Grève : les pharmacies seront fermées ce jeudi 30 mai en France<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
La plupart des officines seront en grève demain jeudi 30 mai 2024.
La plupart des officines seront en grève demain jeudi 30 mai 2024.
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Santé

Ce jeudi 30 mai, la plupart des officines seront en grève afin de peser sur des négociations avec la Sécu, mais aussi pour alerter sur des risques qu’elles jugent existentiels.

Suite à l’appel des deux fédérations de syndicats de pharmaciens d’officine, USPO et FSPF, la plupart des pharmacies devraient rester fermées ce jeudi 30 mai 2024. Comme les médecins libéraux, les pharmaciens sont en discussion avec la Sécurité sociale dans le cadre de la signature d’une nouvelle convention.

L’accélération de la disparition des officines alerte les deux syndicats, qui crient au risque de déserts pharmaceutiques : « On a perdu 2 000 pharmacies en dix ans, 300 l’an dernier, 100 au premier trimestre de cette année », décompte le président de la FSPF et pharmacien à Limoux (Aude), Philippe Besset. Cette inquiétude est fortement partagée par les maires ruraux.

Faudrait-il faciliter l’installation de nouvelles pharmacies ? « Le sujet n’est pas d’autoriser l’ouverture de nouvelles officines mais de conserver le maillage actuel », martèle Philippe Besset.

Pour cela, elles doivent être rentables. « Il manque en moyenne 60 000 € de marge par officine», assure Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO et pharmacien à Dijon (Côte-d’Or).« Dans sa version actuelle, la convention ne permettra de dégager que 8 000 à 9 000 € » poursuit-il.

Outre les questions financières, les ruptures de médicaments inquiètent patients et pharmaciens. « On estime à 12 heures par semaine et par officine le temps passé à trouver des solutions », dénonce le président de l’USPO. Malgré les plans gouvernementaux, les pharmaciens pointent le fait que la situation ne s’améliore guère.

La goutte d’eau est une probable proposition de loi qui libéraliserait la vente de médicaments (sans ordonnance) sur Internet, comme l’avait suggéré en janvier Gabriel Attal dans sa déclaration de politique générale. Le texte, porté par Marc Ferracci, l’économiste et député Renaissance, serait imminent. « La vente par des plateformes avec stockage déporté, c’est un système à la Amazon, s’insurge Pierre-Olivier Variot. Cela va tuer le réseau pharmaceutique. »

Un réseau sur lequel s’appuie de plus en plus fortement (vaccinations, tests d’orientation diagnostique…) une politique de santé publique confrontée aux déserts médicaux. « La question est vraiment de savoir si on veut un réseau d’officines sur tout le territoire ou une grosse pharmacie dans chaque centre commercial », pose Philippe Besset.

Demain, des pharmacies volontairement de garde ou réquisitionnées assureront tout de même l’accès au médicament.

Ouest France

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !