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Deuxième jour du procès Cahuzac : "Je n'ai plus rien à perdre, alors..."
©Reuters

Veritas liberabit vos

L'ancien ministre a tout avoué sur ses pratiques de fraude fiscale, même si ses allégations concernant le financement de la politique ne sont pas encore établies.

Jérôme Cahuzac veut enfin dire la vérité. "Je n'ai plus rien à perdre, alors..." s'explique-t-il. Et de toute manière les faits sont prouvés, et il n'est pas revenu sur ses aveux devant les juges d'instruction. "La vérité que j'ai à dire, ce n'est pas une stratégie. La vérité, c'est la vérité", ajoute-t-il. 

Pour ce qui est de sa fraude fiscale, il est clair. Il utilisait son compte en Suisse pour stocker une partie de ses honoraires de chirurigien ésthétique versés "au black", notamment lors d'opérations à l'étranger. Il y a également reçu des versements du groupe Pfizer pour une activité de "conseil". Il raconte comment il avait pratiqué des opérations "quelque part au Moyen-Orient", une dizaine en trois jours. "Je me retrouve avec un sac de billets, je ne peux pas rentrer avec ça." Il appelle sa banque genevoise, et "quelqu'un" vient récupérer le sac, en "quatre ou cinq heures." 

Pour ce qui est du financement des rocardiens, Jérôme Cahuzac n'a pas (encore?) levé les incohérences que certains ont décelé dans ses propos. L'ancien ministre affirme avoir ouvert son premier compte pour servir de caisse noire pour les activités de Michel Rocard, un compte qui serait resté dormant après les déroutes électorales de la gauche en 1993 et 1994, et qu'il n'aurait commencé à utiliser pour fraude fiscale qu'à partir des années 2000. Aucune preuve d'une caisse noire rocardienne n'a jamais été apportée, même si des soupçons ont toujours plané, étant donné la guerre que se livraient rocardiens et mitterrandiens à l'époque. Tous les autres rocardiens de l'époque, tels Jean-Paul Huchon ou Manuel Valls, ont nié, qui ont rappelé que c'est Michel Rocard qui, en 1990, avait porté la loi sur le financement des partis politiques. Michel Rocard, récemment décédé, ne peut évidemment pas répondre des accusations. Et c'est la première fois que Cahuzac en parle, en contradiction avec ses aveux aux juges d'instruction. "Il faut des éléments pour rendre crédible votre version", a résumé le juge dans l'affaire. 

Et pourquoi, alors ? Pourquoi de tels risques, pourquoi une telle mécanique ? "J'ai des comportements à risque. Je fais de la plongée en bouteille, de la chasse sous-marine, des randonnées à ski de plusieurs jours en montagne. Je vais toujours plus loin, j'aime ça. S'il m'arrivait quelque chose...", se livre l'ancien ministre. Peut-être un début de réponse. 

Lu sur L'OBS

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