Russie : le patriarche Kirill vient de prononcer son discours le plus menaçant et presque personne en Occident ne semble s’en préoccuper<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Religion
Le patriarche russe Kirill célèbre le service de Noël orthodoxe russe à la cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou, le 6 janvier 2019.
Le patriarche russe Kirill célèbre le service de Noël orthodoxe russe à la cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou, le 6 janvier 2019.
©Mladen ANTONOV / AFP

Idéologie

Le chef de l'Eglise orthodoxe russe a appelé les soldats russes à défendre leur pays « comme seuls les Russes peuvent le faire » alors que Moscou poursuit sa campagne militaire en Ukraine.

Le patriarche orthodoxe russe Kirill a apporté une légitimité spirituelle à la politique expansionniste de Vladimir Poutine. Ses prises de position et ses déclarations sont souvent critiquées par une partie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne opposée à l’offensive militaire russe. Le patriarche Kirill est l’un des dignitaires religieux les plus puissants du monde, avec plus de 100 millions de fidèles revendiqués, selon des informations de Religion Dispatches.

L’un de ses discours le mois dernier avait été très commenté à l’échelle mondiale suite à son utilisation de la rhétorique de la guerre culturelle.

Lors de son dernier sermon, prononcé dans l'imposante Cathédrale principale des Forces armées, son discours était beaucoup plus menaçant et permettait d’avoir un aperçu des évolutions de la crise en Ukraine.

Le patriarche Kirill a pris saint Jean Climaque et son célèbre texte comme base de son sermon. Dans son discours, le patriarche Kirill a rappelé à son auditoire que « le sentiment le plus grand et le plus saint que Dieu ait donné à l'homme est le sentiment d'amour ».  

Mais le sermon a pris un ton plus alarmiste et inquiétant. Il a notamment salué le fait qu’il se tenait dans une cathédrale construite non pas tant pour la gloire de Dieu mais pour la gloire de la puissance militaire russe. Le patriarche a indiqué qu'il était venu s'adresser aux chefs des forces russes et, à travers eux, à leurs troupes. Il a rappelé à l'assemblée l'argument de propagande utilisé par Vladimir Poutine dans cette guerre : que la Russie combattait le fascisme en Ukraine comme elle l'avait fait pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le patriarche a développé une vision de l'histoire qui efface simplement l'Ukraine de la carte. Kirill a blâmé les « forces diverses » (les étrangers, l'Occident) qui ont émergé au Moyen Âge pour ce qu'il considère comme une fausse division entre la Russie et l'Ukraine.

À Lire Aussi

Un récent article de l'agence de presse russe RIA Novosti dévoile la stratégie de la Russie pour "dénazifier" l'Ukraine

Selon des informations de Religion Dispatches, ce sermon marque une dangereuse escalade dans la rhétorique de Moscou. Le sermon du patriarche Kirill souligne le refus de reconnaître la distinction entre la culture et l'identité russes et ukrainiennes. Il nie le droit de l'Ukraine à exister en tant que nation souveraine, à la fois historiquement et dans le présent. Cela légitimerait aussi la violence en cours comme nécessaire et même comme sacrée.

Ce sermon a été peu couvert par les principaux médias occidentaux, mis à part un récent article de Reuters.

Le chef de l'Eglise orthodoxe russe a prononcé ce sermon dimanche dernier lors d’un service pour les soldats russes au cours duquel il les a appelés à défendre leur pays « comme seuls les Russes peuvent le faire » alors que Moscou poursuit sa campagne militaire en Ukraine.

Dans la Cathédrale principale des Forces armées richement décorée, inaugurée il y a deux ans à Kubinka, près de Moscou, le patriarche Kirill a affirmé que la Russie était un pays « épris de paix » qui avait beaucoup souffert de la guerre.

« Nous ne cherchons absolument pas à faire la guerre ou à faire quoi que ce soit qui puisse nuire à autrui. Mais nous avons été élevés tout au long de notre histoire dans l'amour de notre patrie. Et nous serons prêts à la protéger, car seuls les Russes peuvent défendre leur pays ».

Lors de son sermon de dimanche, le patriarche Kirill a déclaré qu'il se sentait également concerné par les personnes touchées par le conflit armé.

« Ce sont tous des gens de la Sainte Russie. Ce sont nos frères et sœurs ».

Religion Dispatches

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !