Migrants : des liaisons douteuses entre ONG et passeurs, selon Frontex<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Le bateau humanitaire "Ocean Viking" dans le port commercial de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 4 août 2019.
Le bateau humanitaire "Ocean Viking" dans le port commercial de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 4 août 2019.
©CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Influence

L’agence européenne de contrôle aux frontières accuse les opérations de secours, comme celle menée par l’Ocean Viking, « d’influencer la planification » des réseaux d’immigration clandestine.

La flotte des ONG pour secourir les migrants en Méditerranée n’a jamais été aussi étoffée. Une vingtaine de navires se répartissent les interventions en mer, en suivant le rythme effréné décidé par les réseaux du crime organisé qui surfent sur la détresse humaine. Dans les pays d’accueil, une question est sur toutes les lèvres : les humanitaires ne permettent-ils pas l’essor d’un système qui ne fonctionnerait pas aussi bien sans eux ?

Quant à d’éventuels lien avec des passeurs, François Thomas, président de SOS Méditerranée France, l’ONG qui affrète l’Ocean Viking, est catégorique : « Certains nous accusent d’être en relation avec ces derniers pour que l’on prenne en charge les migrants. Mais on ne fait pas de business! On fait de l’humanitaire et on sauve des vies, souligne-t-il. Ceux qui affirment que nous sommes en contact avec des passeurs portent des accusations gravissimes, car nous serions alors complices de bandes criminelles », dit-il au Figaro.

L’association SOS Méditerranée opère en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge. Elle déclare disposer de 10 millions d’euros de ressources par an. Elle est financée à 89% sur fonds privés et à hauteur de 11% par des collectivités plutôt à gauche, du conseil départemental de la Loire-Atlantique (200.000 euros de subvention annuelle) à la ville de Paris (100.000 euros récemment renouvelés), en passant par Marseille, la région Bretagne, Brest, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes ou encore Strasbourg.

Mais du côté de Frontex, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, on estime que « les migrants et les réfugiés tentent la dangereuse traversée car ils savent qu’ils peuvent compter sur l’aide humanitaire pour atteindre l’UE ». « En allant chercher les gens si près des côtes libyennes, certaines ONG rendent un service inespéré aux passeurs puisqu’elles sécurisent les convoyages et contribuent à en minimiser les coûts pour les réseaux », ajoute un cadre de la police aux frontières au Figaro. En 2017, une porte-parole de l’agence européenne de contrôle aux frontières Frontex, Ewa Moncure, n’hésitait pas à affirmer, de son côté: « Nous savons que parfois les passeurs enlèvent le moteur à partir de leur entrée dans les eaux internationales, parce qu’ils savent que les bateaux seront secourus ». 

Selon Frontex, les missions de secours maritime « influencent la planification des passeurs et agissent comme un facteur d’attraction qui aggrave les difficultés inhérentes au contrôle des frontières et au sauvetage de vies en mer ». Ses analystes vont jusqu’à considérer que « les traversées dangereuses sur des navires en mauvais état et surchargés ont été organisées dans le but principal d’être détectées » par les forces navales « et les navires des ONG ».

Le Figaro

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !