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Retard de paiement : quand les grands groupes n'hésitent pas à provoquer la faillite des PME
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Bras de fer

En France, une défaillance d'entreprise sur quatre est liée à des retards de paiement.

Brice  Pineau

Brice Pineau

Brice Pineau est Co-président de la Commission Pme/Grands groupes et dirigeant d’Harvest.

En 1987, il crée BMC-ITD, un éditeur de logiciels de simulation pour le monde financier, et lance une première gamme de produits autour du calcul de l'impôt, sur PC et sur Minitel.

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  1. Atlantico : Selon la société Altares, seulement 33,2% des entreprises ont pu régler leurs paiements à la date prévue durant ce second trimestre d'activité. Comment expliquer cette situation ?

Brice Pineau : Nous dénonçons depuis longtemps l’allongement des délais de paiement. Ces retards sont souvent le fait de mauvais payeurs, pour la plupart des grands groupes, qui profitent d’un rapport de force favorable pour imposer aux PME de multiples retards de paiement. En moyenne, ces PME françaises sont payées à 72 jours contre 38 pour les entreprises allemandes.

Nous pouvons dire que les grands donneurs d’ordres financent ainsi une partie de leur trésorerie.

  1. Quelles sont les conséquences de ces défaillances sur l’activité globale économique ?

Les conséquences sont bien souvent dramatiques pour les entreprises, et particulièrement pour les PME. Ces dernières souffrent des impayés de leurs clients qui sont utilisés pour financer le besoin en fonds de roulement des grandes entreprises.

Il suffit de remarquer qu’une défaillance d’entreprise sur quatre est liée à des retards de paiement pour comprendre l’ampleur du problème.

Dans un contexte où les niveaux de rentabilité et les taux d’autofinancement sont déjà faibles, l’allongement des délais de paiement en France contribue à dévaloriser nos entreprises dans la compétition européenne et mondiale.

  1. Pourquoi les jeunes entreprises sont-elles particulièrement vulnérables ?

Les jeunes entreprises pâtissent de plusieurs handicaps face à ce problème. Elles doivent en priorité assurer des frais fixes qu’elles ne peuvent diminuer. Un retard de paiement dans ce contexte entraine inéluctablement d’importants déséquilibres budgétaires.

Notons également que leurs rapports de force avec les grands comptes sont défavorables. Ces derniers jouissent souvent d’un quasi-monopole de commandes qui laisse très peu de marges de négociation aux PME.

  1. Quelles actions préconisez-vous pour optimiser les délais de paiement et conforter les trésoreries ? 

Le respect de la Loi de Modernisation de l’Economie de 2008 serait déjà un grand pas. CroissancePlus va plus loin et souhaite que le délai légal soit réduit à 30 jours afin de favoriser le développement des entreprises de croissance.

Les entrepreneurs demandent également la reconduction d’un médiateur des délais de paiement aux pouvoirs élargis afin que les PME puissent dénoncer les pratiques abusives. Les mauvais payeurs seraient alors immédiatement sanctionnés.

Par ailleurs, la situation actuelle consistant à attendre l’émission d’un bon de commande n’est pas réaliste. C’est pourquoi nous proposons de fixer le début effectif d’une prestation comme déclencheur, ce qui serait plus conforme aux besoins des fournisseurs.

Pour plus d'informations : la fiche pratique de Croissance Plus

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