Décision de la BCE de réduire son taux directeur à son plus bas niveau historique : quel impact ?<!-- --> | Atlantico.fr
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"Les investisseurs n'ont pas davantage été rassurés par le mutisme du président de la BCE, Mario Draghi, sur une éventuelle reprise du programme d'achat d'obligations de la banque centrale."
"Les investisseurs n'ont pas davantage été rassurés par le mutisme du président de la BCE, Mario Draghi, sur une éventuelle reprise du programme d'achat d'obligations de la banque centrale."
©Reuters

Mesure exceptionnelle

La Banque centrale européenne a annoncé ce jeudi la baisse de son principal taux directeur à 0,75%, son plus bas niveau historique, dans une tentative de doper une économie européenne en berne. Pourquoi une telle décision ? Quelle est l'influence de ces taux sur l'économie ?

La Banque centrale européenne (BCE) a ramené ce jeudi son principal taux directeur à 0,75 %, a annoncé un porte-parole à l'issue de la réunion mensuelle des gouverneurs à Francfort. La décision était attendue, mais porte néanmoins ce taux à son plus bas niveau historique. Il était à 1% depuis décembre 2011.

Cet assouplissement de la politique monétaire intervient peu après ceux annoncés plus tôt dans la journée par la Banque d'Angleterre et la Banque populaire de Chine. Il ramène le taux de refinancement de la BCE de 1,0% à 0,75%, son taux de facilité de dépôt de 0,25% à zéro et le taux de prêt marginal de 1,75% à 1,5%.

Pourquoi ces taux sont-ils si importants ? Tout d'abord parce qu'ils déterminent en grande partie la politique de crédit des banques. Le coût des prêts accordés aux particuliers et aux entreprises correspond souvent au taux de refinancement augmenté d'une marge.

Lorsqu'ils baissent, ces taux permettent d'augmenter les liquidités en circulation et donc de stimuler le crédit. Par conséquent, cela doit normalement entraîner une hausse de l'activité économique et booster la croissance. Lorsqu'ils augmentent, cela permet d'éviter une "surchauffe" de l'économie et un risque d'inflation.

Cette baisse des taux d'intérêt est censée apporter une bouffée d'oxygène aux banques qui empruntent auprès de la BCE. En particulier à celles qui sont coupées du marché interbancaire au jour le jour car déjà trop endettées (c'est le cas de nombreuses banques espagnoles ou italiennes). En résumé, la BCE prête en dernier ressort aux établissements qui ont perdu la confiance des marchés.

A la différence des taux pratiqués par une banque classique, les montants concernés sont tels qu’un changement de taux directeur peut avoir des conséquences rapides et concrètes sur l’activité économique. L’objectif de Mario Draghi, le président de la BCE, est limpide : rendre l’argent moins cher, c’est stimuler l’économie en rendant les emprunts plus facile. Reste ensuite aux banques à répercuter cette baisse auprès de leurs clients.

"Cette décision est probablement la plus acceptable pour la BCE à ce stade", a déclaré Jens Sondergaard, économiste chez Nomura.

Cette décision a néanmoins un effet pervers : elle peut laisser penser aux investisseurs que la situation est vraiment alarmiste pour que la BCE, d’habitude peu interventionniste à la différence de son homologue américaine (la Fed), agisse.

L'euro reculait d'ailleurs contre toutes les devises internationales à la suite de la décision de la BCE, qui a aussi plombé les Bourses européennes. "La baisse à 0% des facilités de dépôts suggère une perception très négative de l'environnement par la BCE. Très préoccupant", a résumé Philippe Waechter, économiste chez Natixis AM. Vers 16 heures, les Bourses européennes évoluaient toutes en baisse avec Londres à –0,27 %, Francfort à –1,11 % et Paris à –1,53 %. Mais c'est à Madrid que la baisse a été la plus forte avec –3,17 %. A Wall Street, le Dow Jones évoluait également à la baisse (–0,53 %).

Les investisseurs n'ont pas davantage été rassurés par le mutisme du président de la BCE, Mario Draghi, sur une éventuelle reprise du programme d'achat d'obligations de la banque centrale, laissant entendre que celle-ci ne s'y résoudrait désormais qu'en cas d'absolue nécessité. Mario Draghi n'a pas davantage donné d'indication de l'intention de la BCE de renouveler ses opérations de prêts à trois ans à taux ultra préférentiel (LTRO), qui avaient permis de prêter mille milliards d'euros aux banques en décembre et février pour leur permettre de se refinancer.

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