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À défaut d’un air de qualité microbiologique satisfaisante, on peut se protéger en portant un masque de type FFP2 dans ces situations (lieux clos incluant les transports publics).
À défaut d’un air de qualité microbiologique satisfaisante, on peut se protéger en portant un masque de type FFP2 dans ces situations (lieux clos incluant les transports publics).
©DENIS CHARLET / AFP

Effet confinement

Des données en Angleterre suggèrent des hausses de cas de listeria, de légionellose, de rougeole, de scarlatine, de tuberculose et de Covid.

Antoine Flahault

Antoine Flahault

 Antoine Flahault, est médecin, épidémiologiste, professeur de santé publique, directeur de l’Institut de Santé Globale, à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève. Il a fondé et dirigé l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (Rennes, France), a été co-directeur du Centre Virchow-Villermé à la Faculté de Médecine de l’Université de Paris, à l’Hôtel-Dieu. Il est membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine. 

 

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Atlantico : Des données en Angleterre suggèrent des hausses de cas de listeria, de légionellose, de rougeole, de scarlatine, de tuberculose et de Covid. Sommes-nous de plus en plus malades depuis la pandémie de Covid-19 ? Le reste de l’Europe et la France sont-ils aussi touchés ?
Antoine Flahault : En effet, dans de nombreux pays du monde où ces données sont colligées, on observe depuis un an une augmentation de nombreuses pathologies infectieuses qui avaient beaucoup régressé durant la pandémie. On peut aussi ajouter la coqueluche à cette liste. La France et le reste de l’Europe ne sont pas épargnés par le phénomène.
Cette recrudescence de maladies est-elle liée à la période des confinements ? L’immunité collective qui fonctionnait si bien pour toutes ces maladies avant les confinements s’est-elle effondrée ?
Sur le plan chronologique il est clair que cette recrudescence survient depuis que l’on a levé toutes les restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid. Toutes les maladies infectieuses dont la transmission est par voie quasi-exclusivement par aérosol, comme le Covid, c’est-à-dire la tuberculose, la rougeole, la coqueluche ou encore la légionellose, mais aussi des pathologies manuportées comme les shigelloses ont été en effet très freinées par les mesures sanitaires mises en place contre le Covid. Ainsi, la France a connu une très forte accalmie vis-à-vis de la coqueluche de 2020 à 2022. Depuis 2023, on assiste à un rattrapage du nombre de cas d’infections rapportées, mais ce nombre ne dépasse pas ce qui aurait dû se produire si on le cumule sur trois ans de restrictions sanitaires.
Comment se prémunir contre les risques de contamination dans de telles conditions ? Les contaminations et les virus saisonniers vont-ils permettre de reconstituer l’immunité ?
Nous sommes nombreux à demander que des investissements publics soient programmés pour réduire les risques de ces infections respiratoires. Il faudrait améliorer considérablement la qualité de l’air intérieur que nous respirons notamment dans les lieux clos, bondés où l’on passe plus d’une heure, à commencer par les écoles, les hôpitaux et les EHPAD. À défaut d’un air de qualité microbiologique satisfaisante, on peut se protéger en portant un masque de type FFP2 dans ces situations (lieux clos incluant les transports publics).
Les personnes à risque doivent-elles être particulièrement vigilantes en cette période face à la hausse des contaminations et des maladies ?
Le coronavirus est hautement transmissible et une grande partie de la population est infectée à chaque vague désormais.  Les personnes très âgées, les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et leurs bébés doivent être particulièrement protégées lorsque le coronavirus circule à nouveau de manière intense sur le territoire comme à nouveau  actuellement . Ces personnes particulièrement fragiles  peuvent aussi être mieux protégées par l’administration d’un nouveau rappel vaccinal contre le Covid.
La résistance aux antibiotiques et le fait que certains traitements soient inadaptés participent-ils aussi à ce phénomène ?
Les résistances aux antibiotiques représentent un véritable problème de santé publique mais je ne crois pas qu’il y ait un lien avéré avec la recrudescence de la plupart des maladies infectieuses que nous avons évoquées plus haut. La coqueluche par exemple est rarement traitée par antibiotiques parce qu’on fait généralement le diagnostic tardivement alors qu’ils ne sont plus efficaces contre la toux persistante de la coqueluche. Concernant la tuberculose, il est vrai qu’il y a de plus en plus de souches responsables résistantes aux antituberculeux, mais ce phénomène est indépendant des restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid.


Antoine Flahault a publié, « Prévenez-moi ! Une meilleure santé à tout âge », aux éditions Robert Laffont

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