Blogosphère des expatriés : quand le Brésil devient la nouvelle Amérique <!-- --> | Atlantico.fr
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Manifs ou pas, violence ou pas, l'immense pays émergent attire et les blogs sur des expériences de vie au Brésil, en échange étudiant, en année sabbatique ou en vraie immigration se multiplient depuis un an.
Manifs ou pas, violence ou pas, l'immense pays émergent attire et les blogs sur des expériences de vie au Brésil, en échange étudiant, en année sabbatique ou en vraie immigration se multiplient depuis un an.
©Reuters

Revue de blogs

L'expatriation massive de jeunes ou de moins jeunes Français a fait bondir la blogosphère, qui raconte les impressions de chacun et guide les nouveaux immigrés. Celle des expatriés au Brésil est en pleine explosion.

Une seule recherche sur Twitter avec la phrase Vivre au Brésil produit des centaines de résultats : Coupe du Monde, croissance, soleil, gaieté. Manifs ou pas, violence ou pas, l'immense pays émergent attire et les blogs sur des expériences de vie au Brésil, en échange étudiant, en année sabbatique ou en vraie immigration se multiplient depuis un an sur la "blogosphère des expatriés", elle aussi en plein boom depuis le début de la crise.

Dans la catégorie "parti pour de vrai", Julien, un ingénieur Web installé au Brésil, a lancé un portail pour les aspirants à l'immigration, Expat.bresil.fr, avec desconseils et guides pour des sujets peu romantiques, mais cruciaux : impôts, carte de séjour, immatriculation de voiture...  Car le Brésil est aussi un pays très bureaucratique. 

Pour travailler au Brésil, prévient-il, il faut bien parler le portugais brésilien et ne pas croire que l'on vous attend. "Il faut savoir que les réseaux ont une grande importance pour trouver un job, il est fortement conseillé d’avoir un profil à jour sur linkedin". Les profils les plus recherchés : ingénieurs pétro-chimique, ingénieurs BTP, des "bons" développeur informatique…

Vous l’aurez compris, le Brésil recherche des profils dans des secteurs pointus car pour les métiers manuels, il y a déjà de la main d’oeuvre à foison et sous payée. D’autre part, si vous n’avez pas encore eu d’expérience au Brésil, il faudra revoir vos prétentions à la baisse dans un premier temps, 6 à 12 mois, le temps de vous acclimater et de pouvoir renégocier.

Le turn-over est important et les salariés n’hésitent pas à quitter leur entreprise si ils ont de meilleurs propositions. La disparité entre les salaires est très importante, de 10.000 reals par mois pour un ingénieur avec 5 ans d’expériences à 1200 reals par mois pour un maçon. (Voir sur www.catho.com.br)

Les impôts et la bureaucratie sont un autre sujet délicat. Notre ingénieur publie un barème des impôts sur le revenu, qu'il estime à 15% de ses revenus en micro entreprise. 

Se loger ?Les nouveaux arrivants doivent être prêts à la flambée des prix qu'à connu la capitale économique Sao Paulo et l'incontournable Rio."Le prix moyen du mètre carré est de 6295 reals, soit une hausse de 24,7% durant les 12 derniers mois et 9,1% sur les 6 derniers mois.Malgré le ralentissement économique du pays et la crise de 2008-2009, l’immobilier n’a jamais cessé de flamber.Pour un maison de 130 – 150M2 dans un quartier sympa, il faudra compter entre 1 et 1.5 Millions de Reais mais si l’on compare ce prix par rapport aux autres grandes capitales mondiales, cela reste encore abordable". Là encore, il conseille un site, considéré le meilleur, pour trouver un toit. 

Le point très noir :le prix des voitures. Il est impossible de ne pas en avoir une (voir les récentes manifestations monstres provoquées par le prix et la mauvaise qualité des transports publics). Mais elles sont 30 à 40% plus chères qu'en Europe, locations comprises. "Une simple Gol (sous gamme de la golf) peut être vendu 56000 Reals, soit quasiment 23000 Euros".

Ce portail est une véritable mine d'informations vérifiées et expliquées aux Français, et de fait, son auteur dit recevoir une dizaine de mails par semaine lui demandant son avis sur une expatriation ou des informations complémentaires. 

Le Brésil est aussi expliqué par les centaines d'étudiants qui le choisissent désormais pour leur année à l'étranger. Nina, au Brésil pour un an dans le cadre d'un échange Rotary, a fait deux mois après son arrivée dans sa famille d'accueil un récapitulatif de ses premières impressions : "Choc culturel", dit-elle. D'abord en raison de l'accueil toujours chaleureux des Brésiliens, souriants, et de leur coté "tactile" jamais à court d'embrassades voire de câlins. Du coté négatif, elle note le manque de ponctualité : impossible d'organiser la moindre chose 'à l'européenne", ce qu'elle trouve aussi bien. La fin de la dictature de l'agenda (ou de la politesse) signifie aussi moins de stress. Le poids de la religion qui se mêle intimement à la politique et aux élections l'a surprise, des chapelets qui pendent au rétroviseur dans les voitures aux tabous qui rendent  toute conversation sur le droit à l'avortement explosif. Mais son vrai drame est culinaire, avec de grosses crises de mal du pays gastronomique : elle prévient que les personnes qui n'aiment pas les plats très gras à l'huile, comme elle, vont perdre du poids, et qu'ils mangeront pour compenser beaucoup de fruits, délicieux. 

Mon Brésil, blog d'un autre expatrié, mêle les considérations sur la pollution considérable à Sao Paulo (l'essence de canne à sucre étant plus chère que l'essence classique), l'apparition de l'obésité, contre laquelle le gouvernement veut lutter en obligeant les restaurants à proposer de l'eau gratuite au lieu des sodas payants, et les différences culturelles. En particulier, les larmes des Brésiliens.

"Quand j'accueille un ami ou une amie française qui ne connait pas ou pas bien le Brésil je lui dis " tu sais ici les gens pleurent" alors en général il me regarde inquiets pour ma santé mentale...oui enfin partout les gens pleurent.. oui mais pas comme les brésiliens...Le brésilien a la larme facile, j'ai déjà raconté les émotions collectives dans les salles d'attente de bus devant les novelas, les gens qui pleurent au téléphone, (principalement des femmes) mais aussi des gens qui apparaissent en public en pleurs de joie ou de peine...les yeux souvent humides...Alors je vois bien les brésiliens me dire " mais oui ça fait partie de notre culture et tu es naïf ça peut être utilisé.." Et bien non je  le dis tout net le brésilien pleure et  c'est bien comme ça pourvu que ça dure, au cinéma, dans la rue, quand un émotion l'étreint, espérons que le brésilien continue de pleurer".

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