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Sondage : 76% des Français opposés à la modification génétique des embryons humains
©Reuters

GATTACA

Selon un sondage Ifop pour Alliance Vita rendu public le 24 mai, les personnes interrogées seraient autant favorables aux thérapies géniques qu'elles seraient opposées à leur usage sur les embryons humains.

L'enquête Ifop pour Alliance Vita, association du mouvement pro-vie fondée par Christine Boutin en 1993, attire l'attention sur la technique de génie génétique intitulée "CRISPR-Cas9", méconnue du grand public.

C'est ce que révèle tout d'abord l'étude : 91% des personnes interrogées n'auraient jamais entendu parler de cette technique, qui permet de modifier facilement l’ADN d'une cellule animale, végétale ou humaine, ce qui mêle espoirs et inquiétudes.

En effet. 76% des sondés se disent favorables à l’utilisation de cette technique sur des adultes ou des enfants souffrant d’une maladie d’origine génétique dans le cadre de la thérapie génique pour soigner ou améliorer leur qualité de vie.

Les personnes interrogées sont également 76% à se dire défavorables à l’utilisation de cette technique pour modifier génétiquement in vitro des embryons humains (78% en ce qui concerne leur propre futur enfant).

Véritable "éditeur d'ADN", la technique fonctionne à l'aide d'une enzyme, la "CRISP-Cas9", qui permet de couper l'ADN à l'endroit souhaité, afin d'en remplacer une partie.

Cette technique ouvre la voie à de nombreuses utilisations de thérapie génique telles que le traitement du cancer, de la mucoviscidose, de l'hémophilie ou de la maladie d'Alzheimer.

Elle pourrait également permettre de modifier l’ADN des gamètes ou des embryons humains, créant ainsi des êtres humains génétiquement modifiés avant la naissance.

Selon l'enquête, 67% de l'échantillon de Français interrogés se disent "inquiets" face à l’accélération de l’intervention des scientifiques sur le génome (l’ADN) humain.

Si en janvier 2016, un "moustique OGM" a été développé par une équipe américaine en utilisant cette technique pour l'empêcher de transmettre le paludisme, depuis 2015, des recherches sur les embryons humains génétiquement modifiés sont en cours en Chine ou au Royaume-Uni.

La communauté scientifique, notamment la revue américaine Science ou la revue scientifique britannique Nature soulèvent déjà les problèmes éthiques liées aux manipulations génétiques sur les embryons humains, notamment l'eugénisme, "l'être humain à la carte".

Un rejet éthique partagé par les sondés, qu'ils soient catholiques pratiquants (80% d'opposés) athées (71%) ou d'une autre confession religieuse (73%).

Les deux revues ont refusé an avril 2015 de publier un article d'une équipe de Canton (Chine) indiquant avoir utilisé la technique CRISPR/Cas9 pour modifier génétiquement des embryons humains.

68% des personnes sondées pensent d'ailleurs que la France doit s’engager pour demander un encadrement international de cette pratique.

Sondage par questionnaire auto-administré en ligne, réalisé du 19 au 20 mai 2016 auprès d’un échantillon de 1 007 personnes de 18 ans et plus représentatif de la population française, selon la méthode des quotas.

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Lu sur Ifop

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