les Nations unies et les Occidentaux, une offensive du régime de Bachar al-Assad et de ses alliés contre le dernier fief rebelle-jihadiste d'Idleb, province du nord-est syrien, pourrait engendrer la « pire catastrophe humanitaire du XXIème siècle ». En effet, cette poche contrôlée par les rebelles  prétendument modérés, - qui seraient environ 50 000 - est en fait largement dominée par le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), lié à Al-Qaïda, qui y dispose de la plus grande concentration de terroristes islamistes au monde. Les trois millions de civils qui y vivent sont menacés par ces jihadistes liés à Al-Qaïda susceptibles de les utiliser comme des boucliers humains en cas d’offensive du régime d'Assad et de l'aviation russe. C’est pour éviter une éventuelle offensive – à l’époque imminente - que la Russie et la Turquie ont conclu, en septembre 2018, un accord à Sotchi, dans le but de mettre en place une zone démilitarisée afin de séparer les rebelles jihadistes des forces fidèles au régime syrien. La Turquie avait alors autant, voire plus, de raisons que la Russie de signer cet accord afin d’éviter une crise humanitaire dont les conséquences auraient eu un impact direct sur sa stabilité en raison de sa proximité géographique avec la province d’Idleb. Cela n’a pas empêché Ankara – dont on connaît les liaisons dangereuses et ambiguës avec l’islamisme radical et les jihadistes - de jouer un double jeu géopolitique en soutenant d’abord nombre de rebelles anti-Assad, puis une partie des rebelles islamistes turcs présents à Idleb et, indirectement, des groupes jihadistes. Suite au refus de ces derniers - notamment du groupe HTS - d’évacuer la zone comme le prévoyait pourtant l’accord, le régime syrien (aidé par l’aviation russe) a lancé des offensives ponctuelles, réduisant à néant l’espoir de voir une zone tampon apparaître dans la région. C’est donc d’Idleb et de la protection des populations civiles qu’il était principalement question lors de la réunion tripartite à Ankara lundi dernier, les trois dirigeants ayant rappelé la nécessité de respecter l’accord de Sotchi. 

En fait, il est légitime de se demander ce qui a bien pu amener trois pays en apparence antagonistes à bien des égards - économiquement, ethniquement, géopolitiquement et religieusement - à coopérer pour mettre fin au conflit syrien. On le sait, l’histoire est parfois écrite par des nations revanchardes ou néo-impériales. Il est ici question de la revanche de trois nations ex-impériales qui estiment avoir été lésées et humiliées par les Occidentaux et qui aspirent à retrouver leurs anciennes sphères d'influence, voire à les étendre. La Russie est entrée dans une ère post guerre-froide en conflit avec les Etats-Unis, l'Alliance atlantique et l’Union Européenne, en particulier sur la question de la Crimée - annexée par Moscou en 2014 - et en général sur la défense de son "étranger proche" (Géorgie-Ukraine, zone baltique et Balkans) menacé d'encerclement et de grignotage depuis le milieu des années 2000 par les pays et dispositifs de l'OTAN. L’Iran fait pour sa part l'objet de sanctions économiques officiellement en raison de son programme nucléaire militaire présumé et officieusement à cause de ses liens avec le terrorisme régional (Hezbollah libanais; Jihad islamique et Hamas palestinien) puis de son expansionnisme au Proche-Orient, en Irak et au Yémen. La récente décision du président Donald Trump de sortir de l'accord nucléaire avec l'Iran (le Plan d'action global commun de 2015) a d'ailleurs entraîné une nouvelle imposition de sanctions sévères de la part des États-Unis contre l'Iran. Enfin, les relations entre la Turquie et les Occidentaux sont également tendues depuis la dérive autocratique, néo-ottomane-impériale et "nationale-islamiste" d’Ankara voulue par le Président-Sultan Erdogan. Ce dernier n’a pas hésité à exercer de fortes pressions sur ses supposés alliés occidentaux et il combat bien plus les forces kurdes en Syrie et en Irak que les jihadistes d'Al-Qaïda et de Daech, qu'Ankara a même un temps appuyé. C’est donc d’abord cet esprit anti-occidental revanchard et "anti-hégémonique" (Brzezinski) qui anime le trio Téhéran-Ankara-Moscou et explique en partie pourquoi les trois grands gagnants du conflit syrien - que tout semblait opposer dans la région - sont devenus des alliés de circonstance en Syrie. En somme, « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Ces trois pays adeptes d'un nouveau monde multipolaire, persuadés que le multilatéralisme onusien est trop souvent au service des puissances occidentales et de leur projet néo-impérial universel rival, destructeur de souverainetés, ont donc initié depuis 2017 un processus concurrent de celui de Genève: les rencontres d’Astana et de Sotchi, lesquelles ont totalement éclipsé les négociations onusiennes et marginalisé le rôle des Occidentaux et même des puissances arabes sunnites du Golfe dans le conflit syrien. Dans cette alliance tripartite contre-nature, il est vrai que la Turquie d'Erdogan, qui soutient les forces islamistes sunnites anti-Assad depuis le début, semblait poursuivre des buts de guerre diamétralement opposés au tandem pro-Assad russo-iranien. Toutefois, le pragmatisme l'a emporté lorsque la Turquie a fait volte-face (2016-2017) en cessant d'œuvrer au départ de Bachar el-Assad, en se résignant à abandonner les jihadistes de Daech et autres rebelles pilonnés par les armées russo-syriennes, puis en se contentant de soutenir les seules factions rebelles islamistes pro-turques du nord-ouest. Conscients du fait que la victoire d’Al-Assad et de ses alliés russes et iraniens devenait inévitable, la Turquie a choisi de s’allier aux vainqueurs afin de préserver son intégrité territoriale face à la menace kurde, ennemi principal que les Russes ont lâché dans ce cadre de négociations donnant-donnant. Pour la Turquie, l’importance stratégique de la Syrie tient au fait que les Kurdes syriens pourraient aider les Kurdes turcs à se rebeller afin de créer un Kurdistan indépendant, sachant que les séparatistes kurdes de Syrie, à la différence de ceux d'Irak, sont liés au PKK des Kurdes de Turquie. Depuis 2016, Ankara limite donc ses demandes en Syrie à la création d'une zone tampon entre ses régions du sud-est et les régions controlées par les Kurdes de Syrie. Les Russes ont fini par accepter l'exigence d'Erdogan d'éliminer la présence kurde à l'ouest de l'Euphrate. 

Pour l’Iran, l’importance de la Syrie des Alaouites du clan Assad (branche hétérodoxe du chiisme) repose sur son alliance stratégique indéfectible avec un gouvernement chiite et pro-Téhéran puis surtout sur le fait que la Syrie et le Liban constituent des accès stratégiques de l'Iran en Méditerranée. Le régime alaouite et baasiste syrien, est par conséquent un maillon central de l’axe Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth. Enfin, pour la Russie, la Syrie est un enjeu crucial car elle abrite depuis des décennies et plus que jamais depuis l'intervention des bases navales en Méditerranée. D’un point de vue purement symbolique, cette victoire a permis à la Russie de montrer au monde – et plus spécialement aux Occidentaux- qu’elle était restée  une puissance géopolitique qui ne pouvait pas être ignorée malgré sa relative pauvreté économique (PNB à peine supérieur à celui de l'Espagne) et sa soi-disant "défaite" géopolitique avec l'écroulement de l'ex-URSS. La lutte contre le terrorisme sunnite-fréro-salafiste et jihadiste est également un point essentiel de la convergence entre Poutine, Erdogan et Rohani. S’il est difficile de douter de la sincérité de Vladimir Poutine, qui a fait de la lutte contre le terrorisme "takfiriste" l’un de ses principaux objectifs en Syrie, et même de la volonté de l'Iran de lutter contre le jihadisme sunnite dans la région, il est en revanche permis de se demander si la Turquie d'Erdogan, le maillon le plus ambigu de ce trio, ne joue pas ici un double jeu. Ainsi, lorsque Vladimir Poutine a exprimé lundi dernier son inquiétude : «Bien sûr, nous sommes préoccupés par la situation dans le nord-est de la Syrie, où des cellules dormantes de l'Etat islamique sont en train d'émerger», son homologue turc a rétorqué que la seule réelle menace émanait du "terrorisme kurde". S’il existe des intérêts communs indéniables entre les trois puissances, de graves divergences majeures de fond demeurent, dont les plus flagrantes sont celles entre l’Iran et la Russie mais surtout entre la Russie et la Turquie. Examinons ces dernières pierres d'achoppement plus en détails. 

Iran-Russie, une alliance fragile à long terme

Concernant les désaccords russo-iraniens, tout d'abord, rappelons que Moscou et Téhéran, bien qu'alliés, ont de profondes divergences sur le long terme au Proche-Orient. Si la Russie et Poutine lui-même entretiennent de bonnes relations avec l'Etat d'Israël, l'Iran khomeyniste en a fait sa bâte-noire, son "Satan existentiel" depuis 1979. Quant à la Syrie, alors que la Russie souhaiterait un retrait complet de l’Iran, dont la volonté d'harceler Israël depuis la Syrie déplait à Moscou et constitue une vraie pierre d'achoppement. Téhéran entend obtenir un retour sur investissement en Syrie (où des milliers de combattants chiites sont morts pour défendre le régime d'Assad) en y renforçant sa profondeur stratégique via l'axe perso-chiite Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth lui donnant un accès stratégique décisif sur la Mer Méditerranée et permettant à ses milices et bras armés (Hezbollah; forces Al-Qods/Pasdarans, etc.) d’opérer plus facilement dans la région dans le cadre d'une sorte de néo-impérialisme perse légitimé par la révolution islamique et la "défense" des minorités chiites "opprimées". L’Iran des Mollahs a ainsi considérablement augmenté ces dernières années ses lignes de crédit vis à vis de Damas tout en  approfondissant ses relations économiques avec le régime de Bachar el-Assad, notamment via le financement d’infrastructures : routes reliant l’Iran à la Syrie et chemins de fer, notamment. 

Pour empêcher Damas de finir sous tutelle iranienne, Moscou a de ce fait proposé à plusieurs reprises d’intégrer les factions chiites aux forces armées gouvernementales syriennes, ce à quoi l’Iran s’est évidemment opposé puisque lesdites factions qui dépendent directement de Téhéran lui permettent de maintenir un levier militaire et stratégique non négligeable en Syrie. 

Double ou triple jeu turc? 

Si les dissensions entre Téhéran et Moscou sont importantes, plus significatives encore sont les divisions russo-turques. Celles-ci sont en effet liées à l’objet principal de la réunion tripartite ayant eu lieu lundi dernier : le sort de la province d’Idleb. Erdogan tient à tout prix à éviter une offensive conduite par les forces gouvernementales syriennes et l’aviation russe qui entrainerait des déplacements de population massifs qui se dirigeraient immédiatement vers la frontière turque, mais également afin d’éviter que les rebelles turcs soutenus par Ankara –derniers vecteurs de son influence en Syrie- soient les premières victimes de cette offensive. 

La stratégie de Poutine consiste en fait à exiger et obtenir d’Ankara l’abandon du soutien apporté au Front national de libération (FNL), ensemble de groupes rebelles islamistes sunnites soutenus par la Turquie, afin de pouvoir lancer une offensive progressive vers Idleb dont la conquête serait facilitée. Le régime turc, hanté par la crainte d’une offensive massive sur Idleb menée par Poutine et Bachar el-Assad, va être contraint de céder. Cependant, Erdogan ne voudrait céder sur ce point qu’en échange d’un feu vert de Moscou pour pouvoir intervenir dans le nord-est syrien  - et plus spécialement dans le nord-ouest de l'Euphrate - contre les Kurdes, dont les ambitions séparatistes sont considérées par les Turcs comme la menace prévalant sur toutes autres considérations géopolitiques et stratégiques. Un échange de ce type entre Erdogan et Poutine pourrait d’autant plus survenir qu’une « transaction » similaire avait déjà eu lieu entre Ankara et Moscou à l’automne 2017. Erdogan avait alors exigé l’autorisation d’intervenir dans la région d’Afrin pour compenser l’offensive du régime syrien - aidé par les Russes - dans le sud-est de la région d’Idlib.   

Bien que les Russes et les Turcs soient devenus les maitres du jeu en Syrie, les Etats-Unis –principaux alliés des kurdes- restent cependant présents dans le nord-est syrien, ce qui rend ainsi une éventuelle offensive turque radicale contre les Kurdes de l'est syrien plus difficile à envisager. 

En guide de conclusion :

Cette alliance de circonstances entre l’Iran, la Turquie et la Russie annonce le triomphe de la Realpolitik, car en dépit d’importants désaccords de fond sur le sort de la Syrie, et malgré l’antagonisme de ces trois pays sur un certain nombre de points, les trois acteurs externes majeurs du conflit syrien coopèrent et placent leurs intérêts nationaux et géostratégiques au-dessus. Il y a seulement 4 ans, lorsque en novembre 2015 la Turquie et la Russie étaient à couteaux tirés suite au chasseur Sukoi abattu par l'aviation turque à la frontière aérienne syro-turque, crise qui avait déclenché en représailles des sanctions économiques russes contre la Turquie, qui aurait cru que Moscou et Ankara  travailleraient à nouveau ensemble dans le but d’assurer la "stabilité" de la Syrie? Avant l'accès au pouvoir d'Erdogan, une alliance entre l’Iran, leader du monde chiite, et la Turquie d’Erdogan, qui se voit en prochain leader du monde sunnite et artisan du rétablissement du Califat néo-ottoman, était-elle ne serait-ce que concevable ? Une chose est certaine, les Occidentaux davantage idéalistes -guidés par l’idéologie droit de l’hommiste -et bien moins réalistes, ont quant à eux presque totalement perdu la main sur la Syrie, dont les négociations sérieuses, militaires et politiques, se déroulent désormais à Sotchi, Moscou, Astana, Istanbul et Téhéran. Un avant-gout de multipolarisation du monde. Mais restons tout de même prudent: le virage "pro-russe" de la Turquie, qui tournerait définitivement le dos à l'Otan, et se rapprocherait durablement de l'OSC, l'Organisation de la Conférence de Shanghaï- l'anti-OTAN créée par le tandem russo-chinois en 2001 - n'est pas pour demain. La Turquie d'Erdogan, loin d'être réductible à un projet néo-ottoman anti-atlantiste, est plutôt une puissance opportuniste capable de stratégies à géométries et priorités variables au gré des circonstances, et si demain Donald Trump et les responsables de l'OTAN, offrent plus d'avantages stratégiques à Ankara que cette dernière n'en reçoit de Moscou, alors le Grand turc aussi souple dans la réalité que rigide en apparence, opérera un énième virage à 180 degrés. N'oublions pas qu'entre 2010 et aujourd'hui, Erdogan est passé de relations privilégiées avec la Syrie de Bachar, qu'il appelait son "frère", à une alliance avec les pires jihadistes contre lui, pour finir dans une neutralité au terme d'une entente avec les Russes sur le dos des Kurdes... Le jeu turc est audacieux, parfois culoté, habile et ambitieux, mais il pèche par le fait que la Turquie est désormais perçue comme un acteur dépourvu de toute fiabilité : membre de l'OTAN avec un accord de stratégique de longue date avec Israël mais conspue l'OTAN, les Etats-Unis et Israël et qui se rapproche de leurs pires ennemis;elle est alliée de circonstances des Russes pro-Assad mais soutient toujours une rébellion anti-régime et retarde les plans russes de plein rétablissement de la souveraineté syrienne; elle s'est rapprochée de l'Iran et du Qatar contre son ancien allié et parrain saoudien, et elle est candidate depuis 1999 à l'entrée dans l'Union européenne tout en occupant Chypre depuis 1974, en menaçant la Grèce depuis toujours - soit deux membres de l'UE - et en violant la quasi-totalité des critères et règles requis pour intégrer l'Union Européenne... Poutine est parfaitement conscient que ses alliés de circonstances iraniens et surtout turcs sont tout, sauf prévisibles et fiables. Mais depuis les révolutions arabes, la priorité russe a été de maintenir ses bases militaires en Méditerranée et contrecarrer les plans occidentalo-sunnites visant à renverser un régime arabe pro-russe au profit d'un régime islamiste frère-musulman pro-atlantiste. L'opération est réussie, mais l'étape d'après va être bien plus compliquée encore: trouver les fonds pour la reconstruction d’un pays en ruines, fonds que les Occidentaux ne veulent pas voir bénéficier aux plans russes de l'après-guerre...

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