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« De graves manquements éthiques » signalés à l’IHU de Didier Raoult
©CHRISTOPHE SIMON / AFP

Une fois de plus

L’Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé annonce qu’elle saisit pour la seconde fois la procureure de la République de Marseille, « compte tenu de la gravité des manquements constatés »

Les autorités sanitaires françaises ont dénoncé ce mercredi des années de « graves manquements » dans le cadre d'essais cliniques à l'Institut marseillais dirigé par Didier Raoult.

Après une enquête menée fin 2021 à l’IHU de Marseille à l’issue des révélations de l’Express et de Mediapart, l’Agence nationale de sécurité du médicament résume dans un communiqué que « les règles éthiques n'ont pas été systématiquement respectées, ne permettant pas d'assurer la protection des personnes à un niveau suffisant ».

Les recherches illégales dénoncées ont souvent été effectuées avant la pandémie de Covid-19 et concernent donc d’autres pathologies. Selon l'ANSM, ces recherches ont été engagés sans obtenir l'avis obligatoire d'un comité indépendant ni parfois le consentement de l'ensemble des patients examinés. Il s’agit notamment de prélèvements rectaux réalisés au début des années 2010 sur des enfants atteints de gastro-entérite. Pour plusieurs dizaines d'entre eux, le consentement des parents n’est pas établi. 

L'ANSM annonce deux types d'actions. L’une consiste à faire interrompre les essais entamés irrégulièrement et à imposer « des actions correctives et préventives » pour remettre en ordre les recherches à l’IHU.

L'ANSM annonce également saisir la justice, ce qu'elle avait déjà fait à l'automne dernier lors de la publication de l'enquête de Mediapart. Elle reproche à présent à l'IHU d'avoir mené des essais non autorisés, mais aussi de lui avoir communiqué un faux document afin de justifier le lancement de l'une des recherches incriminées.

En revanche, l'ANSM s'abstient pour le moment d'engager des procédures sur un des aspects les plus controversés de ce dossier : l'expérimentation par l'IHU de traitements supposés lutter contre la tuberculose et réalisée depuis plusieurs années. Ces pratiques ont provoqué de graves effets secondaires chez plusieurs patients. Estimant qu'elles ne constituaient pas des essais cliniques, l’ANSM ne se considère pas en mesure d'intervenir directement sur le sujet. Les autorités comptent toutefois mener l'enquête et n’excluent pas de saisir la justice à ce sujet dans un avenir plus ou moins proche. 

BFM TV

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