Qui bénéficie véritablement des milliards créés par les banques centrales ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
L'assouplissement quantitatif et autres mesures inflationnistes ne profitent pas à tout le monde...
L'assouplissement quantitatif et autres mesures inflationnistes ne profitent pas à tout le monde...
©Reuters

Decod'Eco

L'assouplissement quantitatif et autres mesures inflationnistes ne profitent pas à tout le monde...

Bill Bonner

Bill Bonner

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450 000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

Voir la bio »

Si l'on en croit le Wall Street Journal, le rebond des actions est en train de se transformer en un vrai marché haussier.

Pourquoi ? Parce qu’il y a quantité d’argent en circulation.

Il y a même une “surabondance de capitaux” dans le monde, déclare Bain & Co. L’argent est dans les banques, les fonds d’investissements, les trésoreries des entreprises — bref, partout sauf là où on en a besoin. Les ménages se serrent la ceinture. Mais les secteurs de la finance et des entreprises en ont plein les poches.

Bain déclare que le monde sera “inondé de capitaux” jusqu’en 2020, date où les actifs financiers devraient atteindre 10 fois la taille de l’économie mondiale — 900 000 milliards de dollars pour un PIB mondial de 90 000 milliards de dollars.

Et qui devons-nous remercier pour tout cet argent ? Les banques centrales !

Les Etats-Unis ont mis en place un programme d’assouplissement quantitatif éternel. Le Japon a annoncé qu’il fera tout ce qu’il faudra pour faire grimper ses propres marchés. Mario Draghi, à la tête de la Banque centrale européenne, a dit la semaine dernière qu’il en fera plus pour fournir des liquidités à l’Europe ; l’euro a été vendu suite à la nouvelle.

Quant à la banque centrale britannique, elle a un nouveau directeur — un Canadien — qui devrait faire une déclaration cette semaine. Il y a de bonnes chances qu’il rejoigne le mouvement — proposant des politiques monétaires plus souples. En tant que président de la Banque du Canada, il était à la tête d’un système avec encore plus de dettes que les Etats-Unis. Alors que le ratio dette privée/revenus disponibles a baissé aux Etats-Unis, il continue de grimper au pays des érables. Aujourd’hui, le ratio est de 108% aux Etats-Unis, après avoir atteint un sommet à 130% en 2007. Au Canada, il est de 166%.

Qu’arrive-t-il à tout ce nouvel argent et crédit ?


Eh bien, quelqu’un a offert 24 milliards de dollars pour le rachat et la sortie de bourse de Dell. Virgin Media a reçu une offre pour 23 milliards de dollars. Et le marché boursier américain frôle des sommets historiques.

Les gros investisseurs rachètent des milliers de maisons particulières — en cash.

Apple a 137 milliards de dollars de liquidités. Et les entreprises américaines possèdent environ 5 000 milliards de dollars de cash, dont 2 000 milliards seraient à l’étranger.

Mais bon nombre de personnes veulent encore que les autorités en fassent plus. Le professeur Justin Wolfers : “selon leur propre cadre, ils n’en font pas assez”.

Mais c’est bien leur propre cadre qui nous inquiète. Il est tordu. Faussé. Corrompu, même. Voyons voir, qu’est-ce qui se passe vraiment ? Quelle sorte de jeu les banquiers centraux jouent-ils ?

Les banques centrales donnent à leurs amis et favoris un accès à des quantités quasi-illimitées d’argent, à un taux d’intérêt proche de zéro. Que font-ils avec cet argent ? Ils achètent des actifs précieux — des maisons, des bureaux, des entreprises, de l’or et des métaux précieux.

Les ménages ordinaires ne voient pas la couleur de cet argent ; il reste entre les mains des 1%… voire des 1/10ème des 1%. Et il n’y a pas assez de ces riches initiés pour faire bouger les marchés de consommation. Le papier toilette et le carburant grimpent lentement. Mais les prix des actions, des obligations, de l’immobilier de Manhattan et des oeuvres d’art grimpent rapidement.

Pendant ce temps, la propriété immobilière des particuliers baisse.

La détention d’actions par la classe moyenne est elle aussi sur le déclin.

Des groupes puissants et bien financés achètent. La classe moyenne — à court de fonds —, non.

Les banques centrales impriment de l’argent pour “stimuler l’économie”. Cela ne stimule pas l’économie réelle. Cela la simule, donnant l’impression qu’il y a une vraie croissance. Les prix des actifs grimpent… comme ils le feraient dans un vrai boom.

Mais dans un vrai boom, la plupart des gens deviendraient plus riches et plus aisés. Dans un boom factice, seuls quelques-uns deviennent plus riches. Un boom factice ne crée pas de richesse, il ne fait que transférer l’existante — généralement vers les plus riches.

[Intéressé par ce qui se passe vraiment dans les coulisses de l'économie — et comment y adapter vos investissements ? C'est par ici...]

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !