Jordan Bardella: « Il y a eu une naïveté collective à l'égard des ambitions de Vladimir Poutine »<!-- --> | Atlantico.fr
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Le patron du Rassemblement national a critiqué le tropisme russe d’une partie de la droite française.
Le patron du Rassemblement national a critiqué le tropisme russe d’une partie de la droite française.
©Emmanuel DUNAND / AFP

Mea culpa

Dans un entretien accordé à l'Opinion, le président du Rassemblement national estime qu'« il n’y aura pas d’issue à ce conflit sans le retrait des troupes russes et sans le retour à une souveraineté pleine et entière de l’Ukraine ».

Dans une interview accordée à l’Opinion, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a dénoncé avec force l’agression prolongée de la Russie envers l’Ukraine, un an après le début de la guerre en Ukraine. « Je crois qu'être patriote et souverainiste, c’est être, en réalité, attaché à la défense de l’intégralité territoriale de l’Ukraine. On ne peut pas être patriote et souverainiste et être insensible à la violation de la souveraineté d’un Etat européen », a-t-il affirmé.

Cependant, pas question de voir les pays européens être entraînés dans cette guerre, estimant qu’« il est tout aussi illusoire de penser que l’Ukraine écrasera la Russie que de penser que la Russie écrasera l’Ukraine ». Il s’est également montré critique envers Vladimir Poutine, dont l’une des plus grandes erreurs a été de nier la réalité du sentiment ukrainien. « La nation ukrainienne existe chaque jour un peu plus », selon Jordan Bardella. Il a ajouté qu’ « il n’y aura pas d’issue à ce conflit sans le retrait des troupes russes et sans le retour à une souveraineté pleine et entière de l’Ukraine dans les territoires aujourd’hui occupés par la Russie ». 

Par ailleurs, le patron du Rassemblement national a critiqué le tropisme russe d’une partie de la droite française : « Les liens qui unissent la France et la Russie, et je parle là des Etats, des peuples, ont existé et existeront encore. Mais il y a eu une naïveté collective à l'égard des ambitions, à l'égard de la volonté expansionniste de Vladimir Poutine », a-t-il déclaré.

Jordan Bardella s’est montré favorable à « l’envoi de tout ce qui peut permettre à l’Ukraine de défendre sa souveraineté et de protéger ses frontières », du moins concernant le matériel défensif, et non pas sur l’envoi d’avions, de chars ou encore de missiles longue portée. « Si demain l’Ukraine devait faire usage de missiles qui pourraient toucher Rostov ou Sebastopol, on ouvrirait les portes de l’escalade, de facto », a-t-il jugé.

Enfin, il a regretté la perte d’influence de la France sur la scène mondiale : « Ce qui me désole dans cette opposition binaire entre la Russie et l’Occident, c’est le fait que la France ait perdu sa vocation historique et son rôle d'équilibre. En 2008, le président Nicolas Sarkozy obtient un cessez-le-feu lors de l’invasion de la Géorgie. En 2014, le président François Hollande obtient la négociation des accords de Minsk. En 2022, Emmanuel Macron n’obtient rien. » Et d’ajouter : « Et oui il y a entre la France et la Russie une guerre d’intérêt et une guerre d’influence qui s'étend jusqu'à l’Afrique. Hier le Mali, aujourd’hui le Burkina Faso, et peut-être demain, et on devrait s’en inquiéter, la Côte d’Ivoire, à chaque fois que l’influence de la France recule, à l’heure où on se parle, en Afrique, ce sont les intérêts russes et les milices Wagner qui progressent. »

L'Opinion

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