SOS métiers 2022 : que faire pour s’en sortir quand on habite au mauvais endroit et qu’on n’a pas le bon profil<!-- --> | Atlantico.fr
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Le rapport "Métiers 2022" pointe la grande sinistralité qui risque de toucher les régions industrielles traditionnelles du Nord et du Centre.
Le rapport "Métiers 2022" pointe la grande sinistralité qui risque de toucher les régions industrielles traditionnelles du Nord et du Centre.
©Reuters

Trouver sa voie

Le rapport "Métiers 2022" pointe la grande sinistralité qui risque de toucher les régions industrielles traditionnelles du Nord et du Centre faute de main-d’œuvre.

Yannick L’Horty

Yannick L’Horty

Yannick L’Horty est Professeur à l’Université Paris-Est, directeur de la fédération de recherche « Travail, Emploi et Politiques Publiques » du CNRS.

Il est spécialiste du marché du travail et de l’évaluation des politiques publiques dans le domaine de l’insertion et de l’emploi.

Dernier ouvrage paru : Les nouvelles politiques de l’emploi, Collection Repères, la découverte.

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Atlantico : Quelles options s’offrent aux employés issus de la tradition industrielle du Nord-Est et le Centre qui se trouvent le plus explosés à une hausse du chômage dans les années à venir ? Quitter la région en question est-il d'ailleurs forcément une solution ?

Yannick L’Horty : Il convient de rester prudent. De nombreuses incertitudes affectent les différents scénarios dessinés par France Stratégie dans son troisième rapport sur les perspectives des métiers. Ces incertitudes sont d’autant plus importantes que l’on se situe à long terme, au niveau régional et pour des métiers précis. Elles ont d’ailleurs été largement renforcées par les effets de la crise. Dans ce contexte, l’objet de ce rapport (de 416 pages !) n’est pas de prédire l’avenir professionnel de chacun, mais de dresser de grandes tendances et de souligner des facteurs de tension.

>>>>>>>> A lire également  : Métiers 2022 : les messages cryptés du rapport officiel

Pour autant, il est vrai que la nouvelle donne démographique et technologique n’est pas favorable aux territoires des régions du Nord et du Centre, spécialisés dans les secteurs industriels traditionnels, surtout lorsqu’ils sont éloignés des métropoles régionales.

De manière générale, individuellement, quelles possibilités ont les personnes qui n’ont pas les qualifications adaptées aux besoins de leur région, pour retrouver un emploi ? Quelles sont les options réalistes en termes de reconversion, notamment pour les seniors ? 

Le processus continu de redéfinition des métiers s’est accéléré avec la diffusion des nouvelles technologies de l’information et des communications, dans un contexte de mondialisation, ce qui sollicite plus que jamais les capacités d’adaptation des entreprises, des territoires et des personnes.

La bonne nouvelle est que les perspectives sont favorables en termes de niveau d’emploi. Les besoins sont autour de 800 000 nouveaux emplois chaque année selon France Stratégie ce qui correspond peu ou prou aux entrées annuelles de jeunes sur le marché du travail.

Mais pour tirer le meilleur parti de ces nouveaux gisements d’activité, il faut parfois être en mesure de changer de secteur, de territoire ou de métier. La solution est donc dans la combinaison d’une mobilité professionnelle et géographique. Ces changements peuvent d’ailleurs se faire au bénéfice des personnes s’ils sont anticipés et préparés dans la durée. La solution individuelle réside dans la formation tout au long de la vie, y compris pour les seniors qui sont eux aussi concernés par le changement.

Vers quel type de structures se tourner ?

Les interlocuteurs ne manquent pas, dans les entreprises et en dehors. Il existe une grande variété de structures spécialisées dans l’orientation et dans la formation, qui peuvent accompagner les personnes au plus près de leurs besoins. Pôle emploi joue aussi ce rôle d’accompagnement.

En termes de formation, quelles options privilégier pour les jeunes ?

Le rapport de France Stratégie dresse un panorama détaillé des filières professionnelles les plus porteuses et les possibilités ne manquent pas pour les jeunes. De la santé aux services à la personne, en passant par l’encadrement administratif, comptable et financier, les métiers de la vente ou les fonctions d’étude et de recherche, les choix sont très ouverts. La difficulté est de trouver l’univers professionnel qui convient le mieux pour chacun et de toujours conserver des possibilités d’adaptation.   

Dans le cas des chômeurs de longue durée, quelles solutions s’offrent à eux pour se repositionner sur le marché de l’emploi ?  

Le chômage de longue durée s’est considérablement aggravé depuis le début de la crise ce qui pose en des termes renouvelés la question du retour à l’emploi pour les personnes. On sait qu’à niveau de qualification et d’expérience donné, un passage prolongé par le chômage réduit les chances d’accéder à un emploi. Il y a bien une difficulté spécifique pour les personnes les plus éloignées de l’emploi.

Pour éviter ce piège du chômage de longue durée, il convient sans doute d’élargir le périmètre de la recherche d’emploi et d’actualiser ses aspirations salariales au fur et à mesure de l’allongement de la période de chômage. La solution n’est pas non plus d’accepter n’importe quel type d’emploi sans cohérence de parcours. Un retour à l’emploi rapide n’est pas un retour à l’emploi durable.

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