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Pourquoi la France doit accélérer les réformes si elle veut sauver son modèle social
©Reuters

Edito

La France croule sous le poids d’une dépense publique qui représente 56,4% du produit intérieur brut, soit douze points de plus que l’Allemagne, ce qui la place en tête des trente cinq pays membres de l’OCDE. Une situation qui explique son handicap dans la compétition internationale et qui est de plus en plus intenable, car elle met notre fameux modèle social en danger.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’économie française aborde l’automne  en meilleure forme. Les dernières statistiques publiées indiquent une amélioration de l’activité qui s’est traduite par la création de trois cent mille emplois depuis un an. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un rapport publié jeudi a relevé sa prévision  de croissance à 1,7% pour l’ensemble de 2017, alors qu’elle tablait encore il y a seulement  quelques  mois sur un rythme de 1,1%.  Certains organisme vont même plus loin en annonçant un taux proche de deux pour cent compte tenu de la bonne conjoncture qui prévaut dans l’ensemble de  l’Europe. Autant de notations optimistes qui vont aider le gouvernement à résoudre le casse-tête d’une équation budgétaire particulièrement difficile pour maintenir le déficit dans la limite des trois pour cent promis à Bruxelles.

Car le talon d’Achille est plus présent que jamais. La France croule sous le poids d’une  dépense publique qui représente 56,4% du produit intérieur brut, soit douze points de plus que l’Allemagne, ce  qui la  place en tête des trente cinq pays membres de l’OCDE. Une situation qui explique son handicap dans  la compétition internationale et qui est de plus en plus intenable, car elle met notre  fameux modèle social  en danger. Car l’éclaircie dont bénéficie le pays, avec l’expansion la plus forte enregistrée depuis 2011 risque d’être sans lendemain. Celle-ci pourrait diminuer dès l’an  prochain légèrement  selon les experts, en l’absence de mesures nouvelles, dans la mesure où les gains  de productivité demeurent  trop modestes pour soutenir la concurrence de nos partenaires , de  sorte qu’il ne serait pas possible de maintenir  le niveau de protection sociale du pays.

C’est pourquoi l’OCDE préconise l’accélération des réformes. Le plan du gouvernement va dans la  bonne direction, mais on  note certaines  craintes sur ses chances de succès, en raison des multiples obstacles suscités par les lobbies qui s’arcboutent sur des privilèges souvent anciens, confortés par l’accumulation des lois et règlements depuis des décennies pour maintenir un statu quo pervers au redressement du pays. En clair, l’organisation internationale craint que le gouvernement ne s’arrête en chemin dans ses projets et se contente en finale de demi-mesures, dans la ligne de ce qu’on fait ses prédécesseurs. Elle formule un certains nombre de recommandations audacieuses, telles que le renforcement de l’impôt sur le revenu en abaissant le seuil de la première tranche, à l’inverse de ce qu’avait accompli  François Hollande qui n’avait cessé de la relever, en réduisant ainsi le nombre  de contribuables  assujettis. L’OCDE préconise encore l’élimination de certains taux réduits de TVA , qui aboutissent  à la création de  niches et réduisent  le produit de l’impôt. Elle recommande la libéralisation des professions  réglementées, le recul de  l’âge de la retraite. Autant de préconisations qui sont bien souvent  dans les projets du gouvernement, mais  dont on  devine  déjà qu’elles  se heurtent  à une hostilité croissante des milieux concernés par  ces mesures. Le gouvernement veut avancer à pas comptés, en s’efforçant de maintenir un dialogue permanent. Il a sans cesse à l’esprit  les tentatives  de ses prédécesseurs qui ont toujours échoué et  il redoute à chaque instant l’étincelle,  qui conduirait à un embrasement social qui pourrait venir des routiers ou des étudiants avec une opinion qui serait complice de ceux qui refusent  tout changement pour maintenir  leurs privilèges. On comprend  la  prudence du pouvoir, bien loin  pourtant de la rupture annoncée  par Emmanuel Macron, alors que rien ne serait plus préjudiciable que de se contenter  d’une  politique de petits pas, qui ressemblerait tellement  à ce que la France connait  depuis quarante ans, sans résoudre ses problèmes  de fond.

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