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Et si De Gaulle revenait ?
Et si De Gaulle revenait ?
©VINCENT KESSLER / POOL / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Comment trouver, dans la classe politique actuelle, la recette miraculeuse capable de remettre le pays à sa place ?

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Cabrel a eu quelques beaux albums, mais le plus réussi est sans conteste (c’est mon avis et je le partage !) celui intitulé « Samedi soir sur la terre ». Un petit chef-d’œuvre pour moi, tant les musiciens sont aériens, le rythme jazzy sublime et les paroles gravées dans la soie. Et justement, l’une des chansons au titre éponyme, se termine ainsi « Dieu qui s’assoit sur le bord du monde et pleure de le voir tel qu’il est ». De Gaulle, en politique, est considéré par beaucoup comme un Dieu, et si il regarde encore le monde politique Français et Européen, il doit y perdre les dernières larmes de son corps. 

Considérer que les LR en sont encore ses descendants est certainement l’insulte la plus grave à lui faire. Considérer que la grandeur doit présider au destin politique ou qu’il faut alors s’en retirer et tirer sa révérence, est une valeur qui n’a plus cours, tant les nôtres ne pensent qu’à durer, surtout quand ils sont médiocres. La honte n’existe plus, elle est devenue la mère de la rente politique. Enfin, considérer que l’homme politique qui réussit est celui qui donne pouvoir et indépendance à son pays, semble être un concept lui aussi délaissé par nos gouvernants, Européens et Nationaux, qui font de l’Europe un jouet qui régule pour préserver son éclat à défaut d’avoir encore une valeur en rayon. 

Il est toujours hasardeux de se livrer au jeu du « et s’il (ou elle) était là, que dirait-il » car chacun est le fruit de son contexte, d’un moment de l’histoire, le reflet d’une culture, et réimplanter la même graine dans un terrain différent, ne produit quasiment jamais les mêmes effets. Mais l’exercice, destiné à se poser la question de l’héritage des grands et de sa dilapidation, reste utile à tout moment, afin de construire l’avenir en capitalisant sur le passé. Tout en l’adaptant à son temps. Il y a des constantes, intemporelles, alors faisons-nous ensemble un petit retour vers le futur, pour le plaisir. Et par nécessité. 

Le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense au Grand Homme, c’est indépendance. Une des obsessions, me semble-t-il, de cet homme qui a vécu la tentative d’asservissement de l’Europe par un cinglé malheureusement « génial », était de préserver à tout prix, la paix et l’indépendance. Ce qui passait par l’énergie et la puissance militaire. Quand je pense, au passage, à ceux qui font un parallèle entre ce que Hitler a fait, et ce qu’Israël fait à Gaza, en ces jours de commémoration de la Shoah, j’ai honte pour ce pays qui laisse faire, sans les punir, une partie de ces citoyens qui n’ont même plus honte d’être antisémites, y compris parmi ses propres « irresponsables politiques ». Indépendance donc. C’est à cette période que l’on décida de se doter d’une énergie que nous n’avions pas naturellement, et notamment du nucléaire. Militairement, il s’agissait de faire de l’Armée, un des ciments de la nation, d’y inscrire la conscription comme un devoir naturel et de nourrir le sentiment d’appartenance à la nation. 

Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment vous dire….Nous avons laminé, en sombrant sous le joug des « khmers verts » (le surnom de nos écologistes, à qui l’on doit ces mesures qui tuent nos agriculteurs), l’énergie nucléaire, espérant remplacer sa puissance par de grands moulins à vent et des citoyens sur batterie. Remplacer la réflexion sur l’énergie par la défaite de la décroissance, qui justement arrive faute de démographie et signifie la fin de notre modèle démocratique et d’innovation. Côté armée, notre « grand » Chirac, qui voulait tuer le père, a tué le service militaire, qui nous aurait entre autres avantages, permis d’isoler cette jeunesse en lutte avec notre culture et nos valeurs, qu’une année passée sous les drapeaux aurait souvent permis de remettre au centre du village et non de sa mosquée.

Que ferait de Gaulle aujourd’hui ? Il comprendrait qu’il faudrait miser sur les nouvelles technologies du nucléaire, plus propre, encore plus puissant, et faire en sorte que cela se passe non pas en marche, mais au pas de course. Donnant ainsi à la France son indépendance, des prix plus bas, et une capacité d’alimenter l’énorme énergie nécessaire pour alimenter un monde désormais digital. A mon sens, il aurait compris que l’énergie et le cœur de la puissance, résident dans la data et le numérique, l’IA et le super-calcul, et aurait fait en sorte que l’on finance massivement ces secteurs stratégiques, y compris l’espace, tout en éduquant une élite, ce qu’il avait également fait à l’époque, mais d’une autre nature, plus créatrice et moins matricielle, plus visionnaire et moins centrée sur le pouvoir, afin de se doter des hommes et femmes pour lui donner vie. Investir dans la recherche, et la payer. Dans les maths, et les magnifier, sans mépris pour les autres. Dans l’espace, pour en tirer les bénéfices économiques, écologiques, actuels et futurs. Il rétablirait le service militaire, mais en lui donnant également des formes nouvelles, plus proche d’ailleurs, de ce que fait le service militaire en Israël, en l’ouvrant également aux femmes. 

Le second mot, qui me vient à l’esprit, est le sens de l’État et le régime présidentiel. Notre constitution a été faite pour donner une prédominance forte au Président. Le problème, c’est que lorsque ce président est bon, tout va bien. Quand ils sont aussi mauvais que ceux que nous subissons depuis un moment, cela devient catastrophique. Pour rétablir l’équilibre, il pourrait revoir sa copie et l’adapter au temps, pour que le temps se réadapte aux nécessités. 

Il pourrait rétablir un septennat, mais non renouvelable. Afin que l’obsession des sondages ne soit plus le fil directeur de l’action politique. Sinon, elle deviendra un feuilleton sur TikTok, et ce jour-là, nous aurons vraiment atteint le fonds. Il pourrait du coup réfléchir à supprimer l’inamovibilité des hauts-fonctionnaires, qui devront se soumettre à l’élu ou se démettre, voire même mettre fin au statut de la fonction publique, afin de pouvoir la purger de ses hordes d’extrême gauche, qui gangrènent et contestent le pouvoir des élus, et violent l’esprit de la Loi, en l’interprétant à l’aune de leurs opinions politiques. Il pourrait se décider à décapiter le pouvoir Parisien, devenu aveugle et sourd aux régions et aux « vraies gens », en donnant justement moins de pouvoir au président et plus aux territoires. En échange d’une simplification de son fonctionnement, en supprimant les départements et surtout les métropoles, ces machines à tuer les petits, à doubler les compétences (incompétences en l’occurrence), les coûts et les embauches, qui contribuent à faire exploser la dépense publique au seul profit des Maires des grandes villes, qui se veulent Roi à vie dans leur Royaume. 

Pour éviter la honte d’avoir des Maires de Paris qui avilissent l’une des plus belles villes du monde, il pourrait y rétablir un mode de suffrage différent et surtout la limitation à 2 du nombre des mandats. Cela permettrait de faire en sorte que certains calvaires restent limités dans le temps…. !! 

L’un des derniers mots qui me viennent à l’esprit, est celui de culture. Malraux quand même ! Un sujet sur lequel Mitterrand aura marqué quelques points, malgré les colonnes de Burenne. Quelques grands travaux, synonymes de cadeaux à l’avenir. Tout ce qui attire les touristes en France, ce n’est pas (malheureusement) ses promesses d’avenir, mais les vestiges issus de ces années de grandeur, voire de démesure. En matière de culture, il faut un esprit large, résister à la dictature du présent et à son jugement. Il faut y faire triompher ses valeurs et ne pas en avoir honte. Tous ceux qui relisent l’histoire, savent qu’un pays qui rayonne et peut rêver à un avenir, doit réunir en son sein, l’investissement sur l’économie, celle du futur, le rayonnement de la culture, et l’excellence de la recherche scientifique. Elle doit aussi faire triompher la fierté du pays, ce qui passe aussi par le sport, et l’excellence dans tous les compartiments. Nul besoin de vous rappeler, que sur chacun de ces points, nous avons abandonné le terrain, chaque centimètre carré est désormais vide, dévasté, orphelin. 

Aucun investissement d’avenir. La culture orpheline ou gangrénée par une vision de plus en plus wokiste. Une armée, (comme la police) lâchée aux chiens à toute occasion. Une dépendance absolue faute de moyens investis au bon endroit. Une Europe technocratique et déconnectée, incapable d’une autre mission que de créer des normes ubuesques au détriment de ses propres acteurs. Un pouvoir Parisien, qui malgré la crise des gilets jaunes, qui aurait pourtant dû lui servir de leçon, refait une erreur différente, 5 ans plus tard, en écrasant un peu plus son agriculture à coups de surtaxes idiotes. Un président qui enchaîne les discours vides et souvent contradictoires, sorte de hurlement à la mort de celui qui ne comprend plus son pays faute de les avoir jamais compris, par manque de temps et d’expérience. Des politiques sans vision, aveuglés par l’importance de leur propre destin. Darmanin, Attal, Ciotti, Mélanchon, Le Pen.. Comment trouver dans ces rentiers de la politique, la recette miraculeuse capable de remettre le pays à sa place, celle que ses citoyens et ses entreprises méritent. 

A ce rythme, Hanouna deviendra ministre de la Culture, Benjamin Castaldi, de la santé, comme j’aime…XXX de l’économie (marxiste), Michel-Edouard Leclerc du pouvoir d’achat (afin de finir son œuvre de destruction des PME françaises), Mélenchon ou Edwy Plenel à l’éducation pour nous persuader que Charles Martel n’avait finalement arrêté personne à Poitiers, Ciotti à la Défense pour faire rire les plantons, et Oudéa au numérique, au sport, et à l’égalité des chances, afin de lui permettre de retrouver un salaire proche de ses habitudes. 

En creusant, et il faudrait creuser un peu plus le sillon de cette tribune, nous pourrions certainement aller plus loin et en extraire un programme pour 2027. Il faudra y revenir en son temps !!

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