Quel avenir pour le virage "social-libéral" de François Hollande avec des soutiens persuadés qu'il suffirait de "mots de gauche" pour venir à bout du chômage et des inégalités ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Casse-tête avec le logo du Parti socialiste.
Casse-tête avec le logo du Parti socialiste.
©Reuters

Exception française

Delphine Batho, Thomas Legrand ou Daniel Schneidermann : politiques et éditorialistes se relaient depuis les vœux présidentiels du 31 décembre pour s'offusquer du virage "social-libéral", comprendre à droite, qu'ils y ont vu. Ces élans sont l'illustration que la gauche française fait figure d'exception dans le monde.

Atlantico : Pour Thomas Legrand, "les mots ont fait un bon bout de chemin vers la droite" (lire ici) lors des vœux présidentiels du 31 décembre. Une analyse qui agite la gauche depuis, en témoignent les réflexions de Delphine Batho au JDD (lire ici) ou encore l'édito de Daniel Schneidermann (lire ici). Si soutenir l'économie ne saura être une politique de gauche, qu'est-ce selon eux qu'une politique de gauche ? Que mettent-elles derrière le mot "gauche" ?

>>>>> A lire sur le même sujet : Mais au fait, c’est quoi le social-libéralisme ?

André Bercoff : La condition de cocu est difficile à supporter. Mais se découvrir faussement trompé est encore pire. Le soi-disant "tournant libéral" régnait sur les méninges de François Hollande depuis longtemps ; mais en bon élève de la mitterrandie glorieuse, il savait que pour être élu, il lui fallait promettre, promettre et encore promettre des lendemains qui réenchantent le rêve français. Ces mots auraient dû alerter Delphine et ses camarades. Le hic, était que l’actuel président avait à peu près dit la même chose l’année dernière, mais avec un vocabulaire beaucoup plus enrobé à gauche. Ce que souhaite en toute bonne foi, la gauche du PS, c’est le Mitterrand de 1981. Ce soir on nationalise, on distribue, on planifie, bref, on réintroduit 1936 en 2014 et peu importe la réalité, pourvu qu’on ait l’ivresse. C’est beau, c’est grand, c’est généreux, la gauche.

Jean-Marc Daniel : Ce qui est frappant c'est la prétention ancienne du Parti socialiste à être plus à gauche que ses homologues. Même Pierre Moscovici avait dit l'année dernière, à la même époque, que nous faisions la politique la plus à gauche de tous les gouvernements socialiste européens. Il y a une espèce de mythologie en France qui consiste toujours à être le plus à gauche possible. Cela n'est pas nouveau : on disait déjà du parti radical qu'il était un radis : rouge à l'extérieur et blanc à l'intérieur.

La deuxième caractéristique est que la base des partis de gauche, et singulièrement du Parti socialiste, est de moins en moins une base populaire et de plus en plus une base de fonctionnaires et de rentiers de la fonction publique, avec beaucoup d'enseignants. Tous ces gens-là sont dans des positions extrêmement conservatrices. Ils sont moins attachés au progrès qu'à l'État. Leur combat est pour l'État. Ils vont donc contester dans tout changement de position politique, c'est l'abandon des pouvoirs de l'État. Leur objectif est devenu l'État parce que c'est lié à leur rente personnelle. Ils vont assimiler discours de gauche au discours étatique, ce qui n'est pas automatique. Normalement le discours de gauche est la défense des pauvres. C'est ce que disait Tony Blair en affirmant qu'il n'y avait pas de politique économique de gauche et ni économique de droite mais des politiques économiques qui réussissent en fonction d'objectifs qui sont de gauche ou de droite. Et il précisait que l'objectif est de lutter contre la pauvreté.

La troisième caractéristique concerne Hollande. Il a toujours été plus ou moins sur cette positon. Il l'avait déjà été lors de sa conférence de presse de novembre 2012. Il y a rupture parce que ces gens de gauche ont la conviction que le président est en train de passer aux actes. Ils ont l'impression qu'ils sont en train de perdre la partie et donc ça les rend plus hargneux.

Guillaume Bernard : Deux remarques s’imposent. La première, c’est que le PS se trouve, désormais, au pied du mur. Or, il a longtemps vécu sur une ambiguïté : pour résumer, l’essentiel de ses cadres et élus étaient devenus sociaux-démocrates mais il a continué à s’appeler "socialiste" et à faire campagne avec cette étiquette. Il faut se rappeler que François Mitterrand a pris le pouvoir dans ce parti, au congrès d’Epinay, en juin 1971, en tenant un discours très à gauche, marxisant (contre la tendance réformiste incarnée notamment par Michel Rocard). Il a, ensuite, mis en place le programme commun avec le Parti communiste pour phagocyter ce dernier. D’une certaine manière, nous vivons encore sur cet héritage alors même que le paysage politique (idéologique et partisan) a changé.

La seconde remarque prolonge la première. Les forces politiques ne sont plus dans les mêmes dynamiques qu’auparavant et, en particulier, depuis l’effondrement du régime collectiviste soviétique. Si jusque dans les années 1990 la pression politique venait par la gauche (c’est le mouvement sinistrogyre évoqué par Albert Thibaudet), le phénomène s’est inversé : c’est ce que j’ai proposé d’appeler le "mouvement dextrogyre". Désormais, la pression vient par la droite de l’échiquier politique : en France, il se manifeste par la dédiabolisation du FN, la droitisation de la majorité de l’UMP, le basculement d’une partie du centre vers la gauche ou encore la disparition presque totale des forces communistes.

L’évolution dans le discours de François Hollande (il est vraie timide mais sans doute pas totalement négligeable : il a, par exemple, parlé de charges sociales et pas seulement de cotisations sociales) en est aussi une illustration. Le libéralisme (qui vient de la gauche et est passé à droite par opposition au mouvement socialiste collectiviste qui s’est développé à partir de la seconde moitié du XIXe siècle) est en train de glisser, à nouveau, mais cette fois-ci de droite à gauche. C’est ainsi que ceux qui occupent le créneau électoral de la social-démocratie sont en passe de devenir de plus en plus sociaux-libéraux. Avec une bonne dizaine d’années d’avance sur la France, faut-il évoquer le cas du Labour britannique et de Tony Blair ? La difficulté d’analyse du social-libéralisme vient de ce qu’entre le libéralisme et le socialisme (en passant par le social-libéralisme et la social-démocratie), il y a plus une différence de degré que de nature : tous deux reposent sur l’hypothèse du pacte social, le premier affirmant que les individus doivent avoir la priorité parce que, sans eux, il n’y aurait pas de société, le second considérant que le tout constitué par l’addition des individus doit primer sur ceux-ci.

André Sénik : Il est exact que Hollande avoue de plus en plus nettement son social-libéralisme, c’est-à-dire l’acceptation du marché comme seul cadre possible du progrès social. Il avait surjoué sa haine des riches et de la finance, et ceux qui l’ont cru ont des raisons de lui en vouloir, et d’en vouloir à la réalité. Ces gens-là souhaitent la gauche d’avant, celle de l’État-providence à l’abri de la concurrence mondiale et sur fond des Trente glorieuses. La gauche pour eux c’est le maximum de redistribution via les services publics. C’est le règne des bons sentiments, la haine des riches, de l’argent, de la consommation, bref le rejet de l’économie de marché.

De quoi cette gauche est-elle encore représentative dans le monde ?

André Bercoff : Cette gauche aurait encore un sens dans les pays émergents, les dictatures pétrolières ou asiatiques, les autocraties africaines, où les essentiels besoins de justice et d’égalité passent encore par des soulèvements populaires. C’est pourquoi il importe d’organiser la fuite des cerveaux progressistes vers les pays du Soleil Levant. Car hélas, ici, le peuple ne les suit plus : ils l’ont oublié depuis trop longtemps.

Jean-Marc Daniel : Dans le monde entier il y a des partis d'extrême gauche. Mais des gauches de cette forme-là, extrêmement étatiste, et qui refusent toute réforme, il n'y en a pas vraiment. Cette espèce d'amalgame entre une tradition révolutionnaire et une tentative de modernisation autour de l'État, c'est est une situation assez propre à la France. Même en Italie, les éléments de refondation communiste n'arrivent  pas à exister : la contestation est dans le folklore.

Guillaume Bernard : L’analyse des systèmes partisans et des idéologies à travers la planète est compliquée par le fait que les Etats ne connaissent pas les mêmes structurations sociales ni les mêmes univers culturels. Même au sein de la catégorie des Etats "occidentaux", la comparaison est parfois délicate : dire, par exemple, qu’aux Etats-Unis les Républicains c’est la droite et les Démocrates la gauche est, dans l’ensemble, exact mais pas rigoureusement vrai, en particulier au niveau local.

Cela dit, une dominante pour ce qui concerne la gauche peut être dégagée : le collectivisme est plus qu’en perte de vitesse. Il n’existe plus beaucoup de régimes qui s’en réclament. Le cas de la Corée du Nord est, à ce titre, archétypique. Cependant, comme l’a noté Jean-Pierre Deschodt, il ne faut pas confondre le socialisme et le collectivisme. Il existe plusieurs socialismes : celui de Proudhon n’est pas celui de Marx. De même, si l’opposition à la bureaucratie et au fiscalisme peut s’inscrire dans une démarche libérale, ce n’est pas nécessairement le cas. Ainsi, le catholicisme social rejette-t-il le libéralisme sans pour autant se précipiter dans les bras du marxisme.

Puisque, d’une part, le monopole du collectivisme sur le socialisme semble en voie d’extinction (là encore, ce sont les travaux de Jean-Pierre Deschodt qui le montrent) et que, d’autre part, le libéralisme est, lentement, en train de glisser vers la gauche (il est vraisemblable qu’il finira par se réunifier, le libéralisme dans les mœurs étant, pour l’essentiel, resté à gauche tandis que le libéralisme économique avait basculé à droite), il va sans doute falloir redéfinir les termes et repositionner les doctrines.

L’idée socialiste peut être développée aussi bien dans le cadre d’une pensée moderne, celle du contractualisme social (la société est une construction artificielle) que classique, celle de l’organicisme social (la sociabilité est naturelle). Cela va sans dire – mais cela ira sans doute mieux en le disant – que, l’idéologie ambitionnant de s’inscrire dans un supposé sens inéluctable de l’histoire et de créer scientifiquement un homme nouveau, n’est pas classique. Le socialisme moderne est, à l’évidence, en perte de vitesse ; le socialisme classique semble (il n’y a encore que des prémisses) capable de renaître. Aujourd’hui, cela peut apparaître comme une vue de l’esprit, mais peut-être viendra le jour où le libéralisme (moderne) incarnera la gauche et le socialisme (classique) la droite.

André Sénik : Elle est représentative d’une nostalgie égalitariste dont on trouve des traces jusqu’à la présidence des Etats-Unis et dans bien des endroits du monde.  

Comment la gauche a-t-elle évolué ailleurs dans le monde (Royaume-Uni, Allemagne, Amérique du Sud et même Chine) ? Et comment expliquer que la gauche française soit restée hermétique à ce mouvement ? Pourquoi n'a-t-elle jamais fait son Bad-Godesberg ?

André Bercoff : Il faut d’abord différencier ce qui se passe en Europe et ce qui se joue en Amérique du Sud et surtout en Chine. Celle-ci est toujours une dictature politique qui a laissé faire l’économie de marché et le capitalisme bondissant. Leur credo : enrichissez-vous, à condition de ne pas toucher au Politburo de Pékin et à la hiérarchie communiste. Comme l’écrivait Deng Xiao Ping : "Qu’importe si le chat est noir ou blanc, pourvu qu’il mange la souris". L’Amérique du Sud, en a heureusement fini avec ses sanglants Pinochet et Videla : ce n’était pas pour retourner aux guérillas qui hibernent depuis quarante ans dans la jungle.

Quant à la gauche française, elle ne peut faire son Bad-Godesberg que honteusement ou en catimini ; l’inconscient des barricades et des commémorations Bastille-la Commune-Saint-Michel, grandes heures de gloire, permet de se donner bonne conscience en vivant à droite et en postillonnant révolutionnaire.

Jean-Marc Daniel : Si on regarde le marxisme un peu folklorique de l'Amérique latine, il y a une assimilation entre l'État, la gauche et le nationalisme face aux Américains. En France, la gauche ne peut pas totalement assumer cette composante-là parce qu'elle est accaparée par le Front national, y compris avec d'anciens chevènementistes. Pour défendre l'État, elle va donc s'orienter sur des thèmes plus originaux autour de l'écologie, des services publics, de la laïcité, des éléments qui à chaque fois légitiment l'État, encore une fois pour  préserver leurs rentes.

Cela n'existe pas ailleurs. Si l'on prend les deux autres grands partis socialistes européens, que ce soit le Parti travailliste anglais, le Parti social-démocrate allemand, même le Parti socialiste espagnol, ce sont des partis qui ont d'avantage de militants, qui sont plus proches du peuple et dans lesquels la composante ex-communiste est soit totalement marginalisé soit gérée en interne. Le PS en France n'arrive pas à conserver une aile gauche durablement : Chevènement est parti, puis Mélenchon, avec la hargne des renégats. Le PS n'est pas capable de faire vivre cette aile gauche car il n'a pas la légitimité populaire, comme peut l'avoir le Parti travailliste anglais. Celui-ci peut dire à son aile gauche de partir parce qu'il a le soutien du peuple anglais. Idem pour le Parti social-démocrate allemand.

Guillaume Bernard : Le parti socialiste français (il a porté différents noms depuis sa création au Congrès de Tours de 1920) n’a effectivement jamais fait officiellement son Bad-Godesberg mais il en a fait un « rampant » (d’où la distorsion entre son discours électoral et sa pratique gouvernementale). Cela dit, il est vrai que le PD ne s’est, à l’évidence, pas laissé autant conquérir par une partie du libéralisme économique que le FDP allemand ou le Labour britannique.

Outre l’influence des hommes (de leurs idées et de leurs carrières…) et, il ne faut pas le négliger, une certaine idée assez enracinée en France depuis l’Ancien Régime d’un Etat devant être puissant, les systèmes partisans peuvent expliquer les différences d’évolution entre la France et ses voisins européens. Dans le cas de l’Allemagne (de l’Ouest) et du Royaume-Uni, il est certain que l’absence d’une force politique communiste a été d’une grande importance. En Allemagne, en raison de l’affrontement Est-Ouest, le parti communiste était interdit (beaucoup des « gauchistes » se sont alors retrouvés chez les Grünen). Au Royaume-Uni, le système bipartisan conduisait à intégrer (et, par conséquent, neutraliser) les éléments les plus extrémistes des deux camps : la coagulation des tendances politiques en deux blocs opposés a abouti à pousser l’un et l’autre vers le centre.

En France, sous les IVe et Ve République, le parti socialiste français s’est retrouvé concurrencé à gauche par un parti communiste très puissant et ayant des résultats plus importants que lui jusque dans le milieu des années 1970. L’extravagant de la chose c’est que le PC a pu rester très longtemps la principale force politique de gauche grâce à son auréole de parti de la résistance ! Faut-il rappeler le pacte germano-soviétique, la désertion du secrétaire général Maurice Thorez, la dissolution du parti par le gouvernement Daladier (1939), les négociations avec les occupants pour obtenir la reparution officielle de L’humanité (1940), etc. ? Sur cette question, je vous renvoie, naturellement, aux travaux de Stéphane Courtois.

Le parti socialiste était pris en étau entre, d’un côté, le communisme et, de l’autre, la démocratie chrétienne (MRP) d’abord et le gaullisme (RPF puis UNR puis UDR) ensuite. Il lui a fallu tenir un discours suffisamment offensif pour ne pas être écrasé par le parti communiste, le concurrencer et, finalement, le dépasser. Ayant gagné la bataille à gauche dans la décennie 1970 et étant arrivé au pouvoir en 1981 (après avoir failli gagner les législatives de 1978), avec un discours très marqué à gauche, il fut très difficile de clarifier les choses (malgré le tournant de la rigueur en 1983 et le départ des communistes du gouvernement en 1984). Ensuite, après la première cohabitation, sous le second septennat de Mitterrand, c’est la vie politique internationale, la chute du mur de Berlin, qui a pris de vitesse le parti socialiste. Depuis ? Cherchant à regagner la présidentielle, et entendant rester le principal parti à gauche, il a pratiqué la segmentation du discours afin de ratisser de la manière la plus large possible ; les différentes sensibilités ont été représentées lors des primaires de 2011 et le sont, aujourd’hui, au gouvernement.

André Sénik : Il n’y a pas de gauche en Chine, car il n’y a de gauche et de droite qu’au sein d’une démocratie. Les Chinois ont été dégoûtés des sornettes communistes, ce qui n’est pas le cas des anti-capitalistes français. Il y a des remontées d’extrême gauche en Amérique latine. Mais il est exact que la France de gauche et d’extrême gauche est en retard. Nous avons encore un parti qui se proclame communiste, ce qui n’est pas le cas ailleurs, parce qu’il est resté plus longtemps stalinien et ouvriériste. Et puis la France de gauche idolâtre Robespierre, Marx et l’État. En un seul mot (un mot composé), sa maladie est l’anti-libéralisme. 

Concrètement, quelle est la répercussion de cette idéologie ? On a vu par exemple, par préjugés, certains métiers tendre à disparaître parce que jugés "trop dévalorisants" (concierges, caissières). Comment les préjugés de cette gauche impactent concrètement la vie des Français ?

André Bercoff :Une partie de la gauche a abandonné les Français moyens considérés comme beaufs, franchouillards, Dupont-la-Joie, potentiellement, selon elle, racistes et xénophobes, pour célébrer les minorités visibles, de l’immigré au "trans", en passant par la misère du monde qu’elle est prête à accueillir à condition que ce ne soit pas sur son palier.

La lutte des places ayant depuis longtemps remplacé la lutte des classes, les petits métiers exposés, très peu romantiques, encore moins valorisants, n’intéressent plus les grands esprits. C’est pourquoi aujourd’hui, une initiative comme celle des Restos du cœur reste cent fois plus à gauche que toutes les salivations de nos chers représentants d’un peuple qu’ils ont laissé au vestiaire.

Jean-Marc Daniel : Il y a une partie de la gauche qui consiste, au nom de l'égalitarisme, à refuser toute sorte de talents. Cela a un impact sur la vie des Français en ce sens où l'école qui était vécue comme le vecteur naturel de la promotion des talents est en train d'être défaite progressivement. On a donné le bac à 80% d'une génération mais le chômage a augmenté.

Surtout, ce chômage touche les gens qui n'ont pas de réseau : la sélection n'étant plus assumée, on a remplacé le mérite par le réseau.  Les Français n'ont donc plus aucune certitude de s'en sortir autre que par l'intrigue. Et cela impacte la vie des Français parce que des métiers sont défavorisé et des pans entiers disparaissent. C'est une idéologie d'insider, de gens que le hasard a favorisé, une idéologie rentière traditionnelle.  

André Sénik : Je ne suis pas certain pas que ce soit la gauche qui a dévalorisé l’image de ces métiers. Ce qu’on peut lui reprocher sur ce plan est d’avoir combattu à boulets rouges les idées de Claude Allègre en faveur d’une formation en alternance des jeunes qui peinent sur le plan scolaire. 

Propos recueillis par Sylvain Chazot

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