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Allocution : Emmanuel Macron affirme vouloir maintenir le cap mais change de style
©Thomas SAMSON / POOL / AFP

Vive la France, vive la République !

Dans une allocution enregistrée et diffusée sur les télévisions ce soir du 16 octobre, le Président a tenu à se présenter sous un nouveau visage, celui d'un Président concerné par les difficultés que connaissent la France et l'Europe.

Le Président de la République a diffusé sur les principales chaînes un message destiné aux Français. L'allucution est pré-enregistrée, au soir d'une journée marquée par un remaniement ministériel remarqué et commenté. Au moment de la diffusion, le Président est en fait à l'inauguration d'une exposition à l'Institut du Monde Arabe. 

L'allocution aura duré environ 13 minutes, et dénote par rapport aux autres interventions. Et ce dès le départ : une caméra montre le président assis devant une table, dos à une fenêtre de l'Elysée avec à sa gauche, accroché sur un mur, un tableau aux couleurs de la Nation. Sur celui-ci, on distingue la devise "Liberté, Egalité, Fraternité". Un effet de zoom recentre rapidement l'image sur le Président qui a déjà commencé à parler, mais le recentrage ne se fait pas totalement, de sorte qu'il est légèrement décalé sur la droite. S'agit-il de mettre en scène une forme de pas de côté ? De la même façon, devant lui, des feuilles de papier, raturées, ont été préférées au prompteur. Une scénographie qui voulait, peut-être, signifier que le Président était désormais prêt à revoir personnellement sa copie et à changer de style. C'est en tout cas ce que son discours semble sous-entendre : "je sais que cela exige de ma part et de la part de mon gouvernement plus d'écoute". 

Ses premiers mots sont pour les victimes des inondations de l'Aude, et sont prononcés avec beaucoup de solennité. Le reste du discours reste tout aussi grave, comme marqué par la pesanteur de temps qu'il juge "difficiles". Il y a d'ailleurs dans son allocution quelque chose comme un mea culpa : "Je sais que j'ai pu déranger ou choquer certains". Il fait référence aux affaires récentes, les rejetant comme des "mœurs anciennes", mais reconnaît qu'elles ont marqué les Français : "je sais toutes les blessures de notre vieux pays, ses doutes, ses peurs, ses colères aussi." Macron affirme comprendre l'"impatience" des Français, et déclare la partager, mais défend son gouvernement qui respecte les lenteurs des "institutions", lenteur nécessaire en démocratie, juge-t-il. 

Face à ces difficultés, pas un mot sur le remaniement : il n'y fait qu'allusion en déclarant que ce qu'il va mener ne sera "ni un tournant, ni un changement de cap". Emmanuel Macron a affirmé qu'il gardait comme seule boussole la "confiance" que lui avaient accordé les Français en 2017, et d'autre part à voulu défendre son bilan, considérant que son gouvernement s'était attaqué à la "racine des problèmes". 

Si son discours ne s'est pas tellement attaché aux mesures que compte défendre le gouvernement devant le pouvoir législatif prochainement, il a annoncé des "décisions vigoureuses", que ce soit sur les retraites (plus "égalitaires"), ou encore quand il a appelé à "une autre organisation des religions".

A quelques mois des élections européennes, le Président a enfin tenu à défendre une France forte au sein de l'Europe au moment où l'"Europe cède aux nationalismes" : "nous ne sommes plus au moment où l'on parlait de la fin de l'histoire." Face à la montée des extrêmes et au reflux des solutions multilatérales, il a critiqué les "somnambules", probablement en référence au livre éponyme d'Hermann Broch, qui raconte la déréliction de l'Autriche-Hongrie avant la Première guerre mondiale. Le ton est donné : ce sera l'Europe contre la guerre. 

Pour terminer sur une note plus positive, le Président en a appelé aux fameuses "énergies de la Nation", même si le ton, plus lent qu'à l'accoutumée, était toujours aussi emprunt de gravité : "je crois en vous, en nous, en la Patrie."

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