Quelle guerre économique ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Bercy affirme depuis des mois que les cordons de la bourse du «quoi qu'il en coûte» sont fermés.
Bercy affirme depuis des mois que les cordons de la bourse du «quoi qu'il en coûte» sont fermés.
©LOIC VENANCE / AFP

Effort de guerre

Il est vrai que nous entrepreneurs, avons mené une « guerre » contre le covid mais avec un « quoi qu’il en coûte » qui nous a facilité franchement les choses et d’ailleurs a mis le pays à plat.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

Voir la bio »

Arrêtons de faire semblant : semblant de vouloir travailler plus, semblant de simplifier, semblant de favoriser l’industrie, semblant d’aimer les entrepreneurs qui réussissent … c’est un vrai travers politique français : faire semblant d’agir !  La chimère guide même les idéologies. Les idées ne servent qu’à se différencier du parti d’à côté, les propositions sont destinées à le rester ! Les joutes oratoires ont lieu sur des propositions qui ne verront pas le jour ou tellement faiblement qu’elles n’éclaurent plus personne ; malheureusement ce travers qui enkyste la France est en train de tenir lieu de vision et de ce fait engendre découragement et révoltes, plus que tout le reste.

 Ainsi, nous parlons sans cesse « d’efforts » ou du moins de problèmes liés à la guerre mais qu’en est-il vraiment, on regarde la guerre à la télé …  La France souffre du manque d’énergie (au propre et figuré du terme !)  Nous ergotons sur le nombre de mois pour atteindre la retraite en bossant le moins possible, on fait grève … probablement pour faire face aux difficultés ? Et qu’apprend-on sans mot dire ? que pour soutenir l’effort de guerre, la Russie se prépare à mettre en place la semaine de travail de six jours ! Certes eux, sont « vraiment » en guerre ? Pendant ce temps-là, en Europe et en France on est en train de penser à la semaine de quatre jours. Au nom du confort de vie, nous nous noyons dans la demande de bien-être et de confort justement en nous privant des moyens de l’atteindre à cause d’une masse de travail insuffisante.  Alors on ne va quand même pas citer la Russie en exemple, mais cela devrait au moins nous faire réfléchir … de même que l’initiative de la chine de n’autoriser le portable aux enfants qu’une seule heure par jour ( je pensais à cela en voyant le bébé de 2 ans devant son écran, poussé par sa mère dans le charriot du supermarché …)

 Il est vrai que nous entrepreneurs, avons mené une « guerre » contre le covid mais avec un « quoi qu’il en coûte » qui nous a facilité franchement les choses et d’ailleurs a mis le pays à plat ; endettement abyssal et déficit commercial catastrophique sur la plupart des produits essentiels en particulier agricoles et alimentaires. La guerre en Ukraine nous y sommes sans y être, puisque nous fournissons un « effort de guerre » indirect important ou plutôt que nous subissons quelques répercussions, mais surtout que nombre d’entreprises ont laissé une grande partie de leur prospérité en Russie pour satisfaire aux règles de l’embargo exigées par nos Gouvernements. Nous ne sommes pas « en guerre » mais nous avons nous aussi, à supporter un « effort de guerre » dont nous nous ressentons de plus en plus et personne n’en parle, comme si la France était éternellement en vacances, ayant délégué à certains de ses citoyens de soutenir un pays sans que les Français aient à en souffrir… Travailler moins pour gagner plus, devenant un slogan Mélenchoniste apparemment apprécié des français ! Mais la réalité de nos entreprises et surtout de notre industrie, c’est qu’elles ont déjà beaucoup donné pour les « guerres » et que la fermeture de la Russie, le prix de l’énergie, l’inflation, la crise du logement et celle en conséquence du bâtiment, ont fragilisé beaucoup d’entreprises, dont les PME qui ont du mal à se maintenir.

Déjà en 1997 on avait cru bon de partager le travail avec les 35 heures, considérant que les individus étaient interchangeables et que la France était un pays prospère pour toujours, les entreprises en paient encore la facture. C’était une manière aussi d’entrer dans le 21ème siècle à reculons et d’encourager les délocalisations, ce en quoi l’objectif est parfaitement atteint.  Répétons-le quand même : messieurs les élus les plus démagos : Non la décroissance ne nous sauvera pas ! Non il ne suffit pas une nouvelle fois de travailler moins pour assurer le bonheur d’un nouveau rapport au travail.

Pire : ce n’est qu’en augmentant la masse de ce travail, en soutenant notre industrie sans la critiquer en permanence, en la développant, en encourageant la créativité et la compétence de nos entrepreneurs, en intensifiant la formation professionnelle, et surtout en travaillant davantage (mieux ?) que la France pourra se redresser …et enrichir chacun d’entre nous.   

C’est aussi cela participer à l’effort de guerre, notre guerre. AVIS !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !