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"Les accords de Schengen 
doivent juste être précisés"
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Immigration

Après la France et l'Italie qui veulent pouvoir reprendre les contrôles aux frontières en cas d'afflux massif d'immigrants, le Danemark a annoncé mercredi qu'il rétablissait en partie les barrières de douane avec l'Allemagne et la Suède. Schengen doit évoluer pour passer le cap.

Olivier Jehin

Olivier Jehin

Olivier Jehin est responsable de l'Institut français des relations internationales (Ifri) à Bruxelles.

Journaliste spécialisé dans les affaires européennes, il dirige actuellement "Europe Diplomatie & Défense", la publication bihebdomadaire de l’Agence Europe consacrée à la défense européenne et à l’OTAN. 

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Atlantico : Depuis quelques semaines, les accords de Schengen sont durablement mis à mal, aussi bien par l’arrivée d’immigrés en provenance de Libye et de Tunisie que de l’intérieur par des pays membres qui commencent par douter de leur efficacité, notamment le Danemark. Où va Schengen ?

Olivier Jehin : Tout d’abord, on se pose la question de savoir s’il ne serait pas utile de préciser les dispositions de l’accord. L’objectif, c’est effectivement de fixer les modalités de rétablissement de ces contrôles dans des cas exceptionnels et rien que ça, car les accords de Schengen actuels sont un peu flous sur certains points; A partir de là, on n’a pas détricoté l’accord ni touché à la libre circulation des personnes qui sont les pilliers de Schengen. Simplement certaines mesures vont être précisées. C’est une bonne chose, même si c’est un peu dommage que ce soit la conséquence d’un mouvement d’immigration qui est certes illégal, mais qui est finalement un mouvement de déplacement de personnes ou de flux de personnes, qui se déplacent sans qu’il n’y ait rien de malveillant dans leur venue en Europe.

Le fait que l’on commence à remettre en cause les accords, n’est-ce pas la fin de Schengen ?

Les traités sont des choses souvent imparfaites comme les contrats. Dans la vie quotidienne, on fait des avenants aux contrats. De la même façon, il peut arriver que l’on ait besoin de faire des avenants aux contrats publics que sont les traités. Il s'agit donc de quelque chose qui fait partie de la vie normale d’un traité et cela n’a rien avoir avec une procédure de divorce.

La deuxième chose, c’est qu’aujourd’hui on est dans une Europe où, un peu partout, des mouvements populistes, eurosceptiques, sécuritaires, identitaires, xénophobes et extrémistes ont le vent en poupe parce qu’ils bénéficient d’une situation de crise économique et sociale forte et d’un sentiment d’insécurité bien ancré dans la population. Le fait que ces mouvements peuvent induire des conséquences sur les politiques qui sont menées par les gouvernements est une chose avérée. Dans ces conditions, il peut y avoir des dérapages avec un affaiblissement des politiques européennes ou des droits qui sont issus des traités. C’est un risque, mais nous n’en sommes pas encore là.

Y-a-t-il un vrai risque de voir certains pays de l'union quitter l’espace Schengen ?

A l’heure où l'on parle, personne n’a parlé de quitter l’espace Schengen, personne n’a parlé de remettre en cause la liberté de circulation. Les seuls propos qui ont été tenus, sont des propos concernant des craintes passagères, des mesures temporaires où éventuellement des propos un peu plus populistes mais qui ne seront pas dans l’immédiat suivis d’effets.

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