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Pourquoi on parle si peu de l'épidémie d'enlèvements de journalistes en Syrie
©Reuters / Jacky Naegelen

Portés disparus

Alors que peu de nouvelles nous parviennent des quatre otages français retenus en Syrie, la situation sur place pour les journalistes devient critique et les enlèvements se multiplient... dans le silence.

Soazig Dollet

Soazig Dollet

Soazig Dollet est responsable du Bureau Moyen-Orient & Afrique du Nord chez Reporters sans Frontières.

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Atlantico : Combien y a-t-il précisément de journalistes actuellement retenus comme otages Syrie ?

Soazig Dollet : Nous avons actuellement seize journalistes étrangers qui sont retenus en otage ou portés disparus en Syrie. Dans le détail, il y a quatre Français (Didier François, Édouard Élias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès), deux Américains, un Espagnol, un Jordanien d’origine palestinienne, un Libanais, un Mauritanien, et six autres sur lesquels – à la demande des familles et des médias – nous ne sommes pas en possibilité de communiquer, principalement pour ne pas gêner les négociations.

Outre les journalistes étrangers, il y a également une vingtaine d’acteurs de l’information syriens – principalement des citoyens-journalistes ou des activistes de l’information – qui sont dans la même situation.

Concernant les quatre otages français, que peut-on savoir de l’avancement des procédures pour obtenir leur libération ?

Les négociations sont en cours. Nous avons eu des preuves de vie, comme l’a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Pour l’instant, il n’y a pas besoin de communiquer plus en détails sur la situation, et cela dans l’intérêt de la sécurité des personnes concernées. L’essentiel sera qu’ils reviennent vivants.

La situation a-t-elle empiré ces deniers mois pour les journalistes travaillant en Syrie ? Pourquoi ?

Comme nous le mentionnons dans le rapport que nous avons publié le 6 novembre dernier, nous notons une augmentation des enlèvements et des risques pour les journalistes étrangers, depuis la fin du printemps 2013. Nous avons constaté un renforcement d’un groupe appelé « ISIS » (en français, « l’État islamique d’Irak et du Levant » - une branche d’Al-Qaïda créée en 2004) dont la présence s’est accentuée dans les zones libérées et qui a décidé de s’en prendre délibérément aux journalistes et à tous les acteurs de l’information, qu’ils soient étrangers ou syriens. On a constaté depuis septembre ou octobre dernier dans plusieurs forums djihadistes des mentions sur la nécessité d’enlever des journalistes étrangers, pour des raisons qui ne sont pas toujours très évidentes d’ailleurs.  

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