Poker, PMU, loto... pourquoi les jeux en ligne ont moins la cote<!-- --> | Atlantico.fr
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Un joueur de poker en ligne.
Un joueur de poker en ligne.
©Reuters

Quitte ou double

Le poker en ligne connaît une baisse de 16% ce dernier trimestre. Le PMU est lui aussi en berne, et seuls les paris sportifs continuent de tirer leur épingle du jeu.

Florian  Motemps

Florian Motemps

Florian Motemps est le co-fondateur de Kuzeo.com, comparateur intéractif de sites de jeux d’argent en ligne légaux.

Florian Motemps a également travaillé dans les jeux audiotel et la publicité en ligne, notamment pour AdJug.

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Atlantico : Dans un rapport publié par l'Autorité de régulation des jeux en ligne, on observe une baisse de 16% du secteur du poker en ligne, ainsi qu'une baisse de 1% sur les paris hippiques (la première depuis trois ans). Comment expliquer ces baisses ? Le marché des jeux en ligne est-il en train de stagner ?

Florian Motemps : Le marché du poker, qui a bénéficié d’un formidable élan depuis 10 ans en France, n’est tout simplement plus assez attractif sur Internet. Tout le monde le sait, même l’ARJEL qui a formulé des propositions intéressantes il y a quelques mois, et tout le monde y perd. Les sites français ne proposent pas assez de variantes de jeux et ne permettent de jouer qu’entre Français. Résultat : les salles se vident petit à petit et certains gros joueurs préfèrent jouer sur des sites étrangers voire s’exiler.

Côté opérateurs, les investissements techniques et marketing ont été très importants ces trois dernières années, l’objectif étant de recruter de nouveaux joueurs puis de les fidéliser. Aujourd’hui, certains ont fermé leurs portes tant la fiscalité est trop lourde et paralysante en France sur ce secteur.

Les paris sportifs eux, restent en légère hausse (+6%). Comment expliquer que les paris sportifs résistent mieux à la baisse que les autres ?

Parmi les 20 opérateurs officiant en France, ceux disposant de l’agrément leur permettant de proposer des paris sportifs s’en sortent bien, c’est un fait. Cette hausse de 6% (de 187 à 198 millions d’euros misés) est notamment due au succès du football qui représente 53% des mises. Comment ne pas évoquer l’effet PSG ? Clairement, les investisseurs qataris ont permis de mettre en lumière la Ligue 1. Résultat : tous les acteurs du marché en profitent. Personne ne doute que le double effet PSG/Monaco va booster les mises lors du second semestre 2013. De même, cette année, les mises lors de Roland-Garros ont augmenté de 18%.

La raison est simple : lorsque les joueurs nationaux brillent, les médias se tournent vers eux, et les parieurs aussi. Le parcours de Jo-Wilfried Tsonga et celui de l’équipe de France féminine de basket ne sont pas étrangers à cette hausse significative.

Notons aussi que les comportements ont changé puisque les parieurs sont plus jeunes (28% des parieurs ont entre 18 et 24 ans, contre 24% il y a 12 mois), et qu’ils misent de plus en plus souvent (1 pari sur 4) via un terminal mobile (smartphone et tablette tactile). Les paris sportifs disposent d’un ADN qui favorise les mises "à la volée". C’est simple et excitant.

Quels sont les changements à opérer pour donner un second souffle aux paris en ligne de façon générale ?

Pour connaître les changements qui permettraient au marché des paris en ligne de devenir le fameux El Dorado promis en 2010, il faut s’intéresser à la cible, c’est-à-dire aux joueurs. Il suffit de prendre la température sur les forums pour comprendre que les opérateurs français sont très timides concernant les offres proposées. En effet, lorsque vous comparez la cote d’un match entre un site en .fr et un site anglo-saxon, le fossé est immense.

La fiscalité française reste-t-elle le problème principal ?

On en reviendra toujours à ce problème. Fiscalement, en France, les opérateurs sont taxés sur le montant total misé et non sur les recettes (différence entre les mises et les montants redistribués), le fameux Produit Brut des Jeux (PBJ). Une aberration qui ne peut inciter les opérateurs de paris sportifs à proposer de meilleures cotes.

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