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Pourquoi les préfets sont devenus au fil des ans les marionnettes de la République
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Déplacement de pions

Depuis 1981, phénomène immuable, gauche et droite se préoccupent au plus près de la nomination des préfets. Normal : grâce à eux ils sont informés, en principe, des soubresauts qui se profilent dans le pays. Aujourd’hui, les préfets restent peu en poste dans leur département. Le pouvoir les nomme et limoge au gré des élections. La notion de service public s’étiole… Enquête sur plus de 30 ans de nominations dans la préfectorale. Edifiant.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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  • Décidément, le pouvoir quelle que soit sa couleur politique a tendance à nommer des préfets proches de sa sensibilité. C’est surtout vrai pour  les fameux préfets en mission de service public, sans affectation territoriale.
  • Tout récemment, un conseiller de Manuel Valls, Sébastien Gros, qui n’appartient pas au corps préfectoral, a bénéficié de cette faveur.
  • François Mitterrand, à son arrivée au pouvoir en mai 1981, a inauguré la nomination de préfets atypiques ou militants du Parti socialiste
  • Au fil des ans, le système s’est perpétué, le pouvoir en place se montrant sourcilleux d’avoir un de ses proches à la tête de préfectures importantes, comme la préfecture de police à Paris
  • La Cour des comptes s’inquiétait récemment du peu de temps – 2 ans – que passait un préfet dans un département. Manuel Valls a promis d’y remédier.

La belle affaire ! Voici donc le chef du cabinet du Premier ministre, Manuel Valls qui vient d’être promu à 36 ans préfet… sans être affecté à un poste territorial, comme cela devrait être le cas. Encore un exemple de cette République… exemplaire que nous avait promis le candidat François Hollande avant qu’il ne rejoigne l’Elysée le 6 mai 2012. Ainsi donc, le pouvoir exécutif semble faire peu de cas des recommandations de l’année dernière de la Cour des Comptes qui souhaitait que la nomination d’un préfet soit suivie d’une affectation dans un département. Songez que sur 250 préfets répertoriés, seuls 127 sont affectés dans un territoire. A dire vrai, la promotion de Sébastien Gros, diplômé de l’Institut d’études politiques de Toulouse, conseiller municipal PS de Nîmes, collaborateur de longue date de l’ancien maire d’Evry n’a rien de vraiment exceptionnelle. Dans un passé récent, d’autres proches d’hommes politiques de premier plan ont été promus préfets sans recevoir une affectation territoriale. Tel est le cas de Brice Hortefeux, jadis chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, ou de Laurent Solly ancien chef de cabinet de ce même Sarkozy à l’Elysée.

En mai 1981, François Mitterrand avait montré la voie à suivre, puisque c’est lui qui inaugurera cette notion de préfet en mission de service public, en promouvant Christian Prouteau, Michel Delebarre, ancien directeur du cabinet de Pierre Mauroy à Matignon ou encore Michel Vauzelle, qui fut le porte-parole de Mitterrand à l’Elysée de 1981 à 1986… Pour la petite histoire, de 1982 à 1995, la République bonne fille, nommera une soixantaine de ces préfets "new look".

En réalité, au-delà de ces nominations amicales, nous assistons à la banalisation d’un phénomène – concernant les préfets et les hauts fonctionnaires en général – qui a pris naissance en mai 1981 au moment de l’élection de François Mitterrand. Un phénomène qui porte un nom : spoilsystem ou si l’on veut être sans nuances "politisation de la haute fonction publique". En clair, depuis 1981, le pouvoir, de droite ou de gauche, dès qu’il  prend les commandes du pays montre une propension à faire la part  belle – avec des exceptions – aux amis ou aux proches. Mais qui pourrait reprocher à  la gauche de demander le départ du préfet de police Michel Gaudin nommé sous Sarkozy ? Encore que la polémique a eu lieu. En réalité, c’est la nomination de Gaudin au Conseil d’Etat en service extraordinaire qui semble peu courtoise… Qui pourrait dire qu’il est scandaleux  de choisir comme successeur de Gaudin, Bernard Boucault un préfet jadis en poste dans les Pays-de-Loire, terre d’élection de Jean-Marc Ayrault et proche de l’actuelle majorité ? Il est évident qu’on ne peut  choisir à Paris un Préfet de police qui ne partagerait pas les options du gouvernement en matière de sécurité, de libertés publiques voire de politique automobile… Soit. Mais que cela soit dit ouvertement pour éviter qu’à chaque alternance politique, l’un ou l’autre camp, généralement le battu, ne crie à la chasse aux sorcières.

Donc en mai 1981, le successeur de Valéry Giscard d’Estaing commence à brouiller les cartes lors de la nomination de préfets au profil surprenant. Ainsi, Guy Merrheim promu en Haute-Saône à l’âge de 36 ans, ce qui en fait le plus jeune préfet de France. Son cursus est tout à fait méritant, puisque  Merrheim est un ancien ouvrier à la Belle Jardinière de Douai. Non, ce qui pose problème, c’est que le nouveau préfet est avant tout un militant, puisqu’au moment de sa promotion, il occupe les fonctions de vice-président du Conseil général du Nord, département cher au Premier ministre d’alors, Pierre Mauroy. Que dire encore de la promotion de Gérard Cureau, inspecteur des Impôts de profession, qui conduisait la liste PS aux municipales à Nancy en 1977 ? François Mitterrand, sans doute pour satisfaire son allié communiste nommera  même  un préfet membre du PCF dans le département de la Meuse. C’était un ancien élève de l’ENA qui avait effectué  toute sa carrière au ministère de l’Economie et des Finances… Détail qui mérite d’être souligné : de mai 1981 à mai 1982, 103 préfets furent démis ou déplacés…

En 1986, avec la première cohabitation et l’arrivée de Charles Pasqua place Beauvau, le balancier, c’est de bonne guerre, oscille nettement du côté droit. Témoin, la nomination hautement symbolique de Jean-Pierre Delpont, collaborateur depuis 15 ans de Jacques Chirac, à la préfecture des Yvelines l’une des plus prestigieuses de France. Témoin encore, la promotion de Jean-Claude Aurousseau dans le Nord-Pas-de-Calais, camarade de promotion de Jacques Chirac. Et l’on peut multiplier les exemples de ce type… A l’inverse, les préfets promus sous la gauche sont priés de partir. Comme Jean-Claude Roure, jadis président de l’UNEF, qui doit quitter la Haute-Marne, tout comme Jacques Roynette, ancien directeur de Collège d’enseignements général (CEG), nommé Haut-Commissaire en Nouvelle Calédonie, puis dans les Côtes du Nord qui est mis sur la touche…Bref, gauche-droite, dans la préfectorale, c’est un peu blanc bonnet et bonnet blanc, pour reprendre la célèbre expression de Jacques Duclos. Cette vision manichéenne va –t-elle disparaitre  avec l’arrivée de Michel Rocard à Matignon en 1988 ? "Vertu et talent", voilà ce qui prévaut dorénavant pour  le nouveau Premier  ministre. Sauf que le maître du jeu n’est pas celui que l’on croit. Car François Mitterrand veille au grain. En nommant directeur général de la police nationale, un ancien secrétaire général de la Nièvre, Pierre Verbrugghe et comme directeur central des Renseignements généraux, Jacques Fournet, le préfet de la Nièvre. Remarquable professionnel, Fournet sera par la suite patron de la DST.

Lorsque survient la seconde cohabitation en 1993 - conséquence de la défaite cuisante subie par la gauche aux législatives - et le retour de Charles Pasqua place Beauvau, les choses se calment. Certes, de nombreux mouvements ont lieu  dans la préfectorale à chaque conseil des ministres,  mais hormis le départ de Christian Sautter, proche de Mitterrand, de la préfecture de région de l’Ile-de-France, remplacé par Jean-Claude Aurousseau, les préfets plutôt proches de l’ancienne majorité, sont bien traités. C’est le cas également de Jacques Fournet qui, lorsqu’il quitte la DST, se voit promu préfet de la région Champagne-Ardennes. Ils le doivent évidemment à la vigilance du président Mitterrand qui signe ou peut refuser de signer le décret de nomination en conseil des ministres. Aussi, Charles Pasqua est-il parfois contraint de céder.   Ainsi, Georges Peyronne, ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Joxe, s’il quitte la Bourgogne, c’est pour rejoindre une autre région, la Lorraine. L’ex-chef de cabinet de Pierre Mauroy, Michel Pélissier qui ronge son frein dans l’une des plus petites préfectures de France-la Lozère- aura sans doute moins le cafard en rejoignant celle du Tarn-et-Garonne. Quant à l’ancien chef de cabinet de Gaston Defferre, Philippe Grégoire, il atterrit dans la Nièvre. Ce qui n’a rien de déshonorant. Toutes ces promotions, si elles  ne peuvent que satisfaire François Mitterrand, ont évidemment une contrepartie : que des proches du "terrible M.Pasqua" ne soient pas oubliés. Ni Bernard Tomasini, ni Jean-Charles Marchiani ne pourront le dire le contraire. Le premier, ex-directeur général de la joaillerie Fred située Place de l’Opéra sera nommé préfet de l’Eure en 1994, avant d’aller dans le Cher, l’Ain et la Charente-Maritime. Le second sera nommé dans le Var.

1995. c’en est fini de la cohabitation. Le RPR est de retour : Jacques Chirac, à l’Elysée,  Alain Juppé  à Matignon, et Jean-Louis Debré place Beauvau. Enfin, les mains libres ! Mais Debré se montre prudent, se contentant de procéder par petites touches, soucieux de conserver l’équilibre entre les différentes composantes de la majorité. Exemple révélateur : s’il éjecte de l’importante préfecture des Alpes-Maritimes, Maurice Joubert, ancien directeur adjoint de cabinet de Pasqua, il le remplace par Philippe Marland, ancien conseiller pour les affaires intérieures d’Edouard Balladur à Matignon d’avril 1993  à mai 1995. Avec les préfets nommés sous la précédente majorité,  Jean-Louis Debré ne reste pas inerte. Prenez Jean-Jacques Pascal, préfet du Val d’Oise. Il partira…  à la direction des Journaux Officiels. Un placard. Jean-François Gueullette, préfet de l’Ariège ? Débarqué. Philippe Martin, ex-préfet du Gers, en poste dans les Landes, proche de Michel Charasse ? Même sort. Bref, rien de bien nouveau sous le ciel de la préfectorale. Avec Lionel Jospin, nouveau Premier de la troisième cohabitation en 1997, grâce à la dissolution manquée d’Alain Juppé et de Dominique de Villepin,  tous les préfets de France et de Navarre pensent que la raideur du nouvel hôte de Matignon va les servir… Raideur ou plutôt sens de l’Etat, du goût du service public. A en juger par le nombre de préfets mutés - 20 au cours des deux premiers mois contre 40 pour la période identique sous Juppé - voilà qui autorise à être optimiste. Ce qui n’exclut pas les réhabilitations. Georges Peyronne en sait quelque chose : en disgrâce depuis décembre 1993 date  à laquelle il lui avait été reproché sa mollesse à l’occasion d’une manifestation de mineurs en Lorraine, le voilà qu’il retrouve une belle préfecture de région : celle d’Aquitaine. Ce qui contraint le titulaire du poste  Bernard  Landouzy, ex-directeur du cabinet de Philippe Séguin à partir. Ce dernier atterrit au Conseil d’Etat, lot de consolation honorable. Belle revanche aussi pour Bernard Boucault, collaborateur de trois ministres socialistes - Jacques Delors, Pierre Joxe, Philippe Marchand -  qui délaisse le Maine-et-Loire pour rejoindre le très important et délicat département de Seine-Saint-Denis.

5 mai 2002.Jacques Chirac rempile à l’Elysée. Cette fois, le pouvoir a les mains libres. Il n’a plus à jouer les équilibristes entre gauche et droite. L’homme fort  du gouvernement Raffarin, c’est Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur. Soucieux de bien montrer que la gauche de Lionel Jospin n’a pas obtenu, tant s’en faut, des résultats exceptionnels dans le domaine de la sécurité, Sarkozy s’appuie d’emblée sur deux préfets qui vont dès lors jouer un rôle fondamental. Le premier est le préfet du Gard, Michel Gaudin appelé à un poste-clé : celui de directeur général de la police nationale où il succède à Patrice Bergougnoux, ancien commandant de police, fonctionnaire de qualité et chouchouté par la gauche… Bergougnoux n’a pas à se plaindre : il atterrit dans le Val-de-Marne. L’autre promu, c’est Claude Guéant, prototype du haut fonctionnaire, ancien préfet de Franche-Comté,- nommé par Jean-Pierre Chevènemen t- qui devient directeur du cabinet du ministre.  Pour le reste, si Nicolas Sarkozy promeut illico des préfets proches de la nouvelle majorité (Pierre Mongin, proche de Balladur, en Auvergne, Bernadette Malgorn, proche de Philippe Séguin, partie en Bretagne)  il n’oublie pas que l’expérience, que l’on soit proche  de l’actuelle majorité ou de l’ancienne, est tout de même essentielle. C’est ainsi qu’il ne voit aucun inconvénient à promouvoir Christian Frémont  directeur adjoint de cabinet de deux ministres PS de l’Intérieur ( Philippe Marchand, puis Paul Quilès) en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un poste prestigieux. Ce grand préfet,  unanimement apprécié par la gauche et la droite, occupera par la suite les fonctions de directeur du cabinet de Sarkozy à l’Elysée.(il est décédé en février 2015)  En 2007,  sitôt élu président de la République, Nicolas Sarkozy procède à des nominations, disons, originales en promouvant préfets des hauts policiers en lesquels il a toute confiance : c’est le cas de Christian Lambert, ancien patron du RAID, homme de terrain qui part vers des terres agitées : celles de Seine-Saint-Denis. Quant à Eric Le Douaron, directeur de la police de proximité à la Préfecture de Police, il est promu en Isère. Mais surtout, il change illico la tête de la Préfecture de police – le préfet de police est l’homme le mieux informé de France – en nommant Michel Gaudin, ex-directeur générale de la police nationale, authentique vigie de Nicolas Sarkozy. Gâté aussi, l’homme à l’origine de l’arrestation de Colonna, assassin du préfet Erignac, Bernard Squarcini, sous-directeur des RG,  préfet délégué pour la police à Marseille nommé en 2004 par Sarkozy. Les deux hommes s’entendent bien. Très bien même puisque en 2007, Squarcini  prend  la tête de la DST avant d’être promu patron de la DCRI, issue de la fusion de la DST et des RG. A part ces récompenses, et la nomination d’un préfet atypique, à renfort de publicité – il ‘agissait d’Aïssa Dermouche, directeur de l’ Ecole supérieure de commerce de Nantes promu dans l’ Ain- Nicolas Sarkozy dans le choix des préfets, ne déroge pas à la tradition. On nomme des professionnels reconnus, mais de toute confiance. Son successeur, en mai 2012, François Hollande, en liaison avec son ministre de l’Intérieur Manuel Valls restera sur la même ligne, encore que  certains préfets qui seront limogés –c’est la règle du jeu à chaque changement- le seront avec un manque d’élégance. Michel Gaudin, le Préfet de police en sait quelques chose, tout comme Daniel Canepa, ancien membre du cabinet de Sarkozy place Beauvau,  sommé de quitter la préfecture de région de l’ Ile-de-France à six mois de la retraite. Idem pour Bernard Squarcini qui, comme Gaudin et Canepa- paie cher une proximité jugée trop grande avec l’ancien chef de l’Etat.  Que dire aussi du sort réservé en août 2012 à Patrick Stéfanini, contraint de partir de la préfecture de région Aquitaine quinze mois après sa nomination ! Sans doute, le fait d’être très proche d’Alain Juppé – il a été son directeur adjoint de cabinet à Matignon- a-t-il  pesé lourd dans son éviction.  Pourtant, contrairement à ce qu’on aurait pensé, c’est un préfet connu pour sa proximité avec la droite qui lui succède : Michel Delpuech. Un autre préfet classé à droite  obtient une belle promotion : Daniel Cadot, ancien membre des cabinets de Villepin, Alliot-Marie et Bussereau- qui s’en va en région Bretagne… De quoi surprendre ? Pas tant que cela. Car Cadot est un ancien élève de l’ENA, promotion Voltaire… La même que celle de Hollande. Et l’on sait, c’est le côté mitterrandien du chef de l’Etat, que ce dernier n’oublie pas ses petits camarades. A y regarder de près, c’est le sort de deux préfets nommés sous Sarkozy et non titularisés sous la gauche qui fait tache. Il s’agit de  Renaud Bachy et d’Olivier Buquen , respectivement  ex-président de la mission interministérielle aux Rapatriés et ancien délégué interministériel à l’ Intelligence économique. En février 2012, peu de temps avant qu’il ne quitte l’Elysée, Nicolas Sarkozy les nomme préfets en mission de service public. La gauche gagne la présidentielle. En décembre 2012, François Hollande met fin à leurs fonctions comme il en a le droit, puisque  Bachy et Buquen ne sont pas titularisés. (pour l’être, il faut un an d’ancienneté).  Voilà donc deux places libérées pour une nomination de deux préfets en mission de service public. Or  elles sont chères : 7  postes seulement.  En janvier 2013, deux  préfets sont nommés : Pierre Besnard, le chef de cabinet de François Hollande et Yves Colmou, conseiller spécial de Manuel Valls à Matignon. Et depuis fort longtemps dans la galaxie socialiste…

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