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Pourquoi l'anti-sarkozysme est-il devenu un élément central du quinquennat ? Le point de vue de Chantal Delsol
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Anti-sarkozysme

Première partie de notre série consacrée à l'anti-sarkozysme. En France, être de droite impose quelques règles à suivre pour le Président...

Chantal Delsol

Chantal Delsol

Chantal Delsol est journaliste, philosophe,  écrivain, et historienne des idées politiques.

 

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Enième épisode des combats idéologiques franco-français… quand on pense que certains croient évacué le face à face droite/gauche ! Qu’on se souvienne à quel point tous les présidents de la République ont été giflés, brutalisés par toutes sortes d’écrivains, de médias, de rumeurs. Une situation qui coule de source dans un pays où l’opinion est libre et le chef de l’Etat trop puissant.

Mais enfin on peut penser objectivement que l’anti-sarkozysme vise une politique et un président de droite. Il ne faut quand même pas oublier que quatre-vingt pour cent de nos journalistes sont de gauche ou d’extrême-gauche, ce qui laisse davantage de chances de se faire vilipender à Nicolas Sarkozy qu’à François Hollande. Et même si l’on envisage les choses non plus du point de vue quantitatif, mais qualitatif, il est clair que la gauche est plus combative que la droite. Ecoutez les artistes qui ont soutenu Nicolas Sarkozy ouvertement la première fois, et qui racontent de quelle manière ils ont été ensuite privés de salles de concert dans les municipalités socialistes… les maires de droite en font-ils autant ? on en doute. La gauche est pugnace, combative, on peut dire facilement agressive, et d’une manière générale elle n’est jamais fatiguée pour combattre le camp adverse, alors que la droite est à éclipse, souvent nonchalante et plus nantie d’humour que de détermination. Autrement dit, il ne faut pas s’étonner si un président dont l’action depuis cinq ans se situe clairement à droite, recueille les quolibets d’une presse très majoritairement à gauche. Il faut ajouter que notre presse en outre a pris l’habitude de trouver en face d’elle des gouvernants de droite faisant la politique de la gauche, par mauvaise conscience, par crainte de n’être pas conforme. Et se trouve horrifiée de rencontrer ici quelqu’un qui fait une véritable politique de droite : cela mérite un pilonnage en règle.

Enfin, il y a un principe élémentaire que notre président ignore, et qu’il aurait d’ailleurs été incapable de respecter : quand on est marginal, on doit impérativement se comporter avec davantage de respect, de politesse, de tolérance, d’attention… que les autres. Sinon, on ne parviendra jamais à faire valoir ses propres convictions – mal vues. Ce n’est pas que la droite soit marginale dans le pays – au contraire elle représente la majorité des citoyens. Mais elle est marginale en influence et en puissance (d’où les quatre-vingt pour cent de journalistes). Ainsi un homme de droite, et même le président de la République, ne sera écouté que s’il se comporte avec bienveillance et éducation. C’est ce que notre Président n’a pas compris. Un président de la république française qui dit devant la presse « Casse-toi » ou « Avec Carla c’est du sérieux », ou qui pianote sur son mobile pendant qu’un chef d’Etat lui parle, s’il est de droite il passera à la casserole fissa. Sans compter que les citoyens détestent la vulgarité quand il s’agit d’un homme de pouvoir : si le gouvernant rejoint le commun par ses manières, alors qu’il descende !

On n’est pas de droite n’importe comment. On n’est pas gouvernant n’importe comment.

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