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Réfugiés afghans : ne rajoutons pas la honte au déshonneur…
©AFP

Lâchetés occidentales

Hélas, nous n’en sommes pas loin…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le déshonneur, c’est la chute de Kaboul, abandonnée par les Américains. Le déshonneur, ce sont les images qui rappellent celles, pathétiques, de Saïgon en 1975. Le déshonneur, c’est Trump qui négocie avec les talibans à Doha. Le déshonneur, c’est Biden qui transforme la retraite des GI’s en déroute. 

Le déshonneur c’est aussi nous, nous tous. On fait haro sur les Américains en France, mais nous avons eu des soldats en Afghanistan. Tout comme les Anglais, les Allemands et d’autres. Et nous avons déserté les premiers. C’est tout l’Occident qui est sali, humilié par la chute de Kaboul. Et nous en paierons les conséquences car la défaite subie en Afghanistan aura l’effet d’un élixir de jouvence sur tous les islamistes du monde. 

Etait-il besoin d’ajouter la honte à ce déshonneur ? Nombreux sont ceux qui s’y emploient en France. Du côté de la droite et de l’extrême droite, des voix s’élèvent pour nous mettre en garde contre le risque d’une « vague migratoire venue d’Afghanistan ». Plus révoltant encore Macron dit la même chose.  C’est faire preuve d’une laideur d’âme doublée d’une invalidité du cœur*.

Ainsi flatte-t-on sans vergogne les égoïsmes petits bourgeois. Car ces « envahisseurs » fuyant l’Afghanistan sont des résistants et des opposants à la dictature talibane. Refuserons-nous d’accueillir des filles qui ne veulent pas choisir entre la burqa et la lapidation ? Rejetterons-nous des hommes qui risquent  d’être exécutés car ils ne veulent pas se laisser pousser la barbe ? Oui le déshonneur de la défaite est acté. De grâce, n’y rajoutons pas la honte.

*Il faut ici rendre hommage à un homme de gauche, Olivier Faure, qui a appelé à accueillir les Afghans. 

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