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Selon Pécresse, Nicolas Sarkozy est "défavorable"
au mariage gay
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Evolution ?

La porte-parole de l'UMP dément les informations du quotidien Libération. La gauche reste sceptique.

Selon le quotidien Libération, Nicolas Sarkozy pourrait inclure le mariage gay dans son programme présidentiel de 2012. "Sa décision est prise", affirment des députés cités par le quotidien. L’Elysée n’a pas confirmé l’information pour l'instant.

Pour le quotidien, ce serait une façon pour le président de la République d"humaniser un peu son image".

En novembre, six secrétaires nationaux de l'UMP signaient une tribune dans l'Express pour demander l'ouverture du mariage aux homosexuels.

La porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse a assuré ce vendredi que "le président de la République n'a absolument pas changé d'avis et est défavorable à l'ouverture du mariage aux couples homosexuels".

Christine Boutin a réagi sur Europe 1 : "Tout le monde connaît ma position. Je ne suis pas favorable au mariage gay ni à l’adoption et je tiendrai bon jusqu’au bout".

A gauche, Bertrand Delanoë a déclaré sur I-Télé : "Je pense que c'est de l'électoralisme. M. Nicolas Sarkozy est un candidat qui se cache, il y a une forme d'hypocrisie dans sa manière de ne pas assumer le fait qu'il est candidat et en même temps il agite, il trouble au lieu de permettre que des débats importants soient posés avec la sérénité et même la grandeur qu'il faut".

Le socialiste Jean-Luc Romero, ex-UMP, conseiller régional d'Ile-de-France, ouvertement homosexuel, a pour sa part déclaré dans un communiqué: "L'annonce de sa candidature approchant, le président sortant essaie à la fois de lancer un ballon d'essai et de faire un coup politique". "Mais ce coup ne pourra faire oublier les propos homophobes tenus ces derniers mois par des élus UMP sans aucune réaction de leurs instances". "Les homosexuels ne seront plus dupes car, avec cette majorité conservatrice et décalée par rapport à son électorat, un gay qui vote pour la droite, c'est comme une dinde qui vote pour Noël" a-t-il ajouté.


En 2006, Nicolas Sarkozy s'était déclaré favorable à un "contrat d'union civique" mais avait du y renoncer face à l'opposition au sein de son propre parti. Il avait développé son projet d'union civile lors d'une interview au magazine Têtu en avril 2007 dont voici des extraits :

Têtu : Dans une interview accordée au Figaro en 2004, vous disiez : «Dire que le mariage peut s’adapter au couple homosexuel est une erreur. Le mariage civil est une organisation juridique visant à donner un cadre et une protection pour les enfants. Or, à ma connaissance, les homosexuels n’ont pas la possibilité de faire des enfants. Je suis donc opposé au mariage homosexuel.» Vous n’avez pas changé de position depuis. Est-ce que votre refus d’ouvrir le mariage aux couples homosexuels est fondé uniquement sur la question de la filiation et de l’homoparentalité, ou bien s’agit-il pour vous d’affirmer une différence plus fondamen­tale entre les couples hétérosexuels et les couples homosexuels ?

Nicolas Sarkozy : La question des enfants est centrale. Pour autant, si je suis mon raisonne­ment, puisqu’on ne choisit pas sa sexualité, fonder une discrimination sur quelque chose qu’on nechoisit pas, c’est une injustice majeure. Je suis donc pour une union civile homosexuelle qui ne passe pas par le greffe du tribunal d’instance, mais par la mairie. C’est logique. Et je vais ajouter ceci que je n’ai jamais dit encore : cette union civile, à la mairie, entraînera une égalité fiscale, sociale, patrimoniale totale avec les couples mariés, qui ira, par exemple, jusqu’au droit à la pension de réversion pour le conjoint homosexue.

Pouvez-vous préciser le contenu exact de cette union civile ? Et surtout, avec quelle majorité pourrez-vous la faire adopter ? Un très grand nombre de députés UMP ont signé l’entente parlementaire qui s’oppose à toute évolution des droits des homosexuels. Et parmi les députés et les sénateurs qui pourraient consti­tuer votre majorité si vous étiez élu, nombreux sont ceux qui ont voté contre le Pacs.

Mais moi aussi, j’ai voté contre ! C’est le premier point : on s’est trompé sur le Pacs. Je l’ai dit très tôt. Je ne traite pas ces questions à la légère, parce qu’il y a beaucoup de souffrance derrière, pas du fait d’être homosexuel, mais à cause du regard des autres et de l’incompréhension. Ce n’est pas acceptable d’humilier ou de détester quelqu’un en raison de son identité sexuelle. Oui, nous sommes passés à côté du Pacs. Je l’ai dit dès 1999 dans un discours, à Lyon. Je ne fais pas un «coming-out» pour cause d’élection présidentielle, je dis cela depuis huit ans. Deuxième point, j’ai fait applaudir le projet d’union civile par le conseil national de l’UMP, il y a six mois, au congrès de la porte Maillot. Troisième point, l’union civile est dans le projet de l’UMP. Ce n’est pas une déclaration personnelle, c’est un élément du projet législatif de mon parti. Alors comment tel ou tel, qui a l’investiture de mon parti, qui a voté le projet de mon parti, adopté à 97,5 %, pourrait dire qu’il ne l’appliquera pas ? Ce n’est pas la position de Nicolas Sarkozy, c’est la position de l’UMP. Que j’ai eu un rôle dans cette évolution, c’est probable. La droite doit évoluer et ne pas se caricaturer. Mais pour répondre clairement à votre question, la majorité, je l’aurai. Pour toutes ces raisons.

"Le modèle qui est le nôtre doit rester celui d’une famille hétérosexuelle : les enfants ont besoin d’un père et d’une mère", avez-vous déclaré au Figaro le 2 septembre dernier [septembre 2006 ndlr]. Pour quelles raisons êtes-vous opposé à la reconnaissance des familles homoparentales, et à l’adoption par des couples homosexuels ?

Il y a un modèle de famille qui s’organise autour d’un père et d’une mère. C’est un modèle social, qui découle d’un modèle biologique. Un enfant est conçu par un homme et une femme, et c’est comme cela et pour cela que la famille s’est créée. C’est une chose de savoir que, dans la réalité, il y a des couples homosexuels qui élèvent des enfants, et qui peuvent bien les élever, de même qu’il y a des familles hétérosexuelles qui peuvent mal élever leurs enfants. Mais c’en est une autre que de faire une loi pour dire que la famille, c’est soit un homme et une femme, soit deux hommes, soit deux femmes, sans aucune différence. C’est un pas que je ne veux pas franchir. Pour autant, je ne veux pas qu’on montre du doigt ceux qui vivent cette réalité. Il y a une façon d’ouvrir les choses, avec le statut du beau-parent. Et pour le coup, cela va d’ailleurs au-delà des familles homosexuelles, puisque cela concernerait toutes les familles recomposées. Je suis moi-même beau-père, je connais cette situation.



Lu sur Europe 1

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