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Les poissons gras pourraient jouer sur l'humeur.
Les poissons gras pourraient jouer sur l'humeur.
©Reuters

Miam !

Après les aliments qui font grossir, les aliments bons pour notre santé ... les aliments qui rendent heureux ! A vos assiettes.

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard est psychanalyste. Elle est l'auteur du livre Comprendre l'obésité chez Albin Michel, et de Obésité, le poids des mots, les maux du poids chez Calmann-Lévy.

Elle est membre du Think Tank ObésitéS, premier groupe de réflexion français sur la question du surpoids. 

Co-auteur du livre "La femme qui voit de l'autre côté du miroir" chez Eyrolles. 

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Atlantico : L'auteur britannique Gill Paul et la nutritionniste Karen Sullivan pensent que certains nutriments peuvent influer sur notre caractère. Les nutriments ont-ils réellement un impact sur notre bien-être ? Et sur notre humeur ?

Catherine Grangeard C’est certain que la composition de notre alimentation a des conséquences sur notre être. Pourquoi les gens vont acheter et prendre ces nutriments ? Ils en attendent un effet ! Ils l’estiment bénéfique. C’est cette dimension d’attribution qui est tout d’abord à prendre en compte. Il faut qu’ils y croient, sinon ils ne font pas ! Tel produit est bon pour moi, je l’achète et il me fera du bien d’ici quelques semaines… Et parce qu’ils y croient, c’est déjà efficace. Au-delà du placebo, c’est la dissonance cognitive qui est en jeu.

Les poissons gras jouent-ils directement, comme le veut la rumeur, sur les symptômes dépressifs ? Influent-ils sur notre énergie ? Sur notre calme ? Notre équilibre ?

Des études disent que "oui". D’autres disent que "non". Des spécialistes défendent tel point de vue et d’autres l’inverse L’idée que "c’est bon pour soi", par rapport à ses fragilités, ce sentiment de bien se traiter a des effets collatéraux. Parallèlement à ces gélules, la personne va faire plus attention à elle, à son mode de vie, nourriture, boisson, sommeil, activité physique, ...  Tout cela ça lui fait le plus grand bien !

Et puis, se réinvestir soi-même a des effets sur le moral. Effectivement, c’est indéniable que ce soit pour prévenir ou pour guérir, les personnes qui consomment des nutriments sont des personnes qui essaient de bien se traiter. Ainsi, elles vont beaucoup mieux que d’autres, nonobstant l’effet des dits-produits, que je ne saurais juger. Etre actif par rapport à soi-même, comme c’est le cas dans l’automédication des nutriments, signifie concrètement une volonté de mieux aller.

Quel est l'impact des vitamines B sur la santé du système nerveux ?

Il est bénéfique de s’intéresser à soi ! Si on constate une fatigue nerveuse, une tristesse, tenter d’y remédier par l’ingestion de comprimés fussent-ils naturels, cela peut être également  une façon de ne pas chercher plus loin. Alors, n’est-ce pas un peu rester dans le raisonnement de trouver en dehors de soi les solutions de bien-être qui nécessiterait éventuellement quelques changements de mode de vie… Le sujet n’est pas uniquement "se prendre en main ou laisser filer" mais aussi la façon de le faire.  Si des conditions du mode de vie sont identifiées comme responsables de la fatigue nerveuse ou du moral en berne, alors ces nutriments peuvent être un mauvais alibi à ne pas changer ce qui est plus complexe mais indispensable… Il ne faudrait pas que prendre des vitamines empêchent de s’occuper des raisons du problème !

Quels autres aliments permettent de contrôler la production et l'équilibre des "hormones du bonheur" dans le cerveau ?

On pourrait vite tomber dans toutes sortes d’addiction si les équilibres en question n’étaient que question de dosage. L’association d’idées "bonheur /aliments" poserait question. L’être humain dépasse ce que des ingestions lui fournissent, il ne s’y résume pas. Bien sûr, il n’est pas totalement non plus détaché de ses nourritures terrestres. C’est sans doute ces excès de conception qui sont nocifs. Entre "manger n’importe quoi", être un pur esprit, ne dépendre que des  équilibres chimiques de son corps, il y a probablement un juste positionnement. Ces extrêmes sont simplistes, dangereuses alors.

S’en remettre aux comprimés, de toutes natures, correspond à une soumission envers le produitidentique dans toutes les toxicomanies.

Utiliser à bon escient ce qui est en carence chez soi, c’est au contraire adopter une bonne mesure, adapter à ses moments de déséquilibre, ses fragilités, ce qui permet de les compenser…

Au fond, il s’agit moins de la chose que de son utilisateur ! Pour telle personne, rechercher dans tel nutriment, telle vitamine, un coup de fouet sera pertinent et dans une autre circonstance ou pour une autre personne ce sera inutile, déplacer le problème et peut-être même source d’autres difficultés.

Propos recueillis par Marianne Murat

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