Espagne : le Premier ministre Pedro Sanchez et la ministre de la Défense Margarita Robles ont été ciblés par des écoutes via le logiciel Pegasus<!-- --> | Atlantico.fr
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Sur cette photo prise le 6 janvier 2020, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et la ministre de la Défense, Margarita Robles, assistent à une cérémonie à Madrid.
Sur cette photo prise le 6 janvier 2020, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et la ministre de la Défense, Margarita Robles, assistent à une cérémonie à Madrid.
©Sebastian MARISCAL / POOL / AFP

Faits d’une « énorme gravité »

Pedro Sanchez et Margarita Robles ont été visés l'année dernière, comme de nombreux autres responsables politiques de plusieurs pays, par le logiciel espion Pegasus, selon le gouvernement espagnol.

Les téléphones portables du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et de sa ministre de la Défense, Margarita Robles, ont fait l'objet d'écoutes « illégales » et « externes » au moyen du logiciel espion israélien Pegasus. Ces informations ont été communiquées par le ministre de la présidence espagnole lors d'une conférence de presse convoquée en urgence, ce lundi 2 mai.

« Il ne s'agit pas de suppositions », a précisé Félix Bolanos, qui n'a pas souhaité faire de « conjecture » sur les motifs de cet espionnage ni désigner de responsable. Les faits « d'énorme gravité » se sont produits en mai et juin 2021.

« Il n'y a pas de preuves qu'il y ait eu d'autre intrusions après ces dates », selon Félix Bolanos.

Le gouvernement s'appuie sur deux rapports du Centre national de cryptologie, indiquant que deux « intrusions » ont été vérifiées en mai 2021 (sur le portable de Pedro Sánchez) et juin 2021 (sur celui de Margarita Robles) :

« L'écoute illégale de ces téléphones a été vérifiée dans le cadre d'un processus qui est toujours en cours et qui concernera tous les membres du gouvernement. Nous rapportons des faits qui ont été vérifiés et sont irréfutables. Ce ne sont pas des suppositions. Il s'agit de faits extrêmement graves. Il s'agit d'intrusions externes, donc qui ne sont pas le fait des institutions de l'État et qui sont hors de la lo, selon Félix Bolanos.

Des analyses supplémentaires sont réalisées sur les appareils des autres membres du gouvernement espagnol.

Ces révélations surviennent alors que l'Espagne est en proie à une crise entre le gouvernement et les milieux indépendantistes de Catalogne, qui accusent les services espagnols de renseignement d'avoir eu recours au même logiciel pour espionner 65 personnes de la mouvance indépendantiste. Selon un rapport du projet Citizen Lab de l'université canadienne de Toronto, les portables auraient été piratés entre 2017 et 2020.

Parmi les personnes visées, l'actuel président régional catalan, Pere Aragoné ainsi que plusieurs députés régionaux et autres membres d'organisations civiles indépendantistes. L'ex-président régional catalan Carles Puigdemont n'aurait pas directement été espionné, mais nombre de ses proches l'ont été selon l'organisme canadien.

Conçu par l'entreprise israélienne NSO, le logiciel Pegasus permet, une fois installé sur un portable, d'accéder aux messageries, aux données ou d'activer l'appareil à distance à des fins de captation de son ou d'image. Il s'est retrouvé exposé l'an passé après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux.

Pegasus aurait permis d'espionner les téléphones de journalistes, d'hommes politiques, de militants et de chefs d'entreprise dans de nombreux pays, dont plusieurs responsables politiques français.

Selon l'ONG Amnesty International, ce logiciel pourrait avoir été utilisé pour pirater jusqu'à 50 000 portables dans le monde.

France Info

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