Suite de mes prévisions de type « Nostradamus » pour 2024. Un beau programme !<!-- --> | Atlantico.fr
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"La France n’est pas une île, même si les compétences crasses de nos politiques nous feraient rêver d’un exil à Elbe, ce qui, en cette année marquée par la sortie de Napoléon, pourrait être une idée", écrit Denis Jacquet.
"La France n’est pas une île, même si les compétences crasses de nos politiques nous feraient rêver d’un exil à Elbe, ce qui, en cette année marquée par la sortie de Napoléon, pourrait être une idée", écrit Denis Jacquet.
©Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

2024 va donc être une année de pause et d’attentisme.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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2024 va donc être une année de pause et d’attentisme. Personne ne prendra de risque, les « fesses » resteront serrées, et la seule prévision possible est que les prévisions sont impossibles, sauf pour votre serviteur, que les Dieux de l’avenir ont béni d’une capacité hors du commun à anticiper le futur. 

La France n’est pas une île, même si les compétences crasses de nos politiques nous feraient rêver d’un exil à Elbe, ce qui, en cette année marquée par la sortie de Napoléon, pourrait être une idée cohérente. Elle dépend donc de ses voisins, proches et éloignés, bien qu’une partie de son destin est encore entre ses mains. Mais elle ne semble pas pressée de s’en souvenir. Dès lors, nous allons souffrir des maux suivants :

Faillite des PME. Le taux de faillite des PME accélère chaque mois depuis 18 mois, pour atteindre des records absolus. Laminées par une gestion coupable du Covid, vidées de leur trésorerie par la hausse des charges, des salaires, la baisse des commandes, et une dépendance trop forte à la sous-traitance, elles vont continuer à tanguer ou sombrer. La patronne du retail d’une grande banque française indiquait il y a 1 année, qu’elle ne voyait rien venir, et effectivement, elle ne l’avait pas vu. Nous oui. On voit toujours mieux quand on sait de quoi on parle, ancré dans le quotidien, plutôt que noyé dans les statistiques fournies par de magnifiques technocrates issus de grandes écoles de l’administration. Elles ne peuvent plus recourir au crédit, trop cher, leurs carnets de commandes se vident et les employés désirant travailler se font rares. Les factures s’accumulent, pas les rentrées nouvelles. La France est un pays de sous-traitance, en très large partie, elles sont donc prisonnières de leurs donneurs d’ordre, qui pour le moment, les retiennent, malgré des trésoreries souvent pléthoriques. 

Combat des distributeurs, des industriels et des producteurs. Le combat va continuer entre ceux qui veulent des prix toujours plus bas, ces distributeurs fous qui tuent depuis 40 ans nos emplois, nos PME et nos territoires, mais s’en fichent, ceux qui veulent toujours plus de marges, et vendent (l’inflation a bon dos) leurs produits 20 à 30% plus cher qu’avant, sans aucune raison valable, et les producteurs agricoles, qui assistent souvent, incrédules, à ces envolées sans en profiter ou si peu. Un peu comme lors du passage à l’Euro qui avait gonflé les prix sans raison (je rappelle qu’une pizza coûte désormais 20eur au moins à Paris ou à NYC, soit 130 francs de l’époque où elle coûtait 12/15 francs, soit une multiplication par 10). L’inflation a permis aux grands industriels de se faire honteusement plaisir, mais les volumes ont chuté. Les gens achètent moins. Leurs salaires n’ont pas pris 30% comme leur paquet de gâteau préféré. Les chiffres d’affaires sont donc maintenus, mais pas les volumes et donc le ratio entre la vente, le volume et les coûts fixes n’est plus au RV. La fin de l’inflation ne signifie pas le retour aux prix d’avant, donc les prix resteront élevés. Et dans un pays à faible croissance, cela pèsera sur les ménages, qui vont se recroqueviller un peu plus et peser sur leur consommation.

Sur le numérique, nous n’aurons pas de grand soir, faute d’investissement, et tout le monde continuera à s’extasier sur notre seule « licorne » de l’IA, Mistral, comme pour nous faire oublier que cet honorable petit succès, cache une détresse totale de la France et de l’Europe, sur le sujet. Mistral, déjà principalement sous pavillon Américain (par ses investisseurs) est un petit arbre qui cache l’absence de forêt. Dans tous les domaines.

Côté politique, le RN va s’offrir une incroyable moisson de députés à l’Europe, dont ils ne sauront quoi faire, puisque la compétence n’existe pas plus au RN, qu’elle n’existe dans les autres partis. Mais cela installera définitivement l’idée que ce mouvement est mûr pour prendre le pouvoir en 2027, et renforcera cette grande alliance entre les forces de droite en Suède, Autriche, Hollande, Italie et celles de l’Europe de l’Est. Néanmoins, quand on voit ce que devient l’Europe, et la nullité de sa dirigeante, la « grande » Ursula, on se demande ce que nous avons vraiment à perdre. 

Au même moment, de l’autre côté de l’Atlantique, Trump, vraisemblablement réussira à passer tous les obstacles juridiques que les Démocrates, tentent désespérément de mettre sur son chemin, faute d’avoir su convaincre les Américains que favoriser les mouvements Woke, qui sont une honte et un danger absolu pour ce pays (et les nôtres), était la voie à suivre pour plus de modernité. Personne ne souhaite plus voter pour un Président dont personne n’est dupe de son incapacité à gouverner. Trump passerait aujourd’hui, haut la main, y compris dans les Etats qui s’étaient le plus opposés à lui la dernière fois. Les dernières statistiques sont sans appel.

Le Medef de son côté, continue à raconter n’importe quoi, une vieille habitude. La seule pause de lucidité, avait eu lieu du temps de Pierre Gattaz, qui avait le bon sens de l’entrepreneur, et une parole libre, qu’il s’était offert en refusant de faire 2 termes. Son nouveau président pense qu’il faut ouvrir les vannes de l’immigration à 3.6M de personnes supplémentaires, afin de répondre aux besoins des entreprises. Oubliant ce petit détail qui consiste à réaliser que s’il parle bien de cette même immigration déjà en opposition avec nos valeurs et notre république, ajouter 5% de danger en plus à notre pays, permettra peut-être à notre pays d’avoir des salariés, qui ruineront nos entreprises de l’intérieur, et entraîneront la faillite définitive de notre culture. Brillant !

Comment peut-on être aussi coupablement aveugle ? Comment envisager qu’une entreprise ait une frontière imperméable avec la société ? Ce qui se passe à l’échelle de la société n’épargnera pas nos entreprises. Depuis plus de 5 ans déjà, la RATP, la SNCF et autres régies de transport, parmi des centaines d’autres, crient en silence, faute de pouvoir s’exprimer sur un sujet aussi sensible, au nom du politiquement correct, leur honte et désarroi face à ces chauffeurs, soutenus par des syndicats en mal de cotisants, qui refusent de plus en plus de travailler avec des femmes et rêvent de bus séparés pour les hommes et les femmes !! Combien de discussions ces dernières années avec des DRH de régies de transport, de Paris à Marseille, où j’ai pu recueillir les mêmes propos, en me disant à chaque fois que bien entendu « ils nieront ne me l’avoir jamais dit ». Ils tiennent à leur job et ne souhaitent pas devenir les boucs émissaires sur les réseaux sociaux, voire même succomber aux menaces physiques. 

En résumé, la France va continuer à creuser sa tombe culturelle, la Loi Immigration est un signe intéressant, mais ne résoudra rien, le mal est plus profond et demanderait de raser pour reconstruire. Elle va continuer à creuser sa tombe, en pénalisant un indispensable investissement dans la pierre et les logements dont elle aura besoin de main pour une classe moyenne à la dérive et des travailleurs de plus en plus pauvres. Elle va creuser la tombe des PME, celle du numérique et préparer le RN à accéder au pouvoir. Un vrai parcours de vainqueur… Faute d’investissement immobilier, les prix monteront artificiellement faute d’offre dans les 5 prochaines années, terrassant les classes moyennes et populaires. A court terme, les taux poussent à la location, qui explose alors que les salaires ne peuvent pas suivre. Brillant aussi !

Dans le monde, les tendances seront diverses. Le Vietnam va continuer sa course effrénée. Un PIB multiplié par 20 ces dernières années. Il devient l’usine que les salaires Chinois font perdre à la Chine progressivement. La Chine va continuer à peiner un peu, mais d’ici 4 ou 5 ans, son investissement massif sur l’IA, l’espace, la voiture électrique, et tant d’autres domaines, et surtout, l’accent énorme posé sur les villes moyennes va redonner des couleurs à l’emploi et la croissance interne, réduisant un peu plus la dépendance de l’étranger. Elle va continuer à mener la danse des relations internationales et boucler son Yalta avec les USA sur l’IA.

Le Brésil, va devenir le terrain d’investissement de nombres de sociétés Européennes, qui souhaitent comprendre comment marchent les pays émergents afin de reprendre une expansion souvent oubliées dans ces pays. Le plus en avance sur ce point est Renault. Mais également Edenred, un fleuron dans son domaine.

L’Afrique de l’Ouest ? Si ses nouveaux dirigeants, au Burkina ou an Niger, ne trahissent pas leurs promesses, chantées sur des airs à la Sankara, ces pays vont tenter de transformer sur place toutes ces ressources qui auraient pu l’enrichir depuis si longtemps, ce que les Européens, et désormais les Chinois, leur « volaient » à leur seul profit,. Et ce avant que la rapide mutation religieuse de l’Afrique, ne vienne malheureusement enterrer vivantes, ces promesses de croissance.

Dubaï et le monde Arabe vont continuer à acheter leur avenir, sur tous les terrains, culturels, sportifs et économiques. Les sièges sociaux vont continuer à s’y déplacer, surtout à Dubai, qui s’attache à ce que les religieux et la religion, les fanatiques et les radicaux, n’aient pas leur place dans la société et ne viennent pas voiler leur bel élan. Ils nous laissent ce grand bonheur !

Les USA sont vent debout et font pression sur la FED pour obtenir un agenda clair de baisse des taux, afin de doper leur croissance avant qu’elle ne retombe. Les taux, là aussi, ont fait payer un lourd tribut aux particuliers, aux PME, avec cette différence, qu’aux USA on continue à prêter, mais à des taux élevés, et que les banques ne tiennent pas tout. Le capital est encore là et les entreprises de dette privée également. Le marché de l’emploi est étrange, comme le marché immobilier, et il faudra un cap clair pour réussir à éclaircir le mystère, dans un sens ou dans l’autre. L’emploi navigue entre licenciements et non embauche dans le numérique et une avalanche d’offre dans les autres domaines. L’immobilier est en baisse de transaction, mais les prix ne baissent pas. Faute de vendeurs, d’une part, et d’acheteurs peu désireux de se faire étouffer par des taux trop élevés.

Les USA vont garder la main haute grâce à l’IA, qu’ils ne partageront qu’avec la Chine.

La plus forte menace aux USA est culturelle, elle aussi. Elle souffre de radicalisation. Elle n’est pas religieuse mais idéologique. Elle est aussi dangereuse, pour le modèle Américain, qui se fait harakiri. Toute seule, sans avoir besoin que l’extérieur n’intervienne avec des prières ou des bombes. Très étonnant. Totalement désastreux. Tous ceux qui ont entendu le pitch très marketing d’un des dirigeants de Disney ont dû se dire que la souris se mangeait la queue et avait abusé de drogues récréatives. Contribuer à la culture transgenre en semant le doute chez les plus jeunes, au point de remettre en cause les fondements de notre société, est une totale aberration que nous paierons cher.

En clair 2024 sera contrasté selon les pays, mais sombre pour l’Europe. Sans aucune espèce de doute. Les émergents les plus forts vont continuer à prendre leur envol. Ils s’associent « contre nous » et à eux seuls détiennent à la fois un pouvoir numérique, un pouvoir politique et économique, un accès à des ressources rares et précieuses, et pour certain des moyens financiers colossaux. Ils sont porteurs d’un autre modèle politique, qui commence à séduire les électeurs de nombre de pays. Plus autoritaire, plus clair, plus « national », pour le meilleur et pour le pire parfois. Ils sont désormais 10 et le chiffre va continuer à croître, et avec eux la contestation du dollar comme monnaie de référence.

Difficile de prévoir encore l’impact des élections Américaines, mais nous serons vite fixés. Alors bonne année, accrochez-vous bien, et réfléchissez bien aux qualités que vous aimeriez trouver chez nos politiques demain. Les 12 coups de semonce ont depuis longtemps été sonnés. Il reste peu de temps pour donner vie à une nouvelle politique. Un nouvel élan. Une vision. Tous ces mots enterrés sous nos maux.

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