Retour de télétravail : trop de temps passé au bureau nuirait à la collaboration<!-- --> | Atlantico.fr
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Le confinement a montré que de nombreuses missions sont télétravaillables, ce qui n'avait pas été envisagé avant.
Le confinement a montré que de nombreuses missions sont télétravaillables, ce qui n'avait pas été envisagé avant.
©Magali Cohen/Hans Lucas/AFP

Équilibre

Selon une nouvelle étude, une augmentation du nombre de jours passés au bureau nuit à la satisfaction et à l'engagement car cela remet en question l'équilibre travail-vie personnelle.

Caroline Diard

Caroline Diard

Caroline Diard est professeur associé au département Droit des Affaires et Ressources Humaines à la Toulouse Business School.

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Atlantico : Quel impact le nombre de jours passés au bureau a-t-il sur la satisfaction des employés en termes d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée? Pouvez-vous nous en dire plus sur les raisons derrière ces résultats ? 

Caroline Diard : L'étude conduite par Leesman révèle que la qualité, et non la quantité, du temps passé au bureau prime. Augmenter le nombre de jours au bureau nuit à la satisfaction et à l'engagement car cela remet en question l'équilibre travail-vie personnelle. Ne pas se rendre physiquement au bureau permet de diminuer le temps de transport. Le temps épargné contribue à mieux équilibrer la vie professionnelle et personnelle. Le temps libéré est consacré à  : 50 % pour la vie de famille ; 51 % pour le repos ; 35 % pour les loisirs ; (enquête 2023 de l'observatoire du télétravail de la l'UGIC-CGT, Télétravail et travail hybride : Quelles conséquences ? Le temps passé au bureau doit être "différenciant", c'est à dire que le collaborateur qui se rend au bureau doit y trouver des avantages. L'article de la BBC mentionne les relations interpersonnelles comme éléments de satisfaction. D'autres avantages peuvent également être liés à la présence au bureau : accès à des outils non disponibles à domicile, convivialité des espaces, ergonomie des postes de travail, ambiance visuelle et sonore... Les employeurs doivent se demander comment faire de la présence au bureau un outil de motivation, d'engagement et de satisfaction. L'espace de travail est à réinventer.
Allison English mentionne que c'est la qualité des interactions qui prime sur la quantité. Pourriez-vous expliquer comment les entreprises peuvent améliorer la qualité des interactions entre employés dans un environnement hybride? De plus, en quoi le télétravail a ses limites et ses avantages ?
Afin d'améliorer les interactions, il parait important d'organiser des temps collectifs avec des activités partagées. Etre ensemble au bureau doit signifier des interactions productives autour de tâches communes. Certaines entreprises qui fonctionnent en mode hybride ont choisi de "banaliser" une journée par semaine où la quasi totalité des équipes sont présentes. Cette organisation permet de planifier tous les temps nécessitant des échanges en présentiel sur une journée. 
Ceci peut être évidemment nuancé car cela suppose d'avoir un espace pour tous. Cela peut aussi être envisagé au seul niveau d'une équipe : chaque manager décide d'un jour imposé et ainsi une répartition optimale s'effectue sur la semaine.
L'étude de Leesman suggère que l'engagement et la collaboration s'améliorent dans un cadre hybride avec un maximum de trois jours au bureau. Quelles sont les stratégies les plus efficaces pour les entreprises afin d'optimiser ces trois jours de présence? Comment cela pourrait optimiser la collaboration et non pas la nuire ?
Les résultats de l'étude menée par l'observatoire du télétravail montrent également un consensus autour de 2 jours de télétravail à domicile par semaine.
Optimiser les jours au bureau revient à tenter d'effectuer tout ce qui peut être réalisé plus rapidement et plus efficacement qu'en mode dispersé. Par exemple pour un comité de pilotage, il est parfois plus aisé, avec des échanges en présentiel, de débattre d'un point bloquant. Un élément qui n'est pas évoqué dans l'étude est la possibilité en présentiel de profiter d'un usage d'outils numériques qui ne sont pas tous disponibles à distance (souvent pour des raisons de sécurité des données ou de confidentialité ou d'accessibilité de licences de logiciel).
La question de la fréquence de présence au bureau semble varier selon les activités de l'entreprise et le rôle des employés. Quels critères spécifiques devraient être pris en compte par les entreprises pour déterminer le modèle hybride idéal pour leurs équipes ?
Le confinement a montré que de nombreuses missions sont télétravaillables ce qui n'avait pas été envisagé avant. Certaines professions sont particulièrement adaptées à l'hybridation (consultants, commerciaux itinérants, enseignants-chercheurs) car les missions peuvent être exercées dans des lieux variés (domicile, tiers lieu, en mode nomade...).

Afin d'identifier quels critères pour déterminer le mode hybride est le plus adapté, il faut réfléchir en termes de contenu des postes (cartographie des missions et des compétences) et être en mesure de décrire les intéractions (intensité, niveau) indispensables à la réalisation des objectifs.  

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