SOS médecins : les hebdos au chevet de l'Europe ; Bellamy laisse Nicolas Sarkozy de marbre et atomise Dupont-Aignan ; L'ami milliardaire qui finance Francis Lalanne ; Valls souffre, le PS meurt (selon lui)<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue des hebdos

Et aussi : Jordan Bardella : un rival pour Marion Maréchal ?

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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L'Europe malade

A la veille des élections européennes, les hebdos mettent le sujet à la Une. L'Express (16 pages) s'inquiète de l'avenir de l'Europe. L'Obs, lui, toujours sur l'Europe a choisi, "Les sujets qui fachent", (16 pages). Le Point (20 pages) évoque le passé avant de parler de l'avenir "Quand l'Europe dominait le monde (et pourquoi elle n'a pas dit son dernier mot)."  

L'Express crainet le naufrage, et voit en Europe : " Un record de divisions, un pic de confusion. Avec 34 listes en lice pour les élections européennes du 26 mai 2019, la France a atteint un sommet d’atomisation politique, alors même que le taux d’abstention menace, cette année encore, de poursuivre la progression inexorable qu’il a connue depuis la première désignation au suffrage universel du Parlement européen, en 1979".

"Il y a juste quarante ans, ce scrutin fut salué comme une avancée démocratique sans précédent, solennisée par la présidence qu’inaugura à Strasbourg Simone Veil, porteuse de toute la force symbolique de son destin personnel".

"Cette espérance semble appartenir aujourd’hui à un autre âge, tant le désenchantement, voire la colère, se sont emparés de dizaines de millions de votants à travers 28 pays, citoyens en mal d’appartenance persuadés que l’Union européenne (UE) a trahi sa vocation".

L'Express constate que dans cette Europe divisée, "Macron a réussi à marquer quelques points Par exemple, en faisant progresser l’Europe de la défense. « Il a réussi à embarquer les Allemands sur ce sujet et ce n’est pas rien, c’est un énorme changement de paradigme », souligne Alain Lamassoure. Il obtient un accord (certes limité) sur la question des travailleurs détachés ; un autre sur le contrôle des investissements étrangers en Europe". Mais les autres pays européens "redoutent une France trop dépensière. Paris traîne le boulet d’une mauvaise réputation, celle de répondre à coups de milliards d’euros à tout problème".

Le Point ne cache pas son inquiétude "Alors que le centre de gravité du monde se déplace, l'Europe dispose de cinq à dix ans pour se réformer ou se désintégrer."

Tandis que Marianne laisse la place à Jean-François Kahn, Jacques Julliard, Régis Debra, Marcel Gauchet, Jean-Pierre Chevènement qui parlent de l'Europe qu'ils veulent.

Bellamy face à Sarkozy et Dupont-Aignan

François-Xavier Bellamy aurait rencontré deux fois Nicolas Sarkozy qui lui aurait dit "Si vous lancez je vous soutiendrai", mais la tête de liste Les Républicains n'a finalement rien vu venir souligne Le Point.

Nicolas Dupont-Aignan avait accusé François-Xavier Bellamy d’être « un rabatteur de voix » pour Macron, et d'être le énième représentant de "la droite qui trahit". Dans une interview (6 pages) dans Valeurs Actuelles, Bellamy répond : "La cohérence de M. Dupont-Aignan est difficile à cerner: il n’a cessé de changer de discours au fil des ans. Jean-Frédéric Poisson, qui a fait campagne avec lui, dit que le cœur de son système repose sur le mensonge : je le crois, en effet, au rythme des calomnies qu’il ne cesse de répandre sur nous.

Le gilet jaune Lalanne

Francis Lalanne n'est pas qu'un chanteur perché devenu personnage de « Fort Boyard » sous le nom de Narcisse Lalanne. C'est un militant enfiévré, tendance alternatif-écolo, décidé à changer le monde. Des campagnes, il en a déjà fait une dizaine. Ce mouvement des « gilets jaunes », c'est un peu sa dernière chance. raconte l'Obs (2 pages). "L'adepte de la « frugalité heureuse » et du slogan « ce qu'on possède nous possède », en immuable pantalon noir à fleurs rouges et bottines trouées, n'a pas un radis. Mais son grand ami Jean-Marc Governatori, milliardaire, se porte caution. « S'il fait moins de 3%, je serai contraint de rembourser autour de 400000 euros, nous explique le mécène. Mais Francis va réussir, c'est un cadeau pour les "gilets jaunes"»"

Tout n'est pas facile vu la rivalité entre les pro Lalanne , et les pro Jérémy Clément, un gilet jaune qui n'a pas trouvé de financement pour sa liste RIC (Ralliement d'Initiative citoyenne) : Au QG, les « lalannistes » et les « clémentistes » s'étripent régulièrement, un directeur de campagne en a chassé un autre, et Jean-Marc Governatori intervient en plus pour distribuer les bons et les mauvais points. « On est tous fatigués, et puis il y a trop d'ego », regrette Francis... qui n'en manque pas lui-même, et chipe volontiers la lumière des médias au détriment de son colistier Jérémy".

Manuel Valls et la mort du PS

Manuels Valls, revient sur ces derniers moments au sein du PS pour l'Obs qui l'a rencontré à Barcelone, juste avant les élections municipales, où il est donné battu par les sondages : « Je voulais changer de vie. Mais prendre la décision de quitter un pays où vous avez étudié, milité, qui vous a tant donné n'est pas facile. La primaire a été très dure. C'est la vraie erreur que j'ai commise, mais qui était impossible à éviter une fois qu'Hollande a annoncé qu'il n'y allait pas. Lors du débat face à Hamon, je savais que cette histoire était finie. Puis j'ai soutenu Macron. » Personne ne voulait de ce pestiféré. « Ils ont voulu me faire la peau. La campagne à Evry a été horrible. Alors quand on m'a proposé d'être candidat à Barcelone, ça a été une motivation supplémentaire pour partir. Ça m'a aidé à choisir. » Il a donc quitté la France et cet aller semble sans retour. « Je suis quelqu'un qui encaisse, mais les cinq années de pouvoir ont été redoutables. Je n'en pouvais plus. Le PS était mort."

Bardella : un rival pour Marion Maréchal ?

"Un gamin de 23 ans à l'apparence lisse, au visage glabre et au cheveu court : voilà à quoi ressemble « le coup de poker » tenté par Marine Le Pen. Elle ne le regrette pas" C'est ainsi que l'Obs présente son portrait (4 pages) de Jordan Bardella.

"Au RN, d'abord sceptiques, voire hostiles, les cadres ont vite été convaincus par le choix de la patronne. Au point que certains l'imaginent rivaliser demain avec Marion Maréchal, héritière du clan Le Pen".

« Il faut comprendre une chose: Jordan Bardella a de l'ambition, résume Erik Tegnér, jeune Républicain, qui souhaite faire le pont entre toutes les droites. Il se prend pour Frank Underwood dans "House of Cards"! » Un proche ajoute: « La revanche sociale est un de ses moteurs. Il vient d'un milieu modeste et populaire. Il n'a rien à voir avec la bourgeoisie des cadres du RN. Je pense qu'il en a fait un complexe. Il veut prouver qu'il peut réussir. Il veut monter, et monter très haut. »

L'écologiste qui a rejoint Philippot

"Jean-Luc Touly, militant chevronné de la gauche écolo, figure sur la liste de Florian Philippot aux élections européennes du 26 mai" remarque l'Obs qui précise : "Délégué syndical CGT puis FO chez Veolia, dont il avait dénoncé les pratiques de gestion de l’eau, militant anticorruption avec l’association Front républicain d’Intervention contre la Corruption (Fricc) et ancien de la Fondation Danielle-Mitterrand, ce retraité de 65 ans avait par ailleurs été élu conseiller régional d’Ile-de-France avec EELV en 2010, avant de rejoindre le groupe du Parti de Gauche".

Les nouveaux catholiques

"L'incendie de Notre-Dame a mis sur le devant de la scène une nouvelle famille de fidèles qui n'hésitent plus à revendiquer leur foi. Ce qui les unit ? Le rejet des idéaux de Mai-68 et la crainte de l'islam" L'Obs les a rencontrés sur le chemin de Compostelle. 

"Une génération plus engagée dans la vie publique, « mieux formée », se reconnaissant davantage dans la figure de François-Xavier Bellamy que dans celle du pape François", dont Guillaume, l'un d'eux préfère ne pas parler : « C'est une très bonne chose que des hommes politiques n'hésitent pas à se dire catholiques, souligne Guillaume. Nous avons une vision de la société, c'est important que nous puissions porter nos valeurs. »

Procès contre journalisme d'enquête

On s'en doute, ceux qui s'attaquent dansleurs articles ou leurs livres à des hommes d'affaires français ou étrangers, des "gros poissons" comme les appelle l'Obs (2 pages) ne sont pas des irresponsables. Ils essayent de se prémunir contre les actions en justice : " Ainsi « l'Obs » fait-il relire soigneusement chaque article sensible par son service juridique, voire par son avocat. Premières Lignes, la société de production de « Cash Investigation », ne livre pas un reportage sans qu'il ait été préalablement validé par Me Virginie Marquet. « Nous la consultons tout au long de nos enquêtes, explique son président, Luc Hermann. Et elle les visionne deux ou trois fois avant diffusion. » Idem chez Mediapart, qui s'est attaché les services du cabinet Seattle, rémunéré par un forfait mensuel et donc mobilisable avant toute publication délicate."

Mais cela ne suffit pas, loin de là : "Malgré les précautions prises par les uns et les autres, Mediapart a fait face à 200 procès depuis 2011 (il en a perdu 5) et consacre, chaque année, pas moins de 200000 euros à sa défense. Même si, le jour du procès, les avocats prennent la lumière, ce sont les journalistes qui montent tout le dossier de la défense. Ce qui les mobilise « un à deux mois à temps plein selon les cas », évalue Marie-Hélène Smiéjan, directrice du site".

Bombardements occidentaux en Syrie

« La France est le deuxième pays frappeur de la coalition.  Quand il s’agit de la guerre à distance, le ministère des Armées accepte de donner des chiffres. Depuis 2015, Paris a procédé à environ 1550 frappes aériennes. Une contribution de poids, mais loin des chiffres de l’aviation américaine, responsable de près de 90 % des opérations aériennes contre Daech. En moins de cinq ans, 34 000 frappes ont été ordonnées par la coalition, 50 000 bombes larguées. Et le rythme ne s’est pas ralenti avec l’encerclement des derniers djihadistes ". Mais par contre, note (10 pages) que la France reste silencieuse quand on la questionne sur les pertes civiles : " Avec la Russie, elle est l’un des rares belligérants à ne reconnaître aucune mort civile depuis le début du conflit. Pourtant, des centaines de civils ont été tués dans les bombardements. « La France est silencieuse, c’est une spécificité, souligne le Britannique Chris Woods, un ancien journaliste de la BBC, fondateur, en 2014, de l’ONG Airwars, qui recense les morts de non-combattants ». "

Enfants maltraités

Maltraitances, comment punir le silence ? L'Express (4 pages) s'interroge et souligne que "Les témoins passifs de mauvais traitements d'enfants sont rarement jugés." En tout cas voici un exemple : "Dans la Creuse, le docteur V. comparaîtra bientôt pour non-assistance à personne en danger, au tribunal correctionnel. Jusque-là, ce médecin de 61 ans se croyait immunisé contre le risque d’une erreur de diagnostic. (...) Son « erreur de diagnostic » s’appelait Gabin. En juin 2013, les soignants de la clinique de la commune de Moutier- Rozeille constatent la mort de ce garçonnet des suites d’une sous-alimentation chronique. A presque 2 ans, il a le poids d’un bébé de 3 mois. Le généraliste n’avait pourtant jamais décelé de problème de santé majeur, il ignorait que l’enfant ne marchait pas et, bien qu’il l’ait examiné à son cabinet six fois, n’avait même pas conscience d’être son médecin traitant".

L’or un placement refuge?

Pas de miracle remarque l'Express dans son dossier "Spécial Placements" (14 pages) : "Entre son pic à 1921 dollars en septembre 2011 et son creux à 1046 dollars au printemps 2015, l’once d’or (31grammes) a perdu 45 % de sa valeur ! Quant au lingot, il a chuté de 38 % entre son sommet à 44500 € en octobre 2012 et son creux à 27650 € fin 2013." des variations que semblent oublier certains : " A chaque coup de grisou sur les marchés financiers, des experts surgissent pour vanter les vertus supposées du métal jaune".

On lira aussi le "Spécial Placements" du point (18 pages) qui s'intéresse aux "placements solidaires" pour soutenir les associations tout en consacrant trois pages "aux montres vintage."

La civelle : l'or blanc

L'Express (3 pages) évoque le trafic de civelle qui rapporte gros aux délinquants : "Cet alevin de l’anguille – 12 centimètres de longueur, 350 euros le kilo à la sortie du bateau – s’ajoute, depuis 2009, à la liste des espèces protégées par la Convention de Washington (Cites). En France, on le braconne par tonnes. (...) A force, ce fretin de luxe est en danger d’extinction. « Si on y ajoute la pollution des rivières, il n’est pas sûr que l’espèce survive », se désole Benjamin Hogommat, juriste à France nature environnement."

Exemple : "Le 31 janvier, les douaniers de Pau contrôlent deux fourgons sur une aire d’autoroute. A l’intérieur : des liasses de billets, mais surtout 897 kilos de civelles, soit 3 millions d’alevins, maintenus en vie par un système sophistiqué de ventilation et d’oxygénation de l’eau. Une cargaison destinée à l’Europe de l’Est, d’une valeur de 500000 euros. « On n’est plus sur le petit braconnier qui pêche la nuit, mais sur des filières criminelles (...) », s’exclame le chef du pôle action économique des douanes de Bayonne."

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