Quel sera le prochain ministre de l’économie, capable de se battre contre l’inflation en 2023 ? Les noms circulent déjà……<!-- --> | Atlantico.fr
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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire accueille la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde le 25 février 2022, avant le début d'une réunion.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire accueille la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde le 25 février 2022, avant le début d'une réunion.
©Eric PIERMONT / AFP

Atlantico Business

La classe politique, comme le monde des affaires, sont incorrigibles. Ils spéculent déjà sur le nom du futur ministre de l'économie qui sera capable d'empêcher l’inflation, d'assumer les effets de la guerre et surtout de ne pas gâcher la reprise de la croissance après la pandémie.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Ce quil va falloir gérer sur le front de l’économie, après l’élection présidentielle, sapparente un peu à la quadrature du cercle. Les économies européennes sont sorties des deux années de crise pandémique en assez bon état. A la surprise de beaucoup danalystes qui nous promettaient la catastrophe, le rebond de la croissance a été historique. Rebond marqué par une reprise très forte des investissements et de lemploi dans un contexte général de modernisation. La transformation digitale et la mutation énergétique ont servi de levier.

Alors, beaucoup ont craint quun tel modèle finisse par couter très cher à la France. Les chiffres du budget 2021 publiés par lInsee montrent quils sont meilleurs que prévu en termes de croissance, demplois, et même (surprise !) en termes de déficit et dendettement publics.

Le problème, cest que la guerre en Ukraine risque de remettre en cause les perspectives de consolidation. Linflation risque de se généraliser et dans ce cas, elle peut engendrer des difficultés dans la gestion de la dette. Les taux dintérêt sont bas, mais pour que la mécanique de résorption du stock de dette fonctionne, il faut que le taux de croissance de l’économie reste durablement supérieur au prix global de largent (taux dintérêt et taux dinflation). Jusqu'à maintenant, on a bénéficié dun taux dintérêt à 0%, dune inflation faible de moins de 2 % et une croissance à 7% en 2021. C’était leldorado.

Si demain, linflation monte à 5% (et plus), et si le taux de croissance se stabilise à 4% ou même moins, le logiciel de refinancement de la dette va buguer et cest la catastrophe.

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Or, les risques dinflation importée par l’énergie (plus chère), les matières premières et les biens alimentaires sont réels si on ne trouve pas une issue rapide au conflit en Ukraine.

Avant la guerre, on sorientait vers une politique budgétaire de stabilisation. Après la guerre, il va falloir bâtir des budgets très différents et admettre quil faudra maintenir des déficits en dehors des clous.

Pourquoi ?

- parce que le système de production va avoir besoin de boosters et daides publiques,

- parce quil va falloir mettre en place une politique d’économie d’énergie (sur le pétrole, sur l’électricité)

- parce quil va falloir engager des investissements massifs pour modifier le mix énergétique, moins de gaz et de pétrole et beaucoup plus d’énergie nucléaire et naturelle ;

- parce quil va falloir gérer des relocalisations dindustries ;

- parce quil va falloir aussi augmenter les dépenses militaires.

Un tel logiciel va avoir besoin dune autre politique européenne. Il paraît impossible de revenir au respect des critères de Maastricht. Dailleurs, les chefs dEtat et de gouvernement de lEurope du Nord, en particulier lAllemagne, se préparent à un tel changement. LAllemagne va devoir changer ses approvisionnements en gaz et a déjà décidé daugmenter considérablement ses dépenses militaires qui étaient complètement bridées depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Lobligation de revenir à un déficit inférieur à 3% ne sera plus à lordre du jour. Le devoir de solidarité au sein de lUnion européenne a des chances d’être mieux accepté quauparavant.

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Bref, la politique économique et budgétaire nécessitera un changement de cap, et des négociations plus denses à Bruxelles.

Alors qui, pour être ministre de l’économie?

La classe politique et le monde des affaires sinterrogent sur le casting qui sera fait par le prochain président de la République et pour la majorité, le prochain président sera le même que le précédent.

Alors, ses choix vont dépendre des résultats chiffrés aux élections présidentielle et législatives, mais aussi et surtout de la compétence ou de ladéquation des candidats à la fonction. Il ny a évidemment pas de candidat déclaré. Mais, il y a des conseillers qui parlent et qui préparent lavenir.

A priori et à dix jours du premier tour, trois noms circulent le plus souvent, sous le sceau du secret, bien sûr.

Bruno Le Maire, qui a effectué un quinquennat à Bercy, dont tout le monde se félicite et dont on reconnaît la rigueur, lhabileté et la prudence politique et internationale dont il a fait la preuve. Dès la crise des gilets jaunes, et pendant la pandémie, il a tenu la maison et le carnet de chèques. Les chiffres prouvent que tout cela a été géré correctement. La bonne logique voudrait quil soit promu dune façon ou dune autre par le président lors du prochain gouvernement, mais personne nest dans la tête dEmmanuel Macron, ni dans celle de Bruno Le Maire. Son poids politique est faible, sa légitimité technique, internationale et européenne est forte. Les chefs dentreprises et les syndicats reconnaissent la facilité quils ont eu à travailler avec lui.  

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Christine Lagarde, la présidente de la BCE, est le nom qui revient le plus souvent dans la mouvance macronnienne... Elle a toutes les qualités pour accéder à la fonction, a-t-elle les qualités quil faudrait pour exercer la fonction dans une situation aussi compliquée et incertaine ? Cest la question que beaucoup se posent. Et ceux-là ajoutent que la France perdrait beaucoup à son départ de la Banque centrale européenne et à son remplacement par une personnalité hollandaise proche des Allemands. La France a besoin dun avocat solide à Francfort pour surveiller les taux dintérêt et pour pousser les financements mutualisés.

Thierry Breton, ex-chef dentreprise, ancien ministre pro-business, actuellement Commissaire européen. Lui aussi a beaucoup de qualité pour accéder à la fonction. Il connaît Bercy et il aurait sans doute envie dy retourner. Surtout à un moment important de l’évolution européenne. Il connaît bien les entreprises, et les chefs dentreprises, l’économie mondialisée, les contraintes de l’évolution énergétique et digitale, il na pas fait lENA, ce qui peut être un avantage. Son point faible, il na jamais fait de politique, enfin en théorie. Mais pour Emmanuel Macron, ce nest pas forcément un défaut. 

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