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Une étude établit que la pollution due au transport aérien se révèle nettement pire que ce qu’on croyait
©Flickr/Matt Champlin

High-cost

Dans une récente étude, l'International Council on clean transportation (ITTC) a revu à la hausse ses prévisions au regard des émissions de dioxyde de carbone du secteur de l'aviation civile. Celles-ci devraient augmenter 1.5 fois plus rapidement que ne l'avait envisagé l'ONU.

Atlantico : Comment expliquer que les prévisions de l'ONU aient été revues à la hausse ? La baisse des prix des vols et le fait qu'ils soient désormais accessibles à un pan plus large de la population mondiale en est-il la principale explication ?

Gérard Feldzer : Le trafic aérien jusqu’à présent doublait tous les 15 ans, mais l’apparition et le développement des low cost d’une part et l’augmentation du niveau de vie, donc des consommateurs en Afrique et en Asie notamment, font que le trafic va probablement doubler tous les 10 ans dans les trente décennies à venir. 

L’accord Corsia CORSIA « Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation

Source : fnam oaci

Les compagnies ne peuvent faire qu’avec les avions qu’on leur donne, leur marge de manœuvre est le renouvellement de la flotte, avec des avions modernes qui consomment 25 % de moins. 

Mais un avion, compte tenu de l’énorme investissement doit pouvoir voler 70 000 cycles (atterrissage et décollage) pour du moyen-courrier et 20 000 pour du long-courrier, alors qu’un avion est conçu pour voler 100 000 cycles. 

L'âge moyen des compagnies traditionnelles est de 12ans, alors que les low-cost ont moins de 5 ans, car elles sont plus récentes et achètent plus d’avions.

En résumé la demande a été sous-estimée, notamment pour les pays émergeants.

En juin dernier durant le Salon du Bourget, les compagnies aériennes s'étaient à nouveau engagées à réduire les émissions de C02 dues au trafic aérien. Au vue des nouvelles prévisions de l'ITTC on est en mesure de questionner cet engament : est-ce une posture commerciale ou est-il véridique ? Quelles mesures ont déjà été prises et lesquelles faudrait-il prendre ? 

Les politiques ont de plus en plus de mal à justifier la détaxe du carburant qui date de 1945 à une époque où il fallait développer l’aviation de transport. Les compagnies sont donc sur la défensive pour retarder l’échéance d’une taxation, c’est pourquoi elles s’engagent sur des questions qui techniquement les dépassent étant dépendantes des industriels. En revanche certaines s’engagent sur les plates formes  à utiliser le green-taxi de Safran (roues électriques du train d’atterrissage pour le roulage) les avions qui roulent avec leur moteur actuellement émettent rien que pour l'aéroport Charles de Gaulle 300 000 tonnes de CO2 par an, c’est-à-dire autant que le périphérique.

Le transport aérien émet 2 fois moins de CO2 que le transport maritime, avec en plus pour ces derniers du souffre extrêmement dangereux pour la santé.

Il faut que les efforts soient partagés. Mais comment réglementer des pavillons de complaisances ? Le silence sur cette question est assourdissant.

Enfin, toujours d'après le rapport les plus gros pollueurs seraient les Etats-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, le Japon et l'Allemagne. Ces pays doivent-ils ainsi légiférer sur la question ? Sans interdire à leurs citoyens de prendre l'avion, quelles mesures peuvent être prises ? 

Il faut regarder la consommation par passager/km et la proportion de la population qui prennent l’avion. Si les Chinois, Indiens ou Africains prenaient autant l’avion que les Nord-américains ou les européens, la quantité de CO2 émis avec les avions actuels  deviendrait intenable. 

Il est donc urgent qu’une part des taxes carbone soit affectée à la recherche et au développement d’avions "propres". La dernière rupture technologique a été le Concorde il y a 50 ans, au profit de la vitesse. Il est temps et urgent qu’il y ait une rupture technologique au niveau des pollutions atmosphériques et sonores.  

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