Putain, quatre ans : 7 mai 2017, 7 mai 2021<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron en 2017.
Emmanuel Macron en 2017.
©Lionel BONAVENTURE / AFP

Comme le temps passe

Et aucun gâteau d'anniversaire.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les Guignols de l'info nous manquent. Ils faisaient dire à Chirac, dont la marionnette était parfaitement réussie, « Putain, cinq ans ! ». Chirac, on l'aimait bien. Il savait parler aux femmes et aux vaches.

Avec lui, on rigolait. Tel n'est pas le cas avec Emmanuel Macron. On ne le déteste pas mais il dégage un ennui soporifique. Et les Guignols de l'info ne sont plus là pour lui faire dire « Putain, quatre ans ! »

La Macronie en est consciente, ce qui fait qu’elle s'est abstenue de lui chanter « bon anniversaire ». Et comme il n'y avait pas de gâteau, le président de la République n'a pas pu souffler les quatre bougies qui auraient dû être là.

Il demeure que Macron a tenu quatre ans et qu'il lui reste encore un an à tirer. Cette dernière année sera pénible car Macron a épuisé toutes les munitions de sa pochette surprise. Il avait été élu parce qu'il était tout nouveau, tout beau. Et qu'il portait un polo, ce qui faisait jeune comparé aux costards de chez Arnys que Fillon se faisait offrir.

Le souci avec Macron, c'est qu'on l'a beaucoup trop vu et entendu. S'il était le bon acteur qu'il croit être, il aurait compris que pour être désiré, il fallait se faire rare.

Au lieu de cela, il nous a imposé tous les jours, sans arrêt, le spectacle de son auguste personne. La crise des Gilets jaunes ? Il était là tout le temps, et même parfois deux fois par jour. Le Covid-19 ? Il est également omniprésent alors que pour faire des annonces sanitaires, un Jérôme Salomon aurait amplement suffit.

On comprend pourquoi Macron aime s'offrir en spectacle. D'une part, il estime qu'il lui faut mouiller sa chemise car il nourrit un abyssal mépris à l'égard de ses ministres et ses subordonnés jugés par lui incompétents. D'autre part, son narcissisme le pousse – que dis-je, l'oblige – à se montrer vu qu'il est le meilleur.

Cette situation et la lassitude qu'elle a engendrée inquiète les responsables de la Macronie. Et notamment l'un d'eux, qui a tenu à garder l’anonymat. Il se désole que « la France se gave de Zemmour du matin jusqu'au soir ».

Gavé pour gavé, il nous semble que dans ce domaine, c'est Macron le plus performant. En mai 2022, fonction présidentielle oblige, il ne pourra plus se présenter aux Français en polo. Il est mal barré.

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