Entre enclume et marteau : Macron peut-il reprendre la main par l’extrême-centre ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Soldat lançant une grenade préalablement dégoupillée
Soldat lançant une grenade préalablement dégoupillée
©

Zone Franche

Un coup du père François est toujours possible, mais il ne règle strictement rien.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

Voir la bio »

Cette anecdote d'une « grenade dégoupillée » cyniquement balancée par Macron dans les jambes de ses adversaires est sans doute aussi apocryphe que l’évangile de Judas, mais on a tout de même l’impression qu’une bombe à fragmentation vient de se fracasser sur un paysage politique déjà pas mal atomisé.

Et si les avis divergent encore sur l’opportunité qu’il y avait de dissoudre l’Assemblée à quelques semaines à peine de l’ouverture des Jeux Olympiques, il ne semble pas, à ce stade, que le camp présidentiel en soit sorti spécialement ragaillardi. 

A observer les sondages, ce serait même plutôt le contraire.

Mais, on l’a vu, tout va très vite désormais, et ça part vraiment dans tous les sens : le mini Fort-Cha­brol au siège de LR, la nuit des longs couteaux chez les Insoumis, l’irruption de Hollande, de Jospin et de Mbappé dans le débat, vous les aviez prévus, vous ? Cette campagne sera peut-être courte, mais elle paraîtra longue tout de même...

Car entre une gauche officiellement unie mais en réalité plus divisée qu’un puzzle carpe et lapin 1000 pièces et une extrême droite jusqu’ici incapable de ramener autre chose qu’une poignée de ciot­tistes et de maréchalistes dans ses filets dérivants, le spécialiste du « en même temps » table sans doute sur la reconstitution d’un bloc central relativement majoritaire qui lui rendrait une main per­due dès le début de la législature.

Ainsi, qu’une mélenchonnade de trop, au lendemain du 30 juillet mais ça pourrait se passer avant, envoie la New Nupes au cimetière, PS, Verts et communistes reprenant alors leur liberté, et que les Républicains « raisonnables », fatigués d’être renvoyés aux marges et craignant de disparaître, dé­cident de rejoindre, au moins au coup par coup, la galaxie Renaissance, et ce serait 2017 all over again.

La proportionnelle sans la proportionnelle, quoi…

Le hic, c’est que ça ne servirait à rien ou presque : les raisons pour lesquelles le RN est devenu la première force politique du pays n’en seraient pas évacuées pour autant, la gauche radicale continuerait de mettre le souk dans la rue et dans les travées, le ressentiment de ceux qui se pensaient gagnants et se retrouvereaient cocus serait immense... Et il faudrait attendre un an minimum pour qu’une nouvelle dissolution intervienne.

Resterait l’option démission du président lui-même, bien sûr, mais cette grenade-là, certainement pas à plâtre pour le coup, gageons qu’il n’est pas prêt de la dégoupiller.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !