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Racisme, misère, crime : quelques approximations "progressistes"
©GERARD JULIEN / AFP

Tromperies

Dans Libé du 25 avril passé, l'agitateur trotskiste animant "Droit au logement" serine le sempiternel bobard hugolien "S'ils veulent combattre la criminalité, qu'ils aillent à sa source, la pauvreté". À Mayotte comme partout ailleurs, plus encore de logements sociaux, d'infrastructures, de voies publiques, d'eau courante, d'électricité, de transports et de services sociaux - et hop ! Plus de crime. Ce que Libé avale sans réagir.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Or la méthode DAL a déjà servi à grande échelle, avec des moyens que la France n'aura jamais : la première manne pétrolière au monde. Résultat, une explosion criminelle inouïe. En octobre 2010 dans Le Monde, un ex-chef de la guérilla salvadorienne replié au Venezuela décrit l'étendue du désastre. Depuis l'arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1998, des investissements sociaux massifs prétendent y combattre la pauvreté. Dans la décennie suivante pourtant, plus de 120 000 vénézuéliens sont assassinés, surtout des pauvres. Chavez redistribue massivement la manne pétrolière, mais le riche Venezuela et le pauvre Honduras sont alors au premier rang pour les homicides. Hou-Hou, le Dal ! Conclusion du guérillero : Quel lien entre pauvreté et insécurité, si celle-ci augmente quand on redistribue les richesses ? De fait, l'Inde compte bien plus d'indigents que les États-Unis, mais les homicides (par habitants, dans les deux cas) y sont nettement moindres. Conclusion : la sécurité est ici primordiale : sans elle, les autres droits humains restent lettre morte.

Seconde jérémiade, tout aussi fausse : l'inégalité des chances, les immigrés relégués dans des ghettos, sans espoir d'y attraper le fameux "ascenseur social". Pleureuses progressistes, ouvrez Libé ! Le 6 avril passé, on y lit qu'en France, l'origine sociale reste, de loin, le premier discriminateur pour l'inégalité des chances. De fait, le "revenu d'activité" dépend bien plus de l'origine sociale que du sexe, du lieu d'origine, ou de l'ascendance migratoire. (Étude sur 100 000 individus de 31 à 46 ans, sur l'an 2018). Il y a "hétérogénéité des destins... Les caractéristiques et l'environnement dans lequel vous avez grandi ne prédisent pas ce que vous deviendrez à l'âge adulte". Ici, l'incidence de "L'origine sociale" est plus de SIX FOIS supérieure à "natif/descendant d'immigré." Décodeur : un prolo gaulois n'est pas mieux loti - loin de là - qu'un immigré. Où est le "privilège blanc" ? Attendons patiemment la réponse.

Quel est alors l'antidote au syndrome vénézuélien ? Enfantin : mais inadmissible pour les libertariens-mondains du New York Times, et leurs subordonnés-médiatiques d'Europe. C'est la loi et l'ordre. Exemple criant, celui du Salvador (proche du Venezuela). En 2019, le président Nayib Bukele est élu dans un enfer criminel. La décennie d'avant, son taux connu d'homicides dépasse les 100 pour 100 000 habitants (Union européenne, moyenne de 2 pour 100 000). Des gangs s'y entretuent autant qu'ils martyrisent la population. Bukele prévient une fois, deux fois... À la troisième, il déclare l'état d'urgence (mars 2022) et ouvre un vaste "Centre de confinement du terrorisme" (CCT). Sur quoi, il fait rafler les plus de 60 000 gangsters du pays (sur 6,5 millions d'habitants), envoyés méditer dans ce CCT, le temps qu'il faudra, sur le concept de paix sociale.

La tâche n'était pas trop ardue, les crétins en cause se faisant d'usage tatouer le nom de leur gang (MS13 ou M-18) sur le front ou les joues. Bien entendu, le New York Times s'insurge : droits humains (décodeur, ceux des bandits) ... État policier ! Suivent d'inénarrables articles sur la grand-mère regardée de travers par un militaire... le jeune à qui un policier a retourné un ongle. Impavide, Bukele avance. Résultat, le 10 mai 2023, un an entier sans un seul homicide. 365 jours, zéro assassinat. Naguère, plus de 6 000 par an, jusqu'à 18 morts par jour... La population, ravie, approuve par sondage à 90%.

Devant un tel succès - les bandits en taule, la population délivrée d'un réel "terrorisme des rues", les antifa-chouchous du New York Times crient bien sûr au "fascisme". Pour ces puérils-œdipiens zigotos, est "fasciste" tout ce qui les rappelle à l'ordre ; d'abord, papa bien sûr, exigeant jadis qu'ils rangent leur coffre à jouets... 

À leur intention, en trois citations, cette critique philosophique de la posture "anti" : "Dans le champ de la pensée essentielle, toute réfutation est un non-sens... Tout "anti" reste en son essence rivé à ce contre quoi il s'adresse... Toute opposition sous forme d'anti, toutes les oppositions réactives, sont pour une part essentielle déterminées aussi par cela à quoi elles s'opposent, même si elles se veulent la figure inversée de ce contre quoi elles se dressent". (Martin Heidegger).

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