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Tensions germano-turques après la fuite d'un document confidentiel
©Reuters

Scandale diplomatique

La fuite d'un document confidentiel allemand évoquant les liens entre le pouvoir turc et des groupes islamistes a provoqué la colère de la Turquie réclamant des explications aux autorités allemandes.

Le mardi 16 août, la chaîne de télévision publique allemande ARD avait diffusé des extraits d'une réponse classée "confidentielle" à une question de parlementaires. Le ministère de l'Intérieur allemand aurait qualifié la Turquie de "plateforme pour des groupes islamistes au Proche et Moyen-Orient" en raison de son soutien "aux frères musulmans en Égypte, au Hamas et à des groupes armés islamistes en Syrie" dont les noms n'ont pas été cités.

Suite à cette fuite, ce mercredi 17 août, dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a réclamé "des explications aux autorités allemandes" et dénoncé une politique de "deux poids deux mesures provenant de certains cercles politiques" en Allemagne.

Très rapidement, le porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur, Johannes Dimroth, a au cours d'une conférence de presse régulière, a pris ses distances avec le document, soulignant que son ministère n'avait "pas d'expertise" sur le sujet et que la réponse avait été rédigée "par erreur" sans la participation du ministère des Affaires étrangères. "Nous sommes fermement convaincus que la Turquie [...] est le partenaire le plus important en ce qui concerne la lutte contre le soi-disant État islamique", a-t-il souligné. La porte-parole de la diplomatie allemande, Sawsan Chebli, a quant à elle souligné que son ministère "n'était pas en accord" avec le contenu cité par ARD.

Les liens entre Erdogan et le Hamas

En juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu Khaled Mechaal, le chef du Hamas, l'organisation que l'Union européenne et les États-Unis qualifient de "terroriste". Erdogan a également affiché de manière répétée son soutien à la confrérie des Frères musulmans de l'ex-président égyptien Mohamed Morsi, destitué par l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Sissi en 2013. Par ailleurs, la Turquie a été accusée par le passé d'entretenir des relations ambiguës avec Daech et de s'être montrée trop solidaire avec des mouvements djihadistes dans le but de renverser le régime syrien de Bachar el-Assad et de contrer les ambitions des Kurdes.

Quant aux relations germano-turques, elles n'ont cessé de se tendre ces dernières semaines en raison de l'adoption par le Parlement allemand d'une résolution reconnaissant le génocide arménien et de menaces turques de suspendre un accord crucial limitant l'afflux de migrants en Europe. Dernière dispute en date, la Turquie a convoqué début août le chargé d'affaires allemand au lendemain d'une manifestation de Turcs à Cologne pour laquelle le président Erdogan s'était vu interdire de s'exprimer par vidéo.

Lu sur Le Point

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