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Sur les dix meilleures écoles mondiales pour former les chefs d’entreprise, trois sont françaises. Étonnant, non ?
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Le Times Higher Education publie les performances des grandes universités mondiales. Et parmi les dix meilleures du monde, trois sont françaises.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le vrai pouvoir économique mondial appartient aux dirigeants des grandes multinationales. Et quand on voit l’origine, la formation de ces patrons qui cumulent à la fois les plus gros salaires, les plus grosses fortunes et la plus grande influence au niveau mondial, on s’aperçoit qu’ils ne sortent pas tous du même moule.

Times Higher Education a recensé les diplômes qualifiants des grands chefs d’entreprises qui ressortent dans les classements du magasine Fortune.

Alors globalement, les formations d’origine américaine tiennent la plus grosse part de marché. Plus de 50% des dirigeants des 1 000 plus grosses entreprises mondiales ont été formés dans les universitésaméricaines. 10% environ l’ont été en Chine, et 5% en France.

Alors, le classement ne dépend pas seulement de la qualité de la formation. Il dépend aussi de l’effet réseau et de la puissance des entreprises.

Si plus de 50 % des dirigeants des plus grandes multinationales ont été formés aux USA, c’est parce que l’économie américaine est la plus puissante du monde, et que les entreprises US sont les plus présentes sur la planète. Les entreprises américaines ont tendanceà recruter des américains et quand le grand patron sort de Harvard, l’entreprise aura tendance à privilégier les recrutements de diplômés d’Harvard. Phénomène classique qui explique aussi la montée en puissance des universités chinoises, un progrès parallèle à celui de l’économie.

En revanche, l’importance des recrutements d’origine française n’est pas liée à la surperformance des entreprises ou à la puissance des réseaux. Elle tient finalement à la qualitéde la formation supérieure. L’Allemagne, dont l’appareil éducatif est remarquable pour former les classes moyennes, (l’apprentissage par exemple est un modèle mondial), l’enseignement supérieur des cadres dirigeants a moins de succès. Beaucoup de dirigeants des très grosses entreprises allemandes ont été formés aux USA.

Le hit parade des meilleures universités pour former les dirigeants reflète donc cette situation.

Première place au classement mondial : Harvard, le plus ancien et le plus célèbre des établissements d’enseignement supérieur. C’est à Harvard que se forme l’éliteaméricaine et mondiale : l’industrie automobile, le pétrole et la Tech ont des dirigeants qui sortent de Harvard. Ce succès fait aussi que Harvard est l’université la plus riche. Elle peut donc se payer les meilleurs professeurs, les meilleurs chercheurs.

Deuxièmeplace : l’école PolytechniqueC’est une surprise de voir cette école au deuxième rang mondial. L’école polytechnique a eu un passage à vide. Elle avait la réputation de former principalement des ingénieurs qui s’épanouissaient principalement dans l’industrie. Les polytechniciens ont connu leur heure de gloire avec la révolution industrielle du 19e, puis avec la reconstruction de l’après guerre. A la fin des Trente glorieuses, la part de l’industrie a reculé devant la montée des services et de la finance. Depuis 20 ans, avec sans doute la révoltions digitaleet la modélisation de l’économie financière, l’école Polytechnique a retrouvé tous les postes de pouvoir dans tous les secteurs d’activité : la banque, l’assurance, la technologie, l’énergie, le luxe etmêmelapolitique. Bernard Arnault et Carlos Ghosn sont des purs produits de l’X. La surface mondiale des entreprises dirigées par des X, arrive juste derrière la surface des entreprises dirigées par des anciens de Harvard.

Troisièmeplace :Stanford. L’Universitéde Californie est montée dans le tiercé de têtegrâce à son influence dans la Siliconvalley. Les dirigeants des plus grandes entreprises mondiales des nouvelles technologies sont principalement issus soit de Harvard, soit de Stanford.

Quatrième place : l’Ecole des Mines de Paris. Cette grande Ecole a connu la même évolution que l’Ecole Polytechnique, avec un créneau qui lui était quasi réservé, celui de l’énergienucléaire. Ça n’est pas par hasard si Anne Lauvergeon a dirigé Areva si longtemps et si Isabelle Kocher a été choisie pour succéder à Gérard Mestrallet chez Engie. La notoriété du nucléaire françaisé tant considérable dans le monde, les anciens de l’Ecole des Mines en profitent.

Cinquièmeplace : Université de Cornell. Université américaine qui a signé beaucoup d'alliances avec des écolesétrangères. Son modèle est donc présent partout sur la planète. Cornell est installée à Ithaca aux USA, avec un campus important à New-York, un autre campus au Qatar, des enseignements à Paris et dans beaucoup de capitales.

Sixièmeplace : HEC. HEC, énorme prestige en Europe, la mondialisation, le digital, la place du marketing et de la finance dans les stratégies de développement ont donné à HEC un second souffle depuis dix ans. A noter qu‘HEC a pris beaucoup de distance avec la chambre de commerce de Paris, ce qui a obligé cet établissement à affronter la concurrence des autres grandes écoles internationales, non seulement au niveau du recrutement mais aussi au niveau du financement.

Septième place : Chicago.Très célèbre pour ses recherches sur le monétarisme, les politiques macro économiques et la finance... les produits issus de Chicago sont très présents dans la banque, les fonds d’investissement, les hedge funds.

Huitième place : l’université chinoise de Wuhan, la plus française des universités asiatiques. C’est aujourd hui le centre de formation des dirigeants chinois le plus célèbre de la Chine, le plus fréquenté et aussi le plus cher. La région abrite beaucoup d’entreprises chinoises et internationales. C’est aussi la ville la plus française de la Chine, plus de 90 entreprises tricolores sont implantées à Wuhan, qui concentre à elle seule 40 % des investissements français en Chine. C’est là que PSA y a développé, en partenariat avec le constructeur automobile chinois Dong Feng, son plus important site de production au monde, avec pas moins de deux usines et une troisième en construction. Alstom et SEB y ont aussi des sites de production. Société Générale s'y est implantée dès 1996. Carrefour y a ouvert huit magasins. Avec Areva, Total, Schneider, Koli, Eurocopter, Saint-Gobain, Suez Environnement, Renault qui étudie son implantation, l’avenir de l’université est assuré.

Neuvième place : l’université de Pennsylvanie, c’est une des plus anciennes universités américaines qui doit, en partie sa notoriété, à l’invention du premier ordinateur.

Dixième place : le MIT. L’Institut de technologie du Massachussetts. Il est considéré comme le champion du monde de l’enseignement de la technologie. C’est un peu l’école Polytechnique américaine. Elle est située à Boston à quelques milles du campus de Harvard.

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