Pourquoi il faut réduire le rôle de l’Etat actionnaire<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Pourquoi il faut réduire le rôle de l’Etat actionnaire
©Reuters

Edito

Les Français sont incorrigibles. Ils voudraient avoir plus de liberté, de flexibilité et en même temps, ils réclament sans cesse de nouvelles lois qui les contraignent et les paralysent.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Les Français gardent le réflexe au moindre  problème de solliciter le recours de l’Etat, comme si celui-ci restait la première référence, le meilleur remède.  Ce n’est d’ailleurs  pas un hasard si notre pays compte davantage de fonctionnaires que la moyenne des autres pays. Et pourtant le constat est là : si l’intervention massive de la puissance publique s’imposait après la deuxième guerre mondiale pour reconstruire le pays dévasté, on lui a laissé prendre une importance excessive au fil des ans, qui représente aujourd’hui un handicap pour un fonctionnement harmonieux de l’économie.  Présentement, les entreprises doivent faire preuve d’une agilité qui était inconnue il y a deux décennies, alors que l’Etat se montre souvent incapable des changements tactiques indispensables, ou pire, se trouve dans l’incapacité de faire des choix raisonnables, car il  suit des objectifs contradictoires, souvent influencés par des pressions politiques ou des rivalités entre  les diverses administrations.

La conséquence  apparait  clairement au fil du temps et le juge en la matière, la Cour des comptes vient une fois de plus de prononcer un verdict sans appel. Le bilan  est désastreux. Depuis 2010, la valeur du patrimoine dans lequel l’Etat est actionnaire a baissé de 29%, alors que pendant cette période, la Bourse  a progressé de 30%. Il suffit d’évoquer quelques noms connus du public comme le Crédit Lyonnais ou Renault pour mesurer  l’ampleur des dégâts qui n’ont généralement pas été sanctionnés comme ils l’auraient été si les sociétés avaient  été privées. Et bien souvent, l’Etat n’est même pas capable d’imposer sa volonté même  lorsqu’il dispose d’une minorité  de  blocage, faute d’objectifs précis. Aujourd’hui, les défis sont considérables avec trois dossiers urgents, dont  les besoins  de financement ne  peuvent attendre : la  SNCF, EDF et Areva, alors que les pertes des organismes gestionnaires dépassent dix milliards d’euros depuis six ans. Et que dans l’intervalle, on a  lancé des opérations dont on savait pertinemment  qu’elles n’étaient  pas rentables comme la ligne TGV Tours – Bordeaux, où le politique a pris lepas sur l’économique.

L’Etat est à la croisée des chemins. L’une  des solutions consisterait à reprendre une politique de privatisations, à l’image de ce qu’avait opéré  Edouard Balladur et qui avait contribué à rapprocher les Français de  la Bourse, dont ils se  sont éloignés depuis lors, tout en  améliora nt  la situation des finances publiques.  Une des erreurs actuelles  consiste à  intervenir pour soigner  les entreprises  malades et à refuser de les vendre avant qu’elles ne soient guéries, ce qui fait perdre un temps précieux, prolonge  souvent  la période de traitement, alors que la mise sur le marché pourrait accélérer la guérison par un traitement de choc que l’Etat n’est généralement  pas en mesure d’opérer lui-même, en raison des différentes pressions qui se font jour.

Il faut de toute manière éviter d’accroître encore un  peu plus les dépenses publiques et la charge d’une dette menacée aujourd’hui par un nouveau danger : celui du relèvement  des taux d’intérêt. Un mouvement  général a commencé  dans ce sens, mais il  connait depuis quelques jours une accélération en raison d’une attitude de défiance vis-à-vis de  la France entrée en campagne  électorale. Depuis l’élection de Donald Trump, les marchés s’inquiètent d’une’ poussée populiste, alors que le front national marque des points dans les sondages, ce qui entraîne une tension sur le loyer de l’argent et un écart croissant entre la France et l’Allemagne. L’opinion n’en est pas encore consciente et une bonne partie de nos compatriotes préfère encore rêver à un revenu universel, cette chimère qui permettrait des se bercer de l’idée de la fin du travail sans  se préoccuper des ravages que sa mise en œuvre entraînerait  sur le plan des finances publiques.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !