Djihadisme d’atmosphère : Télérama ne manque pas d’air<!-- --> | Atlantico.fr
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Gilles Kepel, universitaire spécialiste du monde arabe contemporain et de l'islamisme radical.
Gilles Kepel, universitaire spécialiste du monde arabe contemporain et de l'islamisme radical.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Télé Z

Ivre, un « petit bonhomme » de Télérama décoche une grimace à Gilles Kepel et le repeint en « coqueluche de l’extrême droite ».

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je viens de lire l’article que Télérama consacre cette semaine à Gilles Kepelou plus exactement le pamphlet via lequel un hebdo de programmes TV assassine l'un des spécialistes français de l’islam les plus capés depuis Maxime Rodinson et Jacques Berque et je me dis qu’il est dommage qu’il n'ait pas été publié quelques années plus tôt. 

Paru entre 2015 et 2016, en effet, Kepel aurait pu l’intégrer à La Fracture, le recueil de chroniques radio dans lequel il s’inquiétait justement de la confusion plus ou moins consciemment entretenue par une partie de la gauche entre une religion et son avatar fondamentaliste, et s’y adosser pour expliciter sa formule des « autruches de la pensée dénégationniste ».

Pointer l’acharnement de certains à disqualifier quiconque ne fait pas de l’islamisme une conséquence directe des basses œuvres occidentales mais s’intéresse plutôt à ses causes endogènes ou, au minimum, à la complexité du phénomène, c’est désormais enfoncer une porte grande ouverte. Comme Gilles Kepel, les Hugo Micheron, les Kamel Daoud, les Florence Bergeaud-Blackler, sont eux aussi régulièrement accusés de « frayer avec l’extrême droite » dont ces « experts controversés » seraient devenus « la coqueluche ».

Principal attendu du réquisitoire téléramien, que viennent d’ailleurs confirmer une cohorte d’ennemis déclarés ou d’anonymes craignant paraît-il les foudres du mandarin, Gilles Kepel serait une sorte de ringard mégalomane confit de « ressentiment », un retraité en sursis privé d’étudiants, dont le concept de « djihadisme d’atmosphère » servirait essentiellement de « marchepied » à Le Pen et Zemmour. Visant à alimenter « un complotisme d’État », il aurait même, horresco referens, été cité par Valeurs actuelles !

Hum, depuis Montpellier, la collégienne Samara, expédiée à l’hosto par ses camarades pour défaut de port du voile, aurait sans doute quelques objections à émettre sur la teneur en oxygène du climat religieux. Enfin, si elle est déjà sortie du coma bien entendu...

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