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Comment se protéger et se débarrasser des fenêtres de pub intempestives qui envahissent votre smartphone et vous empêchent de consulter les sites que vous voulez
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Bons conseils

Après les ordinateurs de bureau, c'est désormais au tour des smartphones d'être envahis par les fenêtres de pub intempestives. Voici quelques astuces pour éviter ce désagrément lors de votre navigation.

Thierry Vanoffe

Thierry Vanoffe est formateur consultant depuis 10 ans sur les outils Google. Auteur du blog www.thierryvanoffe.comil a accompagné au changement plus de 5 000 personnes sur G Suite. Fondateur de Thierryvanoffe.com, organisme de formation, Thierry recrute et forme des formateurs sur la suite Google dans le monde entier.

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Gilles Dounès

Gilles Dounès

Gilles Dounès a été directeur de la rédaction du site MacPlus.net  jusqu’en mars 2015. Il intervient à présent régulièrement sur iWeek, l'émission consacrée à l’écosystème Apple sur OUATCH.tv, la chaîne TV dédiée à la High-Tech et aux loisirs.

Il est le co-auteur, avec Marc Geoffroy, de l'ouvrage iPod Backstage, les coulisses d’un succès mondial, paru en 2005 aux Editions Dunod.

Vous pouvez suivre Gilles Dounès sur Twitter : @gdounes

 

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Atlantico : Quelles sont les bonnes pratiques pour éviter de se faire avoir par les pub intempestives ?

Thierry Vanoffe : Que ce soit sur Android, Iphone ou ordinateur, nous vous recommandons d’éviter les sites : 
  • De finance (casino)
  • De streaming illégal
  • De pornographie
  • De téléchargement (torrent)
Les applications gratuites disponibles sur les plateformes de téléchargement s'accompagnent souvent de pubs. Si celles-ci permettent de rémunérer les développeurs ayant créé ces applications, elles peuvent aussi se révéler très envahissantes, voire abusives.

Pour éviter de générer des fenetres intempestive il faut être plus malin que le programme de pub….

Ce n’est pas toujours évident mais une astuce consiste à chercher sur l’écran une petite croix qui permet de fermer la pub. 

Et quand il est trop tard ? qu’on a déjà cliqué par erreur ? 

Thierry Vanoffe : Voici un cas concret explication en vidéo réalisé par David LESAGE pour Atlantico: https://goo.gl/photos/XmgGQ1wSU8LSdHhB9 

En passant par le navigateur de Samsung il existe un bloqueur de pub.

L'application Ad block Fast est disponible en téléchargement gratuit sur le PlayStore de Google et dans l'AppStore d'Apple. Selon Rocketship, qui édite ce bloqueur de publicité, Adblock Fast permet "de réduire le temps de chargement moyen des pages web sur Android de 51%". Samsung a lancé en février 2016 ce bloqueur de publicités,  il est compatible avec n'importe quel appareil tournant sous Android 4.0 (ou versions supérieures).

Les publicités que vous recevez sur votre smartphone se basent sur un identifiant publicitaire qui se trouve dans votre smartphone afin d’identifier ce dernier. Il permet notamment aux acteurs de la publicité d’accumuler des informations sur vos habitudes. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) recommande d'ailleurs de renouveler cet identifiant régulièrement

Sur Android, il suffit de vous rendre rendre dans l’application "Paramètres Google", puis d'enclencher l’option "Désactiver les annonces par centre d’intérêt". Pour terminer, cliquez sur "Réinitialiser votre identifiant publicitaire".

Pour aller plus loin, j’ai interviewé Raphaël DOURSENAUD de la société GPC SOLUTONS :

"Bloquer efficacement les publicités n'est à ma connaissance possible qu'avec un téléphone « rooté » à l'aide d'AdAway.

Celui-ci travaille directement au niveau de l'OS et plus précisément du sa configuration réseau en bloquant les noms de domaines connus pour servir de la publicité à l'aide du fichier hosts. Il reste contournable par les éditeurs en utilisant directement une adresse IP plutôt qu'un nom pour servir leurs publicités mais je l'ai rarement vu autre part que sur des sites déjà peu recommandables ;)

À noter que « rooter » son téléphone ou sa tablette n'est cependant pas anodin et pose un tas d'autres questions notamment vis-à-vis de la sécurité du terminal qui est désormais liée à la capacité de l'utilisateur à l'administrer convenablement et notamment à le protéger vigoureusement contre tout accès physique. Mais c'est un tout autre sujet.

Les autres approches consistent à :

  • mettre en place une application « proxy » et configurer le réseau pour que le trafic soit routé à travers elle. Je trouve ça peu élégant et fragile. Cela ne fonctionne en effet que pour les connexions WiFi (pas le réseau mobile) et nécessite une configuration avancée réseau par réseau. C'est d'ailleurs pour cela que cette option semble avoir été largement abandonnée.
  • utiliser un navigateur différent (Opera par exemple qui offre cette fonctionnalité, Firefox accompagné du module uBlock Origin ou encore Adblock Browser dont je ne suis pas certain de la sécurité ; la réputation d'Eyeo, l'éditeur d'Adblock Plus et dudit navigateur, étant sujette à caution). La question concernant Chrome en particulier, c'est un peu hors-sujet…
  • ensuite, on peut bloquer absolument toutes les popup dans les paramètres du navigateur (et maintenir une liste blanche) mais ça ne bloque pas du tout les popover àlacon™ qu'utilisent la plupart des sites.
  • enfin, reste la solution d'utiliser des DNS « menteurs » qui utilisent un procédé similaire à celui d'AdAway (ils interviennent juste un peu plus tard dans le processus de résolution d'un nom) mais ne nécessitent pas de « rooter » le terminal. Cependant, il faut maintenant faire confiance au tiers maintenant ce service, notamment en terme de vie privée et de qualité de service. De plus, ces applications ne sont pas disponibles via le Play Store car elles contreviennent aux conditions d'utilisation de ce dernier. Cela veut donc dire qu'il faut abaisser le niveau de sécurité du terminal pour permettre leur installation, ces applications ne pouvant être signées avec les clés pré-autorisées. Je recommanderais donc de ne les installer qu'à l'aide de F-Droid (l'alternative au Play Store pour les applications Libres et Open Source) qui garantie une distribution non altérée à l'aide de ses propres signatures. Dans cette catégorie, on peut citer Block This! (Qui n'est malheureusement pas disponible sur F-Droid) ou encore DNS66.

Bref, pas vraiment d'évolution notable donc et aucune solution idéale.

À mon avis, tant que Chrome Android n'offrira pas la prise en charge des extensions (permettant la mise en œuvre d'uBlock Origin par exemple), on n'avancera pas plus sur le sujet."

Comment faire pour prévenir le risque de voir apparaître des publicités et éviter qu'elles ne s'ouvrent lorsqu'on utilise le navigateur Safari ?  

Gilles DounèsLes fenêtres surgissantes, ou fenêtres "pop-up" en bon franglais technique, sont pratiquement aussi vieilles que le JavaScript, sur lequel ces parasites s'appuient largement. Il est bien entendu possible de configurer son iPhone ou son iPad pour empêcher l'exécution du JavaScript dans son ensemble, mais comme les contenus riches du Web actuel en font un très large usage à travers les feuilles de style en cascade, plus rien ou presque ne fonctionne sans. Autant couper le contact en voiture sur l'autoroute, pour éviter que les moustiques et autres moucherons ne viennent consteller son pare-brise. Fausse bonne idée ! En revanche, depuis iOS 9. 3, Safari permet très aisément de bloquer la plupart de ces fenêtres surgissantes, qui ne sont d'ailleurs que la pointe de la partie émergée de l'iceberg.

Outre les invitations à l'inscription sur la lettre d'information du site — ce qui est une autre manière de collecter des informations personnelles sur votre compte, ou les campagnes vidéos génériques de grandes marques — l'efficacité des campagnes dont ces fenêtres sont le support dépend du profilage effectué par les officines qui sont stipendiés par les annonceurs, bien réels ceux-là, "ces cabinets noirs" qui ont discrètement pignon sur Web. Ces derniers sont commissionnés pour collecter un maximum d'informations personnelles à votre propos, sur votre environnement familial et vos comportements d'achat. Il est donc important d'empêcher tout ce beau monde de vous "filocher" tout au long de vos parcours sur le Web, et au fil de vos requêtes sur les moteurs de recherche. Faute de quoi vous risquez, dans un avenir proche, de vous retrouver bombardé à coup de SMS ou d’alertes, par l'équivalent de ces fenêtres pop-up, au gré de vos déplacements. En ville cette fois, mais grâce aux informations collectées à partir de vos pérégrinations sur le Web.

Quelle est l'astuce pour se débarrasser des publicités intempestives qui gène la navigation sur Safari lorsqu'on est utilisateur d'un iPhone ? Qu'en est-il dans le cas des applications notamment ?

Gilles DounèsPour l'iPhone 4S, l'iPad 2, l'iPad mini ou l'iPod touch et les modèles ultérieurs sous iOS 9. 3, la procédure est simple :

• À partir de l'écran d'accueil, ouvrez l'application "réglages"  :

• Puis choisissez Safari, s'il s'agit de votre navigateur par défaut :

• Google est une vraie "bignolle" d'images d'Épinal, qui répète le moindre de vos faits et gestes, visites et requêtes sur la toile, à qui veut l'entendre et pourvu qu'on lui glissât une petite pièce. Il vaut mieux opter pour un véritable concierge de palace, d'une discrétion à toute épreuve, et ce d'autant plus que c'est gratuit. Choisissez "moteur de recherche " :

• Qwant, le Google français que les Charlots du souverainisme hexagonal appellent de leurs vœux et qui existe depuis 2014, est beaucoup plus respectueux de votre vie privée. Malheureusement, il ne peut pas encore être installé comme moteur de recherche par défaut dans le champ de recherche de Safari, comme c’est déjà le cas sur Mac OS. Bing ou Yahoo sont aussi peu discrets que Google et vivent (chichement) sur le même modèle économique. À défaut, choisissez DuckDuckGo :

• Coupez la tête de l’Hydre, avant de l'empêcher de repousser. Tapez sur le bouton "bloquer les pop-up", de manière à ce qu'il affiche une belle couleur verte :

• Empêchez la tête de l’hydre de repousser : taper sur le bouton "ne pas me suivre", de façon à ce qu'il soit aussi vert que le précédent :

• On ne perd surtout pas le rythme, et on continue à descendre dans la liste : sélectionner l'onglet "cookies" : 

• Il vaut mieux abandonner au site visité quelques miettes de cookies, ne serait-ce que pour faciliter sa propre navigation transversale au sein de celui-ci. Ce n'est pas non plus une raison pour le laisser se goinfrer aux dépends de votre vie privée : choisissez "oui pour ce site" :

• Enfin, il est possible d'éliminer de temps en temps les données collectées par les sites, du moins celles qui sont stockées sur votre terminal. En même temps que les cookies, cela va néanmoins éliminer aussi les mots de passe d’accès au compte utilisateur de tel ou tel site :

Comment le phénomène à évolué ces dernières années ? 

Gilles DounèsOn l’a vu, ce problème est vieux comme Internet lui-même, ou du moins aussi ancien que le JavaScript, et les petits malins ont vu tout le parti qu'ils pouvaient tirer de ce type de fonctionnalité, au départ prévue pour donner un peu d'interactivité à des pages qui en manquaient singulièrement. Certains ont même poussé le vice jusqu’à faire afficher des pop-up en arrière des pages utiles réellement demandées par l’utilisateur. Bien entendu, ce phénomène n'a fait que croître sur les terminaux mobiles, à mesure que les smartphones s'arrogeaient une part de plus importante de la bande passante consommée. Au point que ces dernières semaines ont vu basculer le curseur : désormais, la majorité de la bande passante consommée l’est à partir de terminaux mobiles, grâce en particulier au déploiement de la 4G. Dans le même temps, la part de la publicité investie dans Internet a, elle aussi, sans cesse grandi, et dépasse à présent les montants consacrés par les annonceurs aux vecteurs traditionnels.

Depuis la version 9 de iOS, Apple propose dans Safari une manière de se préserver de la publicité envahissante, et fournit même aux développeurs une "boîte à outils" spécifique, à même de les aider à élaborer des logiciels capables d'aller plus loin en gérant plus finement le niveau de publicité que chacun considère comme "acceptable" pendant sa navigation. En particulier, la possibilité de dresser des "listes blanches" de sites favoris, consultés plus fréquemment et qui surtout n'abusent pas des publicités envahissantes. Manière d'encourager les pratiques vertueuses, sachant que la plupart des sites indépendants gratuits vivent encore chichement des ressources publicitaires. Celles-ci ont eu tendance à diminuer malgré tout, du fait de la crise : sur un gâteau qui globalement augmente, la part de chacun a eu néanmoins tendance à diminuer. Des solutions existent donc comme Block ads, Purify, ou Adios, mais toutes sont payantes, et leur maniement demande une réflexion millimétrée, bien au-delà de l'exaspération face aux abus qui président généralement à leur installation. Parmi les navigateurs, outre Safari, Firefox Focus permet lui aussi de gérer ces fenêtres surgissantes, tandis que Chrome est dans ses réglages par défaut une véritable commère, qui scrute pour le compte de Google le moindre de vos faits et gestes sur la toile.

D'autant que c'est la localisation "indoor", c'est-à-dire à l'intérieur des centres commerciaux ou des espaces de consommation en général qui fait figure de prochain Graal pour les publicitaires, lesquels piaffaient d'impatience à l'idée de mettre à profit les données personnelles générées par la navigation et surtout la géolocalisation des "mobinautes", où qu'ils se trouvent et devant la moindre vitrine. D'où la nécessité de tarir la source de ces informations comme nous l'avons vu dans le tutoriel ci-dessus, mais également d'y réfléchir à deux fois avant d'accorder l'autorisation de géolocalisation et de transmission d'alertes que demandent de plus en plus souvent les applications mobiles lors de l'installation. Faute de quoi, les fenêtres pop-up dont il était question aujourd'hui pourraient bientôt apparaître comme un moindre mal, dans la mesure où elles étaient cantonnées à la seule navigation à partir d'un navigateur Internet.

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