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UMP / Les Républicains : ne changeons pas que la façade
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Tribune

Une tribune d'Aurore Bergé, Jean-Baptiste Reignier et Jean Spiri, co-fondateurs de "Une Droite D'Avance".

Un nouveau parti n’existe que parce qu’il est en capacité de faire émerger de nouvelles pratiques, de donner du sens, d’incarner une vision. Lors de sa création en 2002, puis lors du changement de présidence en 2004, l’UMP poursuivait ces ambitions : rassembler, innover, démocratiser.

Mais disons-le : nous qui avions adhéré avec enthousiasme  à ce nouvel élan, nous nous sommes progressivement sentis à l’étroit.Parce que notre parti s’est progressivement rétréci.

Les symptômes : un manque de renouvellement, une hyper centralisation, le refus d’interroger notre défaite de 2012, un repli idéologique qui a marginalisé certains de ceux qui avaient été des piliers dans la fondation du rassemblement en 2002, des libéraux aux centristes, et aliéné des pans croissants de la société française.

            Sortir de la crise traversée par l’UMP ne peut se résumer à un changement de nom.

Car il ne suffira pas de se rebaptiser pour relever le défi d’un grand parti de centre-droit à vocation majoritaire, alors même qu’il se trouve désormais coincé entre une gauche sociale-libérale, un centre qui se veut indépendant et une extrême-droite attrape-tout.

Le futur rassemblement qui s’ouvre doit nous permettre de corriger deux défauts de l’UMP actuelle, défauts que connaissent souvent des partis récemment rejetés dans l’opposition. Il est d’autant plus urgent de nous en débarrasser que la primaire ouverte est une innovation majeure dont on mesure encore trop peu à quel point elle change la relation des citoyens aux partis politiques.

Le premier de ces défauts est la perte de la diversité des expressions. La dénonciation du politiquement correct est elle-même créatrice d’un autre politiquement correct, en miroir. Quand on ambitionne de redevenir majoritaire, on ne peut accepter le comportement de petits ayatollahs qui nous diraient ce qui est de droite et ce qui ne l’est pas et utilisent la reductio ad boboem, nouveau point Godwin de la pensée de droite.

La force du travail accompli entre 2004 et 2007 fut justement de s’affranchir des règles soi-disant intangibles posées par on-ne-sait-qui on-ne-sait-quand mais qui avaient surtout fait la preuve de leur inefficacité. La défaite des Républicains (ceux d’outre-Atlantique) en 2012 fut largement construite par la réduction de la population à laquelle ils s’adressaient. Il n’y a pas de victoire présidentielle possible sur des bases étroites.

Le deuxième de ces défauts, c’est le conservatisme des pratiques : non-cumul des mandats, parité, renouvellement sont pour les deux premiers des obligations légales et pour les trois des attentes fortes de nos concitoyens. Surtout, la classe politique française ne peut depuis 30 ans s’enorgueillir de résultats tels qu’ils justifieraient son maintien en l’état. Nous devons cesser de ne donner les investitures aux législatives qu’à des élus locaux issus de la notabilité ou des hauts fonctionnaires et apparatchiks parachutés. Avec un Parlement plus puissant depuis 2008 et une parole politique démultipliée par les réseaux sociaux et les chaînes d’information, « tenir une circo » ne peut plus être la seule fonction du député de droite : il doit être aussi capable de s’exprimer au niveau national, retrouvant ainsi le sens de la représentation de la Nation.

Le terrain sait d’ailleurs parfois se montrer plus audacieux que le parti « central » : c’est lui qui porte une femme issue de la société civile, Virginie Calmels ou qui vient d’investir le fondateur de la Fondapol, Dominique Reynié.

Les nouveautés qui ont été annoncées quant à notre mode de fonctionnement interne vont dans le bon sens, qu’il s’agisse de l’élection des présidents de fédération au suffrage universel direct, d’une plus grande décentralisation – y compris financière - ou de la création d’une application pour consulter directement les militants. Au-delà, il faut que les pratiques changent.

Alors notre parti sera prêt à organiser des primaires ouvertes qui intéresseront tous les Français espérant une alternance. Car ils auront le sentiment qu’ils peuvent être entendus avec leurs idées, qu’ils peuvent participer à une aventure politique qui n’est pas celle de l’entre-soi, qui n’est pas celle d’un clan. Comme le démontre le quinquennat de François Hollande, l’absence d’adhésion des Français à un contrat clair prive d’un vrai mandat de réformes. C’est aujourd’hui que nous devons poser les bases, avec un parti rénové, d’un vaste mouvement d’adhésion qui peut permettre à notre pays de dépasser ses blocages et de construire son avenir.

Aurore Bergé, Jean-Baptiste Reignier, Jean Spiri, Co-fondateurs - Une Droite d’Avance.

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