Amérique centrale : au cœur de la violence<!-- --> | Atlantico.fr
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Des soldats confisquent des armes lors d'une fouille à Tégucigalpa (Honduras), en septembre 2010.
Des soldats confisquent des armes lors d'une fouille à Tégucigalpa (Honduras), en septembre 2010.
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Focus

Le crime organisé s’y développe de manière épidémique, laissant des états exsangues dans l’incapacité d’y faire face.

Pauvreté, états à bout de souffle, corruption, économies en veille, accumulation de désastres naturels…Depuis l’époque de la guerre froide, les fléaux qui se sont abattus sur les pays d’Amérique centrale n'ont cessé de s'y développer. La violence y est devenue ordinaire, explique The Economist.

Il y a environ 20 ans, les garde-côtes américains fermaient la route de la cocaïne caribéenne. Le trafic de drogue s’est alors recentré sur la région de Mexico. Mais si le Mexique est en proie à de graves difficultés, la situation apparait encore plus noire dans des pays comme le Guatemala, où de vastes zones échappent au contrôle du gouvernement -lui-même infiltré par la mafia-,  ou le Honduras. Avec le Salvador, ces pays comptent parmi les pays les plus violents du monde, et s'avèrent plus dangereux que certaines zones de guerre.

Pas de perspectives d’avenir

Si la faiblesse des états semble être une des cause évidente de la poussée de violence à laquelle doit faire face cette partie du monde, elle n’est pas la seule. La consommation de cocaïne aux Etats-Unis a également joué un rôle de taille dans l’explosion des réseaux mafieux. Depuis les USA, les consommateurs de drogue financent directement les gangs et, dans une large mesure, les marchands d’armes qui les fournissent. Un échec de la politique intérieure américaine, souligne The Economist.

Pourtant, les Etats-Unis sont tout aussi concernés par les difficultés de ces pays d’Amérique centrale, de par leur proximité géographique et les flux migratoires qu’elle implique. Les conflits régionaux et l’absence de perspectives poussent de nombreuses personnes originaires d’Amérique centrale à braver le risque de kidnapping pour tenter de se construire un avenir aux Etats-Unis.

Rudiments d'un état moderne

Les gouvernements du Salvador, du Guatemala et du Honduras ont commencé à prendre la mesure de la tâche qui s’impose à eux, mais beaucoup d’efforts restent à fournir : réforme de la police, des prisons et de la justice, mise en place d’une information centralisée, éducation, développements des équipements….

Mais les financements se font rares. Ces états ne collectent pas assez d’impôts pour fournir à leurs citoyens les rudiments d’un état moderne que sont la sécurité, l’éducation, la santé ou les transports. De plus, les conséquences du réchauffement climatiques – un fléau auquel les américains du centre n’ont en aucun cas contribué, pointe The Economist – n’ont pas épargné la région. Les inondations, ayant entrainé la mort de nombreuses personnes, n’arrangent rien au développement des infrastructures.

Un programme d’aide américain ?

La criminalité, ampute les pays d'Amérique centrale de l'équivalent de 8% de leur PIB en moyenne chaque année, indiquait la Banque mondiale (BM) dans un rapport publié le 7 avril . "Un taux de criminalité élevé nuit aux investissements et les maigres fonds publics sont affectés à renforcer les forces de sécurité plutôt qu'à stimuler l'activité économique", analyse Rodrigo Serrano-Berthet, co-auteur de ce rapport. Selon le document, la criminalité coûte chaque année 2,291 milliards de dollars au Guatemala (l'équivalent de 7,7% de son PIB), 2,010 milliards au Salvador (10,8% de son PIB), 885 millions au Honduras (9,6% de son PIB), 529 millions au Nicaragua (10% de son PIB) et 791 millions au Costa Rica (3,6 % de son PIB).

Quelles pistes pour faire évoluer la situation ? La mise sur pied d’un programme d’aide américain, qui fournirait des fonds destiné aux routes ou aux ports, serait le bienvenu, suggère The Economist.  

Lu sur The Economist

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